“”Non au silence coupable de la France”, ‘’Nous avons enfin compris’’, ‘’ La France et Barkhane on en marre’’, tels étaient entre autres, les slogans scandés par plus d’une centaine de personnes rassemblées jeudi dernier devant l’Ambassade de France suite à un appel de plusieurs associations de la société civile. L’objectif, selon les manifestants, était de dénoncer ‘ « la partialité de la France dans le conflit qui oppose depuis plusieurs années maintenant le gouvernement malien et les groupes armées rebelles ». Ils disent ne pas du tout comprendre la position de la France et de la Minusma dans ce conflit. Ces deux-là, dénoncent-t-ils, observent de façon passive les exactions contre les populations civiles qu’elles prétendent sécuriser. Pour Mamady Dramé du mouvement waati Serra, « il est temps que la France clarifie sa position. Certes, elle est et restera le premier partenaire du Mali. Mais elle doit contribuer à la stabilité du nord, une région par qui la stabilité du sahel passe ». Les manifestants ont par la même occasion réclamé plus d’implication de la mission onusienne pour la stabilisation du Mali.
Un signal fort
Même si la mobilisation n’a pas été de grande envergure (manque de communication certainement), il faut tout de même dire que c’est la toute première fois que le rôle de la France dans le conflit qui oppose le pouvoir central de Bamako et les groupes rebelles, est publiquement et spontanément dénoncé. Chose rarissime surtout quand on est en face d’un ‘’adversaire’’ qui s’appelle la France. Mais bon ! Comme on dit, chaque chose en son temps. Il faut comprendre par-là que les Maliens commencent à être exaspérés de l’attitude de la France et de la Minusma dans le conflit qui oppose le pouvoir malien aux groupes rebelles du nord. Et ce n’est pour rien que les manifestants au sit-in ont demandé à la France de clarifier sa position. C’est là un message fort adressé à la France comme quoi on ne peut pas tromper le peuple tout le temps. Elle doit savoir également que le peuple n’est pas dupe. En effet, combien de fois, la France et la Minusma ont sommé le Gatia (milice pro-gouvernementale) de quitter ses positions après que celui-ci ait défait la CMA lors des combats qui les ont opposés ? Combien de fois les soldats maliens et les populations civiles ont été tués au nord du Mali sans qu’elles ne se meuvent ? Mais, quand c’est l’armée malienne ou le Gatia qui est en position de force, on nous parle de respect du cessez-le feu. Les faits sont là et parlent d’eux-mêmes. A moins qu’on refuse de voir. Nous sommes d’ailleurs de ceux qui pensent que la stabilisation du nord n’est pas pour maintenant. Et pour cause. L’arbitre est tout simplement devenu joueur, vous l’aurez compris
Que reste-t-il à faire ?
Convaincus que nous sommes que Dieu ne descendra ni enverra aucun ange pour nous sortir de cette impasse, nous pensons que la seule chose qui vaille, c’est l’union sacrée de tous les Maliens pour la seule et unique cause : Le Mali. L’union faisant la force, il appartient au peuple malien dans sa toute diversité de se donner la main pour faire ombrage au projet machiavélique de Paris et ses alliés, n’ayons pas peur des mots. Les Maliens ont d’ailleurs prouvé et continue de prouver qu’ils sont capables de se mobiliser quand il s’agit de la mère patrie. Et c’est ce dont il question actuellement. Le communiqué récent de de l’ambassade de France au sujet de la manifestation du 03 Août dernier, montre à suffisance que le message des manifestants n’est pas passé dans l’oreille d’un sourd. Il s’agit maintenant de passer à la vitesse supérieure.
Maintenant ou jamais !
Certes, la France demeure jusque-là le premier partenaire stratégique de notre pays. Qu’il en soit ainsi. Mais, cela ne doit en aucun cas nous empêcher de dénoncer son attitude dans le conflit au nord du pays, quitte à payer le prix. Prendre tout un pays en otage pour faire plaisir à une minorité de personne est un signe de mépris, sinon un manque de respect vis-à-vis du peuple. Les Maliens doivent donc comprendre que c’est nous-mêmes qui avons la solution à notre problème et personne d’autre. Tant qu’on continuera à s’apitoyer sur notre sort, à dormir sur nos lauriers, à passer notre temps à murmurer dans nos salons, nos’’ grins’’ etc. Les ‘’forces du mal’’ (la France et alliés) continueront leur sale besogne. Le chien, dit-on, ne change jamais sa manière de s’asseoir. Les blancs, particulièrement les français, n’ont de respect généralement que pour ceux qui leur tiennent tête. Le cas du Rwanda de Paul Kagamé est un exemple parmi tant d’autres dans le monde. Mieux vaut donc tard que jamais. Nous pensons que c’est maintenant ou jamais qu’il faut se mobiliser pour dire non au jeu trouble de de la France et ses alliés. Et ce, en se mobilisant davantage aux côtés de ces associations de la société civile qui viennent de franchir le pas. En cela, le guide spirituel d’Ançar Dine, Ousmane Chérif Madani Haïdara, la plateforme ‘’An tè A Bana Touche pas à ma constitution’’, et pourquoi pas le chroniqueur Ras Bath, la nouvelle célébrité à Bamako, peuvent jouer un grand rôle en dans ce sens pour dire non au complot qui se trame sur le dos des Maliens. C’est en tout cas, à notre avis, le seul et vrai ‘’combat’’ qui vaut le coup d’être mené. Si l’on veut encore sauver le peu qui reste de notre cher Maliba. Vivement donc une prise de conscience avant qu’il ne soit trop tard. A bon entendeur…