BAMAKO, 05 avr 2013 (AFP) - La principale association de ressortissants du
nord du Mali a dénoncé vendredi "des exactions" contre des populations noires
dans la ville de Kidal (nord-est), attribuées à des membres de la rébellion
touareg.
"Sur la base d’informations concordantes et inquiétantes, nous apprenons
que des exactions et des brimades sont exercées contre certaines populations
noires de Kidal", indique un communiqué signé de Malick Alhousseini, président
du Collectif des ressortissants du nord du Mali (Coren).
"Des militants du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad,
rébellion touareg) sont en train de procéder à une stigmatisation ethnique"
dans cette ville, affirme le communiqué du Coren, principale association des
ressortissants du nord du Mali.
Kidal est la capitale de la région du même nom abritant le massif des
Ifoghas où sont retranchés des combattants islamistes armés que les soldats
français et africains traquent depuis plusieurs semaines.
Selon le Coren, "des communiqués radiodiffusés" à Kidal ont exhorté tous
ceux qui ne sont pas des "ressortissants de l’Azawad" (nord du Mali) à
"retourner au Mali", soit dans le Sud.
Il "constate que le MNLA, si prompt à accuser les forces armées et de
sécurité du Mali, laisse, sinon encourage ses militants à mener des exactions
à connotation raciste contre des Maliens sur la base de leur appartenance
ethnique et de leur fidélité au Mali".
Le MNLA a désigné fin mars "un administrateur" de Kidal, son fief du
nord-est du Mali, un nouveau geste de défiance à l’égard du pouvoir de
transition à Bamako après avoir refusé la présence de l’armée malienne dans la
ville.
Les rebelles touareg avaient déclaré l’indépendance de l’Azawad il y a un
an avant d’y renoncer sous la pression internationale, mais réclament toujours
l’autodétermination de cette région considérée comme le berceau des Touareg.
Le MNLA a été à l’origine d’une offensive lancée en janvier 2012 avec des
islamistes armés dans le nord du Mali ayant abouti à l’occupation totale de
cette région par les jihadistes qui en avaient évincé les rebelles touareg.
Ces accusations d’exactions contre les Noirs surviennent après celles
attribuées à des soldats maliens contre les communautés touareg et arabes,
souvent assimilées aux jihadistes.
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