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Master Soumi : l’artiste au service de la république « Je ne fais pas et je ne ferai jamais de campagne pour un parti politique »
Publié le mardi 15 aout 2017  |  Mali Demain
Conférence
© aBamako.com par Androuicha
Conférence de presse annonçant le concert de Master Soumi
Bamako, le 10 mars 2016 au siège du groupe Africa Scène. Le rappeur Master Soumi et le directeur d`Africa Scène ont animé une conférence de presse au cours de laquelle ils ont scellé un contrat les liant pour l`organisation du concert dédicace du 5è album de Master Soumi le 25 mars 2016.
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Dans sa rubrique culture, Le ‘’FIGARO DU MALI ‘’ est allé à la rencontre d’un artiste malien qui mène sa carrière musicale dans un genre assez révolutionnaire appelé le Rap. Un genre musical venu du pays de l’Oncle SAM, c’est-à-dire, des ETATS-UNIS. Ismaila DOUCOURE, nom à l’état civil, mais connu sous le sobriquet de Master SOUMI, artiste musicien Rappeur, juriste de formation et ingénieur de son, auteur compositeur. Mater SOUMI, véritable artiste engagé, prêt à dénoncer et à défendre son pays, le Mali. A 33 ans, on vous laisse vivre les instants d’une interview qui met l’art au service de la République.

Pourquoi le sobriquet Master Soumi ?



J’ai pris ce nom depuis l’école, c’est un ancien camarade de classe qui m’a donné ce sobriquet. Au tout début de ma carrière musicale, il me disait que je suis le maitre quand je rappais. Alors il m’appelait Maitre Soumi. Arriver au lycée avec l’anglais, le Maitre est devenu Master. Et tout le monde m’appelait Master Soumi, alors j’ai gardé le même nom.

Pourquoi avoir choisi la musique comme activité principale, pourtant vous avez un gros bagage intellectuel ?

Bon, je vois la musique comme un instrument, comme un métier libéral et indépendant. A travers la musique, je peux m’exprimer de la façon la plus indépendante et sans être inquiété par un quelconque salaire. Je pense aussi que la musique est le meilleur moyen de communication, meilleur moyen d’expression pour moi. Et je pense que l’art doit être libre et engagé. A la base aussi, j’ai été toujours animé par un désir de changer la société, les mentalités, éveiller les consciences, c’est pour toutes ces raisons que j’ai décidé d’être artiste, artiste engagé pour la société et artiste engagé pour le peuple Malien.

Pourquoi avez-vous choisi la musique Rap pour vous exprimer ?

C’est une question de gout à la base. Au début, j’étais très bien en interprétation de certains rappeurs Européens, Américains, Africains et même certains grands frères Rappeurs Maliens. Je considère le Rap comme une musique de contestation à travers laquelle la vérité peut être dite de façon crue. Le Rap est une musique révolutionnaire, parce que l’origine du Rap, depuis les Etats Unis, c’est la contestation, c’est le fruit d’une volonté de changer les mentalités, changer certains comportements à travers des textes mais de manière pacifique sans violence.

Aux Etat Unis dans les années 70, les Afro-Américains étaient confrontés à plusieurs tares et fléaux de la société. Pour combattre ce genre de conduite et la dénoncer, le Rap a vu le jour. Zoulou Nation est le groupe qui a donné naissance à ce qu’on appelle le « HIP-HOP », le HIP-HOP est un ensemble de musiques et le Rap est la forme la plus rependue du Hip-Hop. Le Rap est un dérivé du Hip-Hop. Quand je remarque tout cela, pour moi, quelqu’un qui vit dans un pays pauvre que je ne considère pas pays pauvre, ça me conforte dans mon choix. C’est un pays très mal géré ou il y a la corruption, le népotisme, la mauvaise gouvernance, les droits humains sont violés, les principes fondamentaux de la démocratie ne sont pas respectés ; donc pour apporter et contribuer un changement dans mon pays, il me faut faire une musique comme le Rap. Une musique juvénile, mais une musique qui est consommée par tous, jeunes comme vieux, car à mon dernier concert j’ai vu des veilles personnes de plus 60 ans à ce concert.

