Des tirs nourris ont été échangés hier soir à Bamako au Groupement mobile de sécurité. Au moment où nous mettons sous presse, on n’avait pas eu d’explications claires sur ce nouvel affrontement entre policiers. Mais depuis septembre 2012, la tension est vive entre les flics désormais divisés entre pro et anti-putsch.
Encore une fois, des tirs ont été entendus hier en début de soirée du côté du Groupement mobile de sécurité de la police nationale. Au moment de notre bouclage, des explications n’avaient pas été données, mais il reste que depuis septembre 2012, la tension est vive entre les flics désormais divisés entre pro et anti-putsch. A cette date, soi précisément le mercredi 26 septembre 2012, dans le camp du Groupement mobile de sécurité de la police nationale à Bamako, des flics se sont tirés dessus. Il s’agissait d’un conflit entre hommes en tenue, autour de promotions contestées d’agents réputés proche de l’ancienne junte militaire.
C’est un décret présidentiel et un arrêté ministériel qui ont un peu mis le feu aux poudres. Dans ces deux documents, des policiers et des militaires sont nommés à des grades supérieurs à titre exceptionnel. Suite à ces évènements, la décision avait tout d’abord été abrogée puis les autorités étaient revenues sur l’annulation. Selon nos confrères du 22 Septembre, ce n’est pas la cause du malaise actuel. Là où le bât blesse, c’est concernant le sort réservé aux détenteurs de diplômes du Supérieur, lesquels aspirent légitimement, eux aussi, à une promotion. Et, dans ce lot, plusieurs d’entre eux ont déjà à leur actif une très longue expérience.
Le problème des diplômes date de 2006, selon nos sources, soit bien avant le coup d’Etat du 22 mars. Cette situation créait déjà à l’époque un certain désordre au sein de la Police nationale. En son temps, le Général Sadio Gassama, alors ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile, avait mis de l’ordre dans les rangs de la police, en prenant en compte les Maîtrisards qui bénéficiaient déjà d’une longue expérience à chaque nouvelle promotion de Commissaires.
Malheureusement, après les nominations spéciales de 2012, cette faveur accordée à cette catégorie de policiers est désormais ignorée par les nouvelles autorités. Ce qui fait que le sentiment dominant, chez les détenteurs de diplômes du Supérieur, est qu’ils sont laissés sur le carreau. Ce qui est sûr et certain, la tension restera vive longtemps au sein de la police.
Bintou Danioko