Dans une lettre adressée au directoire de la plateforme ‘’An tè a abana’’, l’une de ses organisations membres, le Mouvement ‘’Trop c’est Trop’’ s’est démarqué de toute idée tendant à renverser le pouvoir en place sous prétexte d’une quelconque lutte contre la révision constitutionnelle. Un fait qui confirme le soupçon de putsch longtemps indexé par certains observateurs.
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« Prétextant le référendum, ils veulent soulever le pays tout entier et chercher à me faire partir par tous les moyens… » :Ces propos rapportés par nos confrères de l’Indépendant sont du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta. Une déclaration qui, faut-il le rappeler, fait suite à d’autres tenues par les cadres du parti au pouvoir dont son secrétaire général, BaberGano.
Question : IBK et ses proches se sont-ils trompé sur l’agenda réel de la plateforme ‘’An tè A bana’’ ? Bien malin, celui qui pourra répondre à cette interrogation avec certitude! Et cela, même si les propos virulents et antidémocratiques tenus çà et là par les membres de la plateforme ‘’An Tè A Abana’’ contre la première Institution de la République qu’est le président de la République, tranchent en faveur de ceux qui, depuis longtemps ont vu derrière la guéguerre de la révision constitutionnelle, entretenue par l’opposition et des organisations de la société civile, un projet de coup d’Etat.
Des soupçons confirmés par les propos de certains responsables de la plateforme qui ont clairement affirmé et à plusieurs occasions que « si le président IBK ne retirait pas son projet de révision constitutionnelle, ils lui retiraient le pouvoir ». Malgré leur gravité, ces propos n’ont jamais été désapprouvés ni par les leaders de l’opposition politique dite ‘’républicaine’’ encore moins par le directoire de la plateforme ‘’An tè A bana’’.
Qui a franchi le seuil de la légalité et de la tolérance en décrétant un ultimatum contre le président de la République. Avec à la clé : la destitution de ce dernier par l’Assemblée nationale en cas de refus du retrait de la loi de réforme constitutionnelle et la désobéissance civile. De quoi inquiéter certaines associations membres de la plateforme ‘’An Tè A bana’’ qui semblent être attachés aux valeurs républicaines.
Premier à initier la marche contre le référendum, le Mouvement ‘Trop c’est Trop’’ composé essentiellement de jeunes, dans une lettre adressée au directoire de la plateforme ‘’An tè A bana’’ a exprimé ses inquiétudes relatifs aux propos antidémocratiques tenus par certains militants de la plateforme lors de sa dernière Assemblée générale. Et cela sans qu’ils ne soient cadrés par les responsables de la plateforme.
« Lors des dernières assemblées générales de la Plateforme An Tè A Bana (lundi 7 août et jeudi 10 août), notre mouvement a reçu avec stupeur certains propos à la limite de la conspiration, qui n'ont été recadrés ni par le Directoire de la Plateforme, ni par les modérateurs des Assemblées Générales en question. Des personnalités, militants et invités de la Plateforme An Tè A Bana ont ouvertement fait référence à un possible renversement du président de la République », peut-on lire dans la correspondance du Mouvement ‘’Trop c’est Trop’’ signé par son président Malick Konaté. Qui précise plus loin : « Lesdites A.G ayant conduit à imposer un ultimatum au président de la République pour le retrait du projet de Constitution concerné. Le mouvement Trop c'est Trop tient à rappeler ses fondements qui sont : la citoyenneté, la démocratie et le développement ». Et le Mouvement se désolidarise de toute idée tentant à renverser le pouvoir en place en des termes précis : « Le concept de désobéissance civile devra aussi être clarifié pour empêcher toute forme de velléités anti-démocratiques de naitre au sein de notre très chère plateforme. Le Mouvement Trop C'est Trop sait qu'il n'est pas nécessaire de rappeler qu'il ne s'associera jamais à des initiatives de déstabilisation de l'Etat ou d'atteinte à l'intégralité des institutions de la République ».
Sans nier les propos graves relevés par le Mouvement ‘’Trop c’est Trop’’, le vice-président de la plateforme ‘’An tèAbana’’ Amadou Thiam répond mais reste évasif.
« Sachez que nous n'engagerons jamais nos compatriotes dans une voie autre que celle de la responsabilité et de la Défense de la Patrie dans le respect des lois ». Question : si tel est le cas, pourquoi contredire alors l’arrêt de la Cour constitutionnelle au point de vouloir renverser un président démocratiquement élu avant la fin de son mandat par un moyen autre que celui des urnes ? L’histoire nous dira la suite. Croisons les doigts !
Lassina NIANGALY