Depuis votre carrière, combien d’albums avez-vous déjà sortis ?

J’ai 4 albums sur le marché. Le premier s’appelle «Toukaranké » qui veut dire : l’aventurier ou l’immigré sorti en 2007 qui a remporté « le meilleur parolier du Rap Malien ». Le deuxième se nomme « Sossolibougou » qui signifie bidonville, sorti en 2009 et qui a remporté le prix du « Tamani d’or du meilleur artiste Malien » ; le troisième album s’appelle « Saraka » qui veut dire sacrifice, sorti en 2011 qui a remporté le trophée du « meilleure album du Rap Malien » de l’année ; et le dernier dénommé « Gbelekan » qui signifie sur le mirador sorti en mars 2016 avec le prix du « meilleur ambassadeur du Rap Malien ».

Suite à tout cela, j’ai eu plusieurs autres distinctions, ambassadeur de plusieurs ONG, plusieurs Organisations Internationales et aussi médaillé de mérite National décerné par l’Etat Malien.

Dans vos chansons, quels sont les thèmes pour la plupart que vous abordez ?

Les thèmes sont divers. J’appelle les gens à l’apprentissage, l’éducation, le milieu scolaire. Je parle de la responsabilité de la jeunesse dans le développement du Mali, j’aborde les questions politiques telles que la mauvaise gouvernance et autres. Des questions liées à la démocratie, au développement. J’aborde des thèmes pour dénoncer des actes comme le terrorisme, l’extrémiste violant, la radicalisation des jeunes. Je parle en un mot tout ce qui concerne l’actualité du monde.

Avez-vous une autre activité parallèle en dehors de la musique ?

Mon activité principale est la musique, je vis exclusivement de la musique, c’est la musique qui me fait vivre.

Peut-on dire que la musique nourrit son homme ?

Aujourd’hui ça peut se débattre. Parce qu’il y a plusieurs difficultés auxquelles nous artistes, nous sommes confrontés. La piraterie, le manque de producteurs, manque de promoteurs de spectacles. Il y a 4 ans en arrière, il y avait beaucoup de promoteurs de spectacles qui donnaient de très bons cachets aux artistes. Aujourd’hui c’est différent et difficile. Les artistes sont obligés de s’autoproduire. Moi depuis mon premier album qui a été produit par un particulier, les trois autres, je me suis autoproduit. Mon premier album m’a permis d’avoir un peu d’argent et je suis aussi ingénieur de son et je joue à plusieurs instruments. Alors, j’ai la main dans la pâte, donc j’ai décidé de faire de l’autoproduction. Je vis seulement de musique mais je suis en train de mettre des initiatives sur place pour me lancer dans l’entrepreneuriat. Avoir autres sources de revenus de façon indépendante pour me permettre de mieux vivre, de contribuer au développement de mon pays. Une fois cette entreprise mise sur pieds, j’aurai à employer d’autres personnes et d’autres jeunes qui pourront contribuer au développement du pays.

Une manière de préparer une bonne retraite et une fin de carrière ?

Un artiste n’a pas de fin de carrière, parce que la musique ou l’artiste ne doit pas s’arrêter. Moi je sais que je vais continuer à chanter jusqu’au jour où je n’aurais plus la force de chanter. Donc je ne dirai pas que je suis en train de préparer une fin de carrière. J’ai 33 ans, donc très jeune, et j’ai des grands frères plus âgés qui ont plus de 40 ans qui font encore la musique que je ne vais pas citer. Alors je ferai toujours la musique et je sais que même à 60 ans je vais continuer à écrire des chassons.

On vous voit depuis un certain moment sur la scène politique et dans des plateformes, c’est la preuve de votre engagement ?

Je suis bel et bien un artiste engagé, parce que je considère le pays comme un arbre, un arbre dont chaque branche est occupée par une ou plusieurs personnes. Quand on finit de faire la répartition de l’arbre, il y a la société civile, les artistes, les médecins, les politiciens, l’armée. Il y a toutes les couches de la société. Je pense qu’à chaque fois que quelqu’un envisage de prendre une scie pour couper les racines de l’arbre, chacun doit pouvoir descendre de sa branche pour venir protéger l’arbre et après remonter pour occuper sa branche pour continuer son combat.

