L’étape de Médine a été bouclée après un séjour de deux jours dans de bonnes conditions. Les fidèles mettent le cap à présent sur La Mecque
Le dernier contingent des pèlerins maliens de la filière gouvernementale au Hadj 2017 se rend demain samedi à La Mecque après un séjour de deux jours à Médine en reconnaissance à la ville qui abrite la sépulture du Prophète Mohamed (PSL).
Composé de 120 fidèles, avec une grande majorité de femmes, le contingent prendra la route devant le «New Al Samman Hôtel», un établissement de 9 niveaux qui, depuis cinq ans, n’accueillait plus les pèlerins maliens pour cause de rénovation décidée par son promoteur saoudien.
Avec la reprise des équipements sanitaires, des revêtements au sol, le renouvellement des ascenseurs et l’installation de réfrigérateurs de moyenne dimension dans chacune des chambres, l’établissement offre aujourd’hui une meilleure mine et un bien meilleur confort, ont témoigné des habitués du Hadj.
Il répond en tout cas nettement mieux aujourd’hui aux besoins et aspirations des pèlerins qui sont, par ailleurs, nombreux à se réjouir de son emplacement géographique, à environ un km de la mosquée de Bilal et à deux km de Haram, la Grande mosquée de Médine et l’un des deux plus grands lieux de prières de l’islam.
Avec un tel positionnement, il est loisible à tout pèlerin de fréquenter Haram pour les cinq prières quotidiennes, comme nous l’a affirmé le guide Drissa Traoré.
Comme nous avons pu, du reste, le constater de nous-mêmes sur place, le gros des pèlerins fait quotidiennement le trajet à pied.
Il arrive toutefois aux organisateurs de mettre souvent des bus spéciaux à leur disposition. Mais cela n’arrive qu’une fois sur trois et, en plus, ces bus ne ramènent jamais leurs passagers à leur point de départ. Ils se contentent de les déposer à un bon demi-kilomètre de la mosquée. L’explication est que s’il est facile de réunir les pèlerins, il est par contre quasiment impossible de les regrouper pour le retour, certains s’attardant plus que d’autres dans l’enceinte de la mosquée.
L’explication vaut ce qu’elle vaut et peut toujours être discutée. Ce qui est par contre certain, c’est que le pèlerin peut tout aussi bien rallier l’hôtel en minibus pour un montant de trois rials (600 Fcfa environ) ou pour l’équivalent de 2.000 Fcfa en empruntant l’un des nombreux taxis officiels. Bien officiels, car Médine ne compte pas que ces seuls taxis.
En fait, «tout véhicule est ici un taxi potentiel», nous raconte un étudiant malien et guide en période de pèlerinage. Pour peu que vous le vouliez et que vous vous arrêtiez au bord de la route en prenant soin de bien mettre en évidence vos signes distinctifs de pèlerin, vous verrez immanquablement, en moins d’une poignée de minutes, des propriétaires de véhicules qui s’arrêtent à votre niveau, prêts à vous embarquer pour votre destination contre quelques rials… à discuter forcément.
Problème de communication. Cela donne lieu ici à bien de scènes cocasses tant a été souvent grande l’incompréhension de départ, beaucoup de nos compatriotes pèlerins ne comprenant ni l’arabe, ni l’anglais qui est plus couramment usité ici que le français. Hormis la langue, le problème de communication avec le pays reste une autre des préoccupations majeures de nos compatriotes.
Contrairement à ce à quoi l’on pourrait s’attendre, accéder aisément à l’Internet au moment voulu n’est pas ici aussi évident.
Saturation du réseau, peut-être. Les hôtels qui offrent l’Internet connaissent souvent des problèmes techniques et de fréquentes perturbations.
Comme pour ne rien arranger à la chose, il est bien ici impossible pour un étranger d’accéder individuellement, à la fois, à une puce téléphonique et une clé USB. Cela ferait deux puces pour une seule personne, ce qui est formellement interdit pour les étrangers, nous a-t-on assuré en nous précisant que la règle de limitation vaut aussi pour les résidents qui ne peuvent, eux, excéder à deux puces. Il reste l’option de l’achat d’une seconde puce au noir.
Une option bien possible mais qui ne va pas sans désagrément technique, sans compter qu’elle vous met hors la loi. Une chose qui n’est n’assurément pas à faire pour un visiteur, de surcroit un pèlerin.
Envoyé spécial
Abdoulaye TRAORE