La Cour Pénale Internationale (CPI) a rendu hier, jeudi 17 aout 2017, son verdict à Ahmad al Faqi al Mahdi, le djihadiste malien, auteur des casses et de la destruction des mausolées de Tombouctou entre 2012 et 2013. Incarcéré à la CPI depuis lors, il est contraint de verser 2,7 millions d'euros, soit 1, 7 milliards de FCFA, aux victimes de la destruction des Mausolées.
Ce jeudi 17 août 2017, le verdict du procès de Ahmad Al Faqi Al Mahdi, l’ex chef de la Brigade d’Ançardine à Tombouctou est tombé. Selon Raul Cano Pangalangan, le juge de la CPI en charge du dossier, il s’agit de faire des « réparations individuelles, collectives et symboliques pour la communauté de Tombouctou et le versement de dédommagements aux victimes, à hauteur des 2,7 millions d’euros le coût des réparations ».
Le terroriste malien qui purge, depuis septembre 2016, une peine de 9 ans de prison, est aussi condamné à verser un euro symbolique à l’Etat malien et à l’UNESCO en réparation des préjudices causés par la destruction des mausolées de Tombouctou. Toutefois c’est le « fonds au profit des victimes à la CPI » qui doit débourser cet argent aux victimes car le détenu est reconnu comme « indigent » par la Cour. La Chambre a ordonné l’octroi de réparations pour trois catégories de préjudices : l’endommagement des bâtiments historiques et religieux attaqués, les pertes économiques indirectes et le préjudice moral.
Les réparations doivent être collectives pour permettre la réhabilitation des sites et pour que la communauté de Tombouctou dans son ensemble se relève des pertes financières et du préjudice économique subis, ainsi que de la détresse. La Chambre a également ordonné des réparations individuelles en faveur des personnes dont les sources de revenus dépendaient exclusivement des bâtiments attaqués, ainsi que des descendants des défunts dont les sites funéraires ont été endommagés dans l’attaque.
En septembre 2016, la CPI a condamné le djihadiste malien, Ahmad Al-Faqi Al-Mahdi à 9 ans de prison ferme pour son rôle dans la destruction de monuments historiques et religieux à Tombouctou. Pour avoir plaidé coupable et exprimé ses remords à l’ouverture de son procès, le djihadiste malien, la cour a, ainsi, accordé des circonstances atténuantes en faveur de l’accusé. Né vers 1975, Ahmad Al Mahdi était membre d’Ansar Dine, un mouvement associé à AQMI, et collaborait étroitement avec les chefs de ces deux groupes armés dans le contexte des structures administratives et institutions mises en place par eux lors de l’occupation djihadiste du Nord du Mali. Jusqu’en septembre 2012, il était à la tête de la Hesbah (instance créée en avril 2012 pour promouvoir la vertu et prévenir le vice). Il était également associé aux travaux du tribunal islamique de Tombouctou et participait à l’exécution de ses décisions.