Au Mali, au lendemain de l'intervention télévisée du président Ibrahim Boubacar Keïta annonçant le retrait de son projet de révision constitutionnelle, l’opposition est descendue dans la rue ce samedi 19 août, pour célébrer ce qu’elle considère comme une victoire contre un projet qu’elle combattait. Analyse.
Le projet était contesté et attaqué de toute part, aussi bien par l'opposition que par la société civile qui se sont d'ailleurs regroupées en une coalition ad hoc sous l’appellation « Touche pas à ma Constitution ». Cette plateforme s’est réunie, ce samedi, au siège de la Bourse du travail, à Bamako, dans une ambiance de victoire. « Victoire, victoire », était précisément le slogan du meeting.
En face des principaux leaders de la plateforme, se trouvaient des milliers de personnes.
« Le président IBK a annulé le référendum. C’est une bonne décision. Nous avons gagné », affirme un responsable de « Touche pas à ma Consitution ». De son côté, Soumaïla Cissé, chef de l’opposition, galvanise la foule.
Amadou Thiam, vice-président de la plateforme, explique à la presse qu’une délégation du forum a rencontré, vendredi, le président de la République et que ce dernier a bien compris que la situation était explosive.
« L’annulation du référendum sur le projet de Constitution était inévitable », soutient-il.
Le plus applaudi, lors du meeting, c’est l’activiste malien Youssouf Mohammed Bathily, dit Ras Bath. Il a cité Bob Marley avant d’affirmer : « Nous avons gagné une bataille mais pas la guerre. Le combat continue. »
Le combat sera désormais contre la corruption, pour le développement, mais aussi pour la sécurité sur toute l’étendue du territoire national.
« La plateforme ne disparaitra pas »
Incontestablement, il aura fallu au président malien un courage politique pour surseoir à l'organisation de ce référendum sur le projet de nouvelle Constitution. Et ce contre l'avis des faucons de son camp.
Mais pour la plateforme Touche pas à ma Constitution, il y a une autre grille de lecture, explique Ras Bath : « Aujourd'hui, il y a les prémices d'une fracture sociale qui peut avoir des conséquences désastreuses. Le sursis aujourd'hui s'inscrit dans le but de pouvoir permettre à chaque citoyen malien de jouir de cette loi. »... suite de l'article sur RFI