Au cours d’une conférence de presse, tenue la semaine dernière au siège du parti Lumière pour l’Afrique (PLA), son président, Seydou Diawara dit Martin, a dénoncé certains maux de la nation avant de faire des propositions de sortie de crise. Au nombre des propositions, il demande à la France d’aider le Mali à recouvrer l’ensemble de son territoire national.
Cette conférence de presse portait sur le problème récurrent d’insécurité généralisée et le projet de révision constitutionnelle. Elle était animée par Seydou Diawara dit Martin, président du parti Lumière pour l’Afrique (PLA), assisté par certains autres cadres du parti.
Dans sa déclaration liminaire, le jeune président du PLA a donné le point de vue de son parti sur la situation socioéconomique et sécuritaire de notre pays. Selon lui, au regard du dernier développement de la situation socio-économique de notre pays, le peuple malien et l’ensemble de la communauté internationale accréditée au Mali, dont la Minusma, sont témoins de la faillite de la politique de gestion socio-économique et sécuritaire du gouvernement en place, mais aussi, des difficultés avec lesquelles il relance l’économie nationale.
Pour Martin, le peuple malien, dans toute sa diversité, est assoiffé de paix et de développement, mais il est pris en otage par les armes et l’extrême pauvreté. Selon lui, le gouvernement doit s’assumer pour faire bouger les lignes : «Le gouvernement a pris suffisamment de retard dans la résolution des défis sécuritaires auxquels notre pays est confronté. La milice armée dite le GATIA n’a aucun pouvoir constitutionnel pour se substituer à l’armée nationale républicaine. Seules les Fama ont la responsabilité de sécuriser l’ensemble du territoire national».
Concernant la coopération bilatérale avec la France, Martin trouve que l’accord de défense signé entre les deux pays donne à la France l’opportunité et l’obligation de défendre notre pays, au cas où l’intégrité territoriale nationale serait menacée : «Vu le laxisme et le tâtonnement qui résultent dans l’application des dispositions, notamment l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, l’accord de défense entre la France et le Mali, il ressort tout simplement que ces dispositions doivent être résiliées ou remises en cause, à défaut, annulées, si la France n’accompagne pas le Mali à libérer notamment les régions du nord».
Pour Martin, «La France doit, dans le cadre du respect des termes et les dispositions de l’accord de défense, aider le Mali à recouvrer l’ensemble de son territoire national. C’est un devoir de mémoire et la responsabilité historique pour la France d’honorer ses engagements envers le Mali. D’autre part, le gouvernement doit expliquer ses intentions et sa vision de la situation à la France. Aussi, le gouvernement doit être ambitieux, en adoptant un plan d’action cohérent de développement de notre pays».
Concernant le projet de révision constitutionnelle, le président du PLA trouve que l’heure est grave pour une telle chose. «Le contexte socio-économique et sécuritaire de notre pays n’est pas propice au lancement d’un quelconque processus de révision constitutionnelle. De nos jours, le gouvernement doit faire de la priorité de ses priorités, la restauration, dans un premier temps, de la sécurité sur l’ensemble du territoire national. Il s’agit de l’élaboration d’un plan de développement socio-économique fondé sur des réformes, et la mise en place d’infrastructures socio-économique, sanitaire, éducative et agricole».
Dans le cadre de la décentralisation et de la réforme de l’Etat, Matin propose qu’un plan spécifique de développement de chaque région soit préparé. Selon lui, en mettant en place ces réformes, la politique d’investissement dans l’économie doit favoriser l’emploi massif des jeunes, en accordant la priorité à la création et au développement des structures d’apprentissage et de formation dans le domaine du secteur primaire, notamment l’agriculture, l’élevage et la pêche.
Dans le cadre du développement et de la restauration de la sécurité, Martin recommande au gouvernement du Mali de signer des accords économiques avec la France : «Avec la France, nous devons procéder très rapidement à une évaluation cartographique des ressources de notre pays». Pour le président du PLA, dans le cadre des échanges bilatéraux, la France doit aider à la sécurisation du Mali, et à la mise en place des stratégies de développement régionales issues de l’exploitation et de la mise en valeur des ressources nationales de notre pays.