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Projet constitutionnel : IBK doit s’inspirer de l’échec du président WADE !
Publié le jeudi 17 aout 2017  |  Autre presse
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Il se présentait comme le chantre du «sopi»(«changement» en wolof) lors de son élection triomphale en 2000. Onze ans plus tard, le président du Sénégal, Abdoulaye Wade, déclenche surtout une «envie de changement» pour tout un peuple qui réclame haut et fort son retrait de la vie politique. Le sien et aussi celui de son fils, Karim Wade, candidat malheureux à la mairie de Dakar en 2009 et actuel ministre de la coopération internationale, des transports aériens, des infrastructures et de l'énergie.
À la mi-juin, le président a tenté de contourner cette exaspération montante dans tout le pays en présentant un projet de réforme constitutionnelle si sophistiqué qu'il aurait assuré à la famille Wade de rester au pouvoir à l'issue de l'élection présidentielle de 2012.
Comment ? En demandant aux Sénégalais d'élire simultanément un président et un vice-président avec une majorité de seulement 25% des suffrages exprimés au premier tour. Cet incroyable «ticket» - bizzarerie constitutionnelle dans un État qui se réclame démocratique - aurait donné l'occasion au président Wade, 85 ans (à l'époque) et deux mandats, de placer son fils à la tête du pays. Ce dernier s'en défend dans une lettre ouverte aux Sénégalais, rendue publique le dimanche 3 juillet 2011.
Après une décennie de mouvements isolés, les Sénégalais se sont très largement mobilisés le jeudi 23 juin pour contraindre Wade à abandonner son projet. Des milliers de personnes, essentiellement des jeunes, ont fait bloc pour exprimer leur colère et leur écœurement face à un système politique corrompu et verrouillé. Dans les rues de Dakar, les manifestants scandaient «Y'en a marre». «Y'en a marre», comme le nom du collectif qui avait appelé à ces rassemblements.
En se rendant en masse devant l'Assemblée nationale, puis en s'en prenant directement aux maisons des députés qui avaient annoncé vouloir voter pour la réforme constitutionnelle, villa après villa, les manifestants ont contraint le gouvernement à finalement renoncer au projet constitutionnel.
Cet échec cuisant d’Abdoulaye Wade doit servir de leçon au Président de la République IBK qui doit renoncer à son projet sombre et unilatéral encore qu’il est temps. Car même les montagnes tremblent lorsque la volonté du peuple se fait chair.
La Rédaction
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