On sait tous que la mission première des politiques, c’est de chercher le pouvoir, ils sont dans leur rôle de quête du pouvoir. La démocratie est faite ainsi. Je suis un artiste, je reste artiste mais avant d’être artiste je suis un citoyen Malien, j’ai la responsabilité et l’obligation morale de tout mettre en œuvre pour contribuer en ma manière, pour m’opposer contre toute atteinte aux principes de la démocratie. Mon devoir et l’obligation morale me recommandent la protection et la défense des acquis démocratiques, la défense de la République. La République s’appelle la chose publique, ce qui signifie, la chose de tous, la république nous appartient à tous. Donc c’est un devoir pour moi de défendre cette République. Je dois tout faire pour que les droits de l’homme puissent être respectés. Je pense que c’est mon rôle en tant que leader d’opinion.

Etant artiste et leader d’opinion qu’est-ce que vous combattez, que reprochez-vous exactement à ce gouvernement ?

Je ne combats pas le gouvernement, je suis un citoyen Malien et je pense que le gouvernement est là pour moi. Mais je combats un système. Je ne combats pas une personne, mais je combats un système qui ne date pas d’aujourd’hui. La corruption, le népotisme, la mauvaise gouvernance et tous les maux qui riment avec la mauvaise gouvernance en gros ne datent pas d’aujourd’hui. Pendant longtemps les Maliens ont été victimes des mensonges, les Maliens ont été beaucoup manipulés. Les politiciens ont acheté la conscience des Maliens pour accéder au pouvoir.

Donc nous nous sommes érigés dans une position de contrôle citoyen. On s’est assigné comme mission de dénoncer les maux de la société et de revendiquer nos droits fondamentaux qui sont surtout la liberté d’expression, le droit à la santé, le droit à l’éducation, le droit à sécurité, le droit à l’autosuffisance alimentaire, le droit à la paix et stabilité, en gros, le devoir au développement. Donc je me dis tout simplement que ça soit n’importe quel gouvernement, à chaque fois qu’il y a dérive d’un régime, je serai là pour dénoncer. Et je dis même que la meilleure manière d’aider un gouvernement, c’est de dénoncer ses dérives. On a trop habitué les gens aux louanges, à faire les beaux yeux devant les gens. Je ne pense pas qu’un artiste engagé ait le droit d’essayer de plaire à tout le monde. Parce que l’ami de tout le monde n’est l’ami de personne. Même Dieu qui nous a créés, il y a des individus sur cette terre qui ne veulent pas entendre parler de lui. Pourtant, nous faisons tout sur cette terre mais Dieu ne nous a jamais tendu ou présenté une facture.

Je ne suis pas un ennemi de ce régime, un ennemi du gouvernement, un ennemi de la République. Je suis un artiste, un artiste engagé pour une cause bien précise et bien déterminée. Certains pensent que je fais de la politique, mais sachez que la politique c’est moi. C’est la politique qui gère ma vie, je ne peux pas laisser les gens gérer mon avenir sans que je m’exprime, sans que je ne donne mon opinion. Celui qui dit cela n’a pas compris la démocratie. La politique, c’est la quête des stratégies pour une bonne gestion de la cité et moi je fais partie de cette cité. Si tout va bien pour le Mali aujourd’hui, ça ira chez moi en tant qu’artiste. Je pourrai faire des concerts et beaucoup de choses ; la situation sera bénéfique pour moi. Mais quand ça ne va pas pour le Mali, ça ne pourra pas aller chez moi et moi le devoir m’interpelle et me recommande d’assumer mes responsabilités.

Pourquoi soutenez-vous la plate-forme « Antè Abana » ?

Bonne question ! Je viens de vous dire que la République est un arbre pour moi. Les politiques ont vocation à chercher le pouvoir, ils sont dans leur rôle à la quête du pouvoir. Vous savez, je suis très fier de cette question. je peux dire que je suis l’un des rares artistes Maliens à pouvoir parler haut et fort à défier quiconque. Je n’ai jamais accepté prendre le moindre argent avec un politicien ou avec un parti politique pour battre campagne. Une seule fois où j’ai été au meeting d’un homme politique et cela c’est parce que c’est une personne très proche, un ami disons, et de deux, cet homme est un collaborateur. C’est un candidat independant qui a décidé de se présenter aux élections présidentielles et d’ ailleurs très jeune que j’appréciais.

