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Tension autour du projet de révision constitutionnelle : Le discours d’apaisement du président « IBK »
Publié le lundi 21 aout 2017  |  Le Pouce
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita dit « IBK » a reçus, en début de weekend dernier, les représentants de la Plateforme « Touche pas ma constitution ». Les deux parties se sont parlé, face à face, sous « l’arbre à palabres » dans l’intérêt supérieur de la nation.

La rencontre a eu lieu au Palais Présidentiel à Koulouba en présence des représentants des familles fondatrices de Bamako et ceux des leaders religieux et quelques conseillers du président de la République. Cette rencontre rentre dans le cadre des séries de concertations initiées par le Chef de l’Etat en vue de décrisper l’atmosphère autour du projet de révision constitutionnelle. En effet, depuis l’annonce d’un projet de révision constitutionnelle à l’initiative du Président de la République, des voix se sont élevées pour contrer le processus. Deux camps se sont vite constitués (un camp pour le projet de révision et un camp contre) et s’affrontent parfois hors cadre républicain. Ce qui n’a pas manqué d’inquiéter plus d’un et qui a poussé le président de la République, garant de l’unité nationale et de la cohésion sociale, à entamer une série de concertations en vue de chercher un large consensus possible autour du sujet. Un souci constant qu’il n’a jamais cessé de mettre en avant.



La rencontre avec les représentants du camp du « NON » dont le groupe se radicalisait face à l’argumentaire développé par le président de la République et son entourage pour justifier la réforme constitutionnelle, était souhaitable et beaucoup attendu. Des leaders religieux et quelques notabilités se sont même constitués en médiateurs pour rapprocher les deux camps.

Pour le président « IBK », le projet de révision constitutionnelle doit rassembler les Maliens et leur offrir le chemin de la paix et du développement plutôt que de les diviser. C’est pourquoi, il a décidé de rencontrer toutes les sensibilités du pays y compris celles qui s’opposent à la révision constitutionnelle pour qu’il y ait consensus.

En début de weekend dernier, il a bouclé cette série de concertation en recevant sous l’arbre à palabres, les leaders de la Plateforme « Touche pas ma constitution ». Les échanges ont été francs et courtois. Comme quoi, seul le dialogue et la volonté de mettre l’intérieur supérieur de la nation, permettront aux Maliens de se retrouver autour de l’essentiel et de cheminer ensemble vers la paix et le développement.

D’ailleurs, le président « IBK » qui a été à l’écoute de son peuple, une fois de plus, a encore rappelé dans un discours adressé à la nation, dans la nuit du samedi dernier après sa rencontre avec la plateforme, la nécessité pour les Maliens de s’écouter et de s’entendre sur l’essentiel pour le bien de la nation : « …Aujourd’hui, nous Maliens, avons impérativement besoin de s’écouter, de nous comprendre et d’aller ensemble de l’avant ».

Pour le Chef de l’Etat, le projet de révision constitutionnelle ne cache aucune malignité de sa part ni de celle de son gouvernement. « J’ai engagé un processus de révision constitutionnelle pour remédier aux lacunes et insuffisances constatées dans l’exercice démocratique du pouvoir sous la 3e République issue de la Loi Fondamentale du 25 février 1992 ».

Parmi ces lacunes et insuffisances, nous pouvons citer entre autres l’absence de Cour des Comptes dans l’arsenal judiciaire malien quoique sa création soit une exigence de l’organisation sous régionale (UEMOA). En plus de cette réalité, il y a celle liée à la pratique démocratique qui a suffisamment montré des limites qui ont été souvent des sources de frustrations sociales.

Le président de la République aurait souhaité être compris dans cette démarche qui, selon lui, est une nécessité absolue pour un Mali émergeant et respectueux de ses engagements. Hélas, ce n’est pas le cas. Mais, en tant que garant de l’unité nationale et de la cohésion sociale, le président « IBK » ne veut pas que sa démarche soit source de division des Maliens.

C’est pourquoi, au nom de l’intérêt supérieur de la nation, et de la préservation d’un climat social apaisé, il a décidé « en toute responsabilité, de surseoir à l’organisation d’un référendum sur la révision constitutionnelle ». Car pour lui, pour le Mali, aucun sacrifice n’est de trop. « Je l’ai fait, parce qu’à l’heure où notre pays est confronté à tant de défis majeurs, on ne saurait ajouter aux périls existants ceux que font naître la mésentente, la polémique et le malentendu. Nous devons prendre le temps de nous retrouver pour échanger sans détour. Il me reviendra en tant que Président de la République à faire prendre les dispositions nécessaires pour que le dialogue qui s’engagera soit inclusif et dépassionné ».

Aucun triomphalisme

La décision du président de la République de surseoir à la révision constitutionnelle doit être placée sous le signe de l’apaisement du climat social. Ce n’est ni la victoire d’un camp ni la défaite d’un autre. « Pour le Mali, aucun sacrifice n’est de trop » a déclaré le président « IBK » qui place ainsi l’intérêt supérieur de la nation au dessus de tout.

L’opposition qui crie victoire ne doit pas mesurer la gravité de l’heure. Doit-on et peut-on triompher face à une telle décision quand bien même des populations continuent de souffrir ? Comment aller crier sa victoire et sa joie à la place publique après avoir obligé un chef de l’Etat à surseoir à la mise en œuvre d’un processus dont le but est de garantir la paix ?

La rencontre entre le chef de l’Etat et la plateforme du non, symbolise la grandeur et la maturité du peuple malien et d’un homme d’Etat. Elle ne doit être vue sous le signe de la faiblesse. Tout triomphalisme de l’opposition réduirait à néant ces valeurs qui fondent notre société.

Tièmoko Traoré

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