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Questions à Paul Kagamé, Président du Rwanda « Je vais parler à IBK »
Publié le vendredi 18 aout 2017  |  Les Echos
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de signature de l`accord de paix d`Alger
Bamako, le 15 mai 2015 au CICB. Le Gouvernement malien et les groupes rebelles du nord ont procédé en présence de nombreux chefs d`Etats africains et de la médiation internationale à la signature du document de paix issu du processus d`Alger. (Photo Paul KAGAME, président du Rwanda)
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Le président Paul Kagame vient d’être élu président du Rwanda. Le soir de la victoire, le vendredi dernier, il nous a accordé une interview pour retracer le parcours de son pays et son projet pour le Sahel. Entretien.


Les Echos : Monsieur le président, quelle va être la spécificité de ce mandat ?
Paul Kagame : Il s’agira surtout d’une continuité. Le Rwanda a encore beaucoup de défis à relever dans les domaines de l’emploi des jeunes, de construction, de santé…
Il y a peu, une pétition populaire me demandait de continuer mon service au peuple. J’ai accepté et je ne me déroberai pas à ce qui va avec la charge.
Les Echos : Qu’est-ce qui vous a fait accepter ce nouveau mandat ?
P.K.: Il existe comme un contrat entre le peuple rwandais, le FPR et moi. Je l’ai dit, ça ne me pose aucun problème d’aller faire autre chose. Je vais continuer mon service pour le Rwanda, pour le peuple rwandais. Je ne suis pas indispensable, car, ce que le FPR et les Rwandais ont construit, croyez-moi, demeurera de façon irréversible, avec ou sans Kagamé.
Je suis président pour insuffler un leadership. Nous avons des jeunes capables de prendre la relève.
Les Echos : Quel est le secret de votre réussite ?
P.K.: Le Rwanda a une histoire et un passé récent spécifiques qui induisent un processus démocratique et un comportement électoral eux aussi spécifiques. Il n’y a pas de secret particulier, pas d’alternatif au travail et à la sincérité avec le peuple.
Nous avons décidé de lutter contre la fraude, de travailler avec le peuple, de mobiliser les populations pour relever les défis. Il n’y a pas d’autres secrets. Nous travaillons avec le peuple, pas contre le peuple. Il ne s’agit pas de construire une réussite personnelle, mais, d’avoir la confiance du peuple. Pour le reste, le rôle du leader est juste d’être devant. Nous n’attendons rien des autres.
Les Echos : Quelle leçon donnerez-vous aux autres chefs d’Etat ?
P.K.: Ce que nous voulons pour le Rwanda, nous le définissons au Rwanda et le cherchons nous-mêmes. Nous ne sommes pas donneurs de leçons. Le Rwanda règle ses propres problèmes. C’est à chaque peuple de définir ses priorités et de trouver des solutions à ses problèmes.
Les Echos : C’est donc possible d’avoir après vous un autre Paul Kagamé au pouvoir au Rwanda ?
P.K. : C’est possible. Il s’agit d’une question de contexte, d’environnement et surtout, pour nous, de savoir préparer la relève. Nous travaillons pour le Rwanda et les Rwandais.
Les nouvelles générations de Rwandais ont intégré beaucoup d’éléments, beaucoup de réflexions diverses et retenu beaucoup de leçons. La société rwandaise, notre économie, nos institutions et notre société évoluent et s’inscrivent dans une dynamique vertueuse. Même si le peuple rwandais a souhaité que j’assume le leadership pour quelque temps encore, cette dynamique ne s’arrêtera pas avec mon départ.
rendre la tête de l’Union Africaine. Le Sahel et principalement mon pays, le Mali, a des problèmes de terrorisme. Que ferez-vous pour cette partie du continent ?
P.K.: C’est vrai, le problème du Sahel est grand. Le mieux serait de le régler à partir des origines, revoir la gouvernance, construire la capacité militaire…
Oui, on peut coopérer avec d’autres. Mais, là n’est pas la vraie solution. Il faut que les Maliens travaillent à trouver les vraies solutions endogènes. Je vais parler avec IBK et j’espère que le Mali fait des efforts pour s’en sortir d’abord seul. Car, c’est le plus important. Il est vrai qu’IBK est venu dans des circonstances difficiles, mais, vous devez, au Mali, travailler à vous conforter et ensuite coopérer.
Les Echos : Quel est votre message pour la jeunesse africaine ?
P.K.: Jeunes et vieux doivent travailler ensemble. Les vieux ne sont pas les ennemis des jeunes. Mais, il faut aussi donner aux jeunes des opportunités de se construire. Mon message pour les jeunes, c’est de ne pas perdre espoir. Ils doivent comprendre et s’impliquer en politique. Ne fuyez pas vos pays, car personne ne viendra le construire pour vous. Ceux chez qui vous partez ne seront jamais avec vous. Même si vos dirigeants d’aujourd’hui ne sont pas des modèles, apprenez à être leaders. Ne comptez pas non plus sur les ONG pour vous former en leadership. Apprenez de vos pays. Oui, il est permis d’aller étudier ailleurs dans les meilleures universités, mais, pour le reste, seul votre contexte local vous aidera à être leader chez vous. Vous êtes d’abord à vos pays, pas à l’Occident, pas aux ONG.
Propos recueillis à Kigali par
Alexis Kalambry
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Les Echos N° 3864 du 3/5/2012

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