Je me suis rendu seul sur le lieu de son meeting pour le soutenir. Ce dernier s’appelle Racine THIAM. En dehors de lui, plus jamais. Les partis politiques ont toujours défilé devant la porte de mon manager pour ma participation à des campagnes politiques avec des millions dans les poches. Mon manager et moi n’avons jamais accepté ces propositions pour une quelconque campagne. Moi je me dis que la scène politique Malienne est de telle sorte que (….), je ne dirai pas qu’il n’y a pas d’hommes crédibles, mais il est rare de faire confiance aux gens. On reproche beaucoup de choses aux politiciens Maliens, je me dis qu’il serait prudent d’éviter de ne pas faire campagne pour tout politicien. Parce que quand tu fais de la publicité ou une campagne pour quelqu’un, le jour où cette personne va accéder au pouvoir, tu ne pourras pas avoir le courage de dénoncer ses dérives. Surtout quand tu es leader d’opinion et écouté par beaucoup de personnes. Je ne fais pas et je ne ferai jamais de campagne politique pour quelqu’un à cause de ces raisons.

Mon adhésion à la plate-forme « Antè Abana », pour votre information, personne ici ne peut s’attribuer la paternité de cette plate-forme. Cette plate- forme qui a été créé de façon spontanée, un mouvement spontané, moi j’étais là avant beaucoup de membres de cette plate-forme. La première marche du mouvement « Trop c’est trop » ou les gens ont été matés à la bourse du travail, j’étais là. La deuxième marche, j’étais également là. C’est-à-dire que je ne suis pas dans ce combat pour quelqu’un. Je suis là pour moi-même. C’est une question de responsabilité, parce que mon devoir de citoyen Malien me recommande de me battre pour sauvegarder ma nation, pour que les droits humains ne soient pas violés ou bafoués, pour que les principes de la démocratie ne soient violés, pour que mon pays puisse avancer correctement. Je me dis que je dois être acteur de mon avenir et non spectateur. Il faut arrêter d’assister aux scènes, il faut venir participer et de façon responsable, correcte, juste, aller toujours dans le sens de la vérité, sans injure ni dénigrement de qui que ce soit, sans frapper et sans inciter à la violence. Mais dire à l’Etat que tu es là, tu es là étant citoyen Malien, mécontent de la situation, tu veux que cette hémorragie ou situation désastreuse s’arrête pour que le Mali puisse se relever pour avancer.

Le Mouvement « Antè Abana » c’est un mouvement qui regroupe tout le monde, certains partis politiques se reconnaissent là-dedans et prennent part, beaucoup de membres de la société civile y sont, beaucoup de leaders religieux sont également membres, des journalistes et hommes de medias sont membres, en un mot toutes les couches sociales y sont. Nous avons compris que nul ne pourra réussi ce combat seul, cette bataille personne n’a le droit de la mener isolé. Parce que, seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin et c’est la raison pour laquelle nous aujourd’hui debout comme un seul homme. J’ai été surpris de voir certaines personnes dans cette plate-forme sous le même hangar, je ne suis pas le seul, mais parce qu’il y a une chose qui nous lie pour un idéal commun, donc c’est cela !

Master SOUMI n’a pas peur demain pour son avenir, le fait de s’afficher sur la scène politique ?

Peur de mon avenir je dis non. Au contraire fier parce que j’ai permis à beaucoup de gens de comprendre les enjeux de cette révision constitutionnelle. A comprendre également les dangers de ce projet initié par ce gouvernement et son Président de la République. Et je me dis tout simplement, que je sois artiste, pour pouvoir contribuer efficacement à la consolidation de la démocratie de mon pays, je serai très fier d’avoir mené ce combat qui permet à une majorité de maliens de se situer, de s’informer et d’adhérer pour le meilleur du Mali. Je n’ai aucune peur et tranquillisez-vous. Je suis un artiste et je crée tous les jours des chassons, pas seulement politiques. J’écris de façon permanente et je continuerai à faire ma musique. Mais pour l’instant, la situation qui est bloquée, il faut la débloquer.

