Ils sont en inactivité depuis 2013. Ils, se sont les 55 surveillants de prison, pourtant recrutés par l’Etat malien en 2013, au concours d’entrée à la fonction publique, dans le corps des agents de la surveillance des services pénitentiaires et de l’éducation surveillée.
En effet, suite au communiqué N°2012-000132/MFPRA-CNCFP-DF du 19 septembre 2012, ouvrant un concours de recrutement dans le corps des surveillants de prison, 4469 jeunes se sont portés candidats. Trois mois après les épreuves, soit le 4 mars 2013, 60 ont été déclarés admis.
La joie qui a suivi cette bonne nouvelle a été de courte durée. Car ce fut pour les infortunés gardiens de prison le début du calvaire, voire la descente en enfer.
Des mois et des mois se succèdent. Des années et des années se passent mais le gouvernement ne les appelle pas.
Fatigués de patienter, les infortunés se mettent en collectif et saisissent le bureau du médiateur en aout 2014. Au même moment, le gouvernement ouvrait un autre concours pour recruter d’autres surveillants de prison.
Face à la demande des gardiens de prison sans poste, la réponse du médiateur aussi va trainer. La patience continue donc.
En décembre 2015, la situation se décante. Du 16 au 22 décembre de la même année, les gardiens de prison sont convoqués à effectuer la visite d’aptitude physique et médicale. Pensant que les choses allaient s’accélérer, les aspirants passent encore plusieurs mois à attendre l’étape suivante c’est-à-dire la formation pratique au métier de gardien de prison, similaire à la formation militaire.
Curieusement, avant cette étape de formation militaire, ils sont appelés pour recevoir leur arrêté d’intégration à la fonction publique, le 14 mars 2016 ; soit plus de 3 ans après leur admission au concours.
Un autre fait anormal, le 9 mai 2016, les nouveaux gardiens de prison sont priés de faire la prise de service sans la formation militaire et théorique.
C’est après cette prise de service que le gouvernement commence alors à payer les salaires, seulement à partir de la date de prise de service comme la loi le prévoit.
De novembre à décembre 2016, ils sont invités à suivre la formation à l’institut national de formation judiciaire (INFJ). De cette date à nos jours, ils attendent encore leur formation pratique dite militaire, toute chose indispensable à leur métier de gardien de prison.
Finalement, après plus de 8 mois d’attente, ces recrues de 2013 réclament haut et fort leur formation pratique militaire, afin de servir au mieux le pays et faire honneur à leur profession.
Un des gardiens de prison s’est exprimé à notre micro. Il dira qu’une nouvelle promotion se trouve en formation. Cela risque, ajoute t-il, de venir grossir le lot des gardiens de prison déjà en inactivité. Un autre reconnait que l’Etat malien continue à payer les salaires mais que leurs préoccupations majeures restent la formation pour bien servir.
Les arguments du département
Jointe par votre journal, un haut fonctionnaire du département de la justice déplore la situation. « Si quelqu’un doit se plaindre dans cette affaire, c’est plutôt l’Etat malien, qui continue de payer ces jeunes, comme prévu ». En tout cas, le département a conscience du problème et entend, le moment venu, le régler.