Le Directeur Général de l’Autorité routière, Baba Moulaye, est un travailleur assidu. Connu pour être un homme teigneux et sérieux, l’homme ne badine pas avec le travail bien fait. Dans les lignes qui suivent, il explique ses grandes ambitions pour le développement de l’Agence de l’autorité routière.
L’Autorité routière est affiliée au ministère de l’Equipement et du Désenclavement. Sa mission est de chercher de l’argent pour mettre à la disposition des acteurs qui s’occupent des entretiens routiers. Et pour récolter tout ce fonds, l’Agence fait recours aux différents postes de péage et au ministère de l’Economie et des Finances. « Après la récolte des fonds nécessaires, nous donnions à la Direction Nationale des Routes (DNR) et ce dernier confie la tâche à l’AGEROUTE pour la réalisation des travaux d’entretien routier », indique le Dg de l’Autorité routière, Baba Moulaye.
Avant d’énumérer les redevances de l’Agence que sont entre autres : la redevance sur les hydrocarbures, soit 35 FCFA sur chaque litre d’essence ou du gasoil consommé sur nos routes ; Les redevances péages que les usagers payent pour le service de la route ; Les subventions accordés par l’Etat sur le budget spécial d’investissement qui sont de 400 millions cette année, on était à 600 millions il y a deux ans, ça diminue de plus en plus. Voilà un peu les fonds sur lesquels nous travaillons. Nous, nous travaillons pour faire face aux difficultés d’entretien routier.
Un nouveau dynamisme
Cadre valeureux et très sérieux dans le travail, le Dg Moulaye est au four et au moulin pour insuffler un nouveau dynamisme à l’Agence de l’Autorité routière. Pour preuve, cette année il y a eu certaines innovations, tout le monde sait l’activité principale au Mali pour développer le pays c’est l’Agriculture. Raison pour laquelle, l’Autorité Routière a décidé de mettre 5 à 7 % de ses ressources dans l’entretien des pistes rurales.
Le problème qui se pose généralement, les zones de productions sont éloignées des zones de consommations ou bien les routes sont mauvaises, ce qui fait que les transporteurs craignent d’abimer leurs engins. « Nous avons décidé maintenant de faire l’entretien des pistes rurales. L’Autorité Routière va désormais mettre un minimum de fonds de 5 % ou même plus. Cette année nous avons mis 7%, ceux-ci est soutenu par un arrêté interministériel signé entre le ministre de l’Equipement du Désenclavement et celui de l’Economie et des Finances. Ça c’est une grande innovation », a expliqué le Dg Moulaye.
Avant d’indiquer : « Nous avons fait une autre innovation encore, ça on a commencé les premières expériences sur les corridors d’approvisionnement du pays. Nous confions les travaux à une entreprise sur une route bien connue pendant deux ou trois ans pendant ce temps si on constate un dégât, on s’adresse immédiatement au propriétaire de l’entreprise. Un autre avantage à chaque appel d’offre, si on donne pour deux à trois ans les frais pour les appels d’offre seront économisés. C’est ça qu’on appelle les entretiens pluriannuels ».
Le Dg Baba Moulaye se fixe beaucoup d’objectifs pour l’entretien des routes. « Notre objectif est qu’un jour on puisse faire face à toute nos routes, les entretenir. Vous savez que le Mali n’a pas de port, tout nous viennent de l’extérieur il faut forcement avoir de bonne route. Une route dans notre économie c’est exactement comme les vaisseaux dans le corps humain.
Si le sang ne circule pas bien, la personne ne se porte pas bien. Notre objectif est qu’un jour il n’y ait plus de mauvaise route au Mali », a laissé entendre le Dg Baba Moulaye. Avant de conclure : « Les gens ne comprennent pas réellement les missions de l’Autorités Routière. Ils doivent comprendre où va l’argent que nous leur prenons. Ils doivent comprendre aussi que la porte de l’Autorité Routière est ouverte pour les expliquer davantage. Comme ils ne viennent pas vers nous, c’est pour cela que nous avions dit que nous allons faire passer les messages dans les médias ».
En tout cas, conscient de l’importance des medias et dans le souci de rendre transparente sa gestion, le Dg de l’Autorité routière fait de la communication un cheval de bataille. Il s’agira d’informer et sensibiliser pour aboutir à la conscientisation des usagers de la route dans le système de développement du pays. Car selon le Dg Baba Moulaye ‘’le transport n’a aucune chance de se développer lorsque les routes ne sont pas en bon état’’.
Binta Bocoum