Master SOUMI à 33 ans, est-il marié ? Si oui, quelle est cette dernière ? Si non, quelles sont les raisons ?

J’ai fait mon mariage religieux il y a un peu longtemps et le mariage civil est prévu pour très bientôt. Ma femme est franco-Malienne et nous avons une fille qui a plus de deux ans, Kadidiatou SAGANOGO est le nom de ma femme, donc je suis marié.

Si vous étiez président, à quel président auriez-vous souhaité ressembler ?

Bon, il y a beaucoup de présidents dans le monde entier que j’apprécie et qui m’ont permis de comprendre beaucoup de choses. Ils sont des références pour beaucoup de personnes et je me reconnais en ces figures emblématiques. Les gens comme Nelson MANDELA , Thomas SANKARA , Kwamé N’KROUMA et Modibo KEITA du Mali dont je me souviens toujours de l’une de ses pensées et je cite : « Lorsque les acteurs d’une cause deviennent des spectateurs, alors ça sera le spectacle des brigands » , Thomas SANKARA qui nous disait que l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte, ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort , cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte des meurtres qu’il prétend l’affranchir ,alors que seul la lutte libère ». Ça c’est des présidents pour lesquels j’ai énormément de respect et de considération. Ce sont des références.

Si vous étiez un livre à quelle œuvre littéraire souhaiteriez-vous être ?

Bon ! C’est beaucoup, j’ai beaucoup lu, mais je n’ai pas de préférence spécifique, parce que chaque livre à sa particularité et m’enrichit davantage. Le dernier livre que j’ai lu qui est un recueil de poèmes, écrit par un ami avocat Maitre Zana KONATE intitulé ‘’ L’être et sa Volonté’’. Un livre que j’ai apprécié et aimé que je lise de façon quotidienne, lu et relu. Je découvre toujours de nouveaux mots qui encouragent, qui motivent, qui galvanisent et qui te permettent de voir plus clair la situation du monde entier et le chemin que les pays africains sont en train d’emprunter. Donc ce livre m’a beaucoup marqué.

Si vous étiez un animal, à quel animal souhaiteriez-vous être comparé?

Je préfère le chien, car c’est un animal très fidèle, il ne cherche pas la richesse ou la pauvreté de son maitre.

Quel est le pays dont vous rêvez le plus ?

Le pays de mon rêve est le Mali, le Mali réconcilié, stable, le Mali en paix et durable qui va se construire sur la justice et la vérité. Parce que certains disent que la paix n’a pas de prix. Oui ! Mais moi, je pense qu’il n’est pas du tout nécessaire et important de fabriquer une paix. Une paix a des préalables. On obtient cette paix par la justice, par la vérité, par la responsabilité et par l’information. Le Mali a une plaie très grave, un sérieux problème de communication, et l’Etat Malien communique, le plus souvent, très mal. Il faut que les gens aient accès à l’information, il faut que les gens donnent leurs opinions.

Quel est votre dernier message pour clore cet entretien ?

D’abord je vous remercie, je vous remercie de m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer à travers votre organe. Je vous encourage à œuvrer dans ce sens pour l’épanouissement de la culture africaine et de la musique en général. Pour mes fans du Mali et ceux de la diaspora, je dis merci. Parce qu’un artiste d’abord, c’est ses fans, c’est grâce aux gens qui l’écoutent, qui achètent ses albums, qui se déplacent pour assister à ses concerts, qui se soucient de lui en l’appelant pour prendre de ses nouvelles. C’est ceux qui se préoccupent lorsqu’il y a une situation compliquée pour connaitre sa position afin de s’orienter. Je salue tous les lecteurs du journal ‘’ Figaro du Mali’’. Qu’il n’hésite pas à faire des critiques et suggestions vis-à-vis de ma personne en tant que jeune artiste africain pour me permettre davantage d’améliorer mon art. Merci !

Hervé N’DEPO
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