«Il est plus que temps que les grandes puissances comprennent qu’elles ne peuvent plus remodeler le monde selon leurs propres schémas. Cette époque s’éloigne, ou du moins est en train de s’éloigner dans le passé», dixit Mikael Gorbatchev. Il n’est plus un secret pour personne que notre monde, plus que par le passé, s’enferme dans une spirale de violence chaque jour plus inquiétante.
Par le passé, l’on peut citer quelques faits majeurs qui expriment, si besoin en était, la rage humaine de tuer en masse les hommes. La traite négrière, les guerres de conquêtes coloniales, la Première et la Seconde Guerre mondiales (1914-1918 et 1939-1945), la fâcheuse guerre de Corée (1950-1953), la guerre du Biafra au Nigeria, la guerre d’Algérie, les deux (02) guerres contre le président irakien Saddam Hussein, avec les Bush père et fils; aujourd’hui encore la même violence aveugle continue contre l’homme avec son cortège de morts, de blessés et de disparus.
Le triste souvenir de la guerre fratricide au Libéria entre le sergent chef Samuel Kanion Doe, Prince Johnson, Charles Taylor, la sauvage calamité de Sierra Leone entre le gouvernement central d’Ahmed Tedian Kaba et le RUF de Fodé Sanko (1991), l’interminable conflit des Centrafricains pour le pouvoir. Bref, la liste des conflits interhumains est très longue avec comme dénominateur commun que tous sont provoqués par l’impérialisme américain et ses valets euro-arabo-africains.
Lorsque les USA aidaient Ben Laden contre l’armée Rouge dans le conflit Tché-tchiène en lui donnant le savoir, les stratégies de lutte et sachant que ces préparatifs sont illusoires sans les moyens financiers requis, ils ne s’attendaient nullement au revers de la médaille.
Le 11 septembre 2001 plonge donc ses racines dans le caractère belliciste de l’impérialisme américain. Bien de citoyens américains ont été tués sans le mériter vraiment !
Pour des intérêts inavouables, le conflit fratricide va et revient constamment en Centrafrique avec son lot de morts, de mutilés et de disparus. Là, il faut dire que tant que l’impérialisme français sera présent dans ce pays, il n’y aura pas la paix et la sécurité pour le grand peuple de cette partie d’Afrique.
La guerre contre la Libye de Mouammar Kadhafi, en 2011, fut non seulement une guerre d’agression contre un peuple libre pour juste disposer de son pétrole, mais aussi créer dans ce pays une guerre permanente pour empêcher la paix, l’entente et la convivialité séculaires connues de ce peuple. Là-bas tant que les armes vont tonner, les marchands d’armes anglo- américano- français se frotteront toujours les mains.
Les tonnes d’armement et de munitions larguées dans le grand désert libyen permettent aujourd’hui d’alimenter la criminalité transfrontalière entre le Mali, le Niger, le Burkina. Tant que la France et les autres pays du capital international resteront au cœur de la lutte contre ce qu’ils appellent terrorisme, il n’y aura pas de paix et de sécurité entre les paisibles populations de nos différents pays concernés.
S’agissant des relations entre les grandes puissances de la planète, le dernier président de l’Union des Républiques socialistes soviétiques en la personne de Mikael Gorbatchev recevant, en 1986, l’ancien président français François Mitterrand à Moscou, a été très clair. Il avait dit à son homologue français: «Je ne trahirai aucun secret si je dis que l’Union Soviétique fait tout le nécessaire pour entretenir une défense fiable et moderne. C’est notre devoir à l’égard de notre peuple et de nos alliés. En même temps, j’aimerais dire avec fermeté que ce n’est pas notre choix. On nous l’a imposé». (Pérestroïka, page 318, Ed. Flammarion, Paris 1987).
Ici Gorbi comme on l’appelait affectueusement, explique que la situation internationale polluée par l’impérialisme yankee et ses satellites européens imposaient (et continuent à imposer) au monde de réunir tous les moyens pouvant assurer la paix et la stabilité. Face donc au danger croissant d’une nouvelle guerre, l’hôte de Gorbi a reconnu le rôle de l’Europe de jouer pour l’équilibre et la stabilité dans le monde.
François Mitterrand a dit et reconnu: «Il est indispensable que l’Europe redevienne réellement le principal protagoniste de sa propre histoire, afin qu’elle puisse jouer dans sa pleine mesure son rôle de facteur d’équilibre et de stabilité dans les affaires internationales». (Perestroïka page 275). Gorbatchev avait averti que le vœu des USA de commander au monde est une illusion grossière qui ne peut tromper que les aveugles.
Il a dit: «Les USA ont l’espoir de toujours diriger le monde : espoir vain, comme s’en rendent compte nombre de scientifiques Américains». C’est convaincu de cette réalité que le Président de l’ex-URSS a dit à son homologue américain Ronald Reagan: «De notre rencontre ne pourrait sortir un seul vainqueur: soit nous gagnions tous les deux, soit nous perdions ensemble.» Pourtant, l’illusion grossière des USA c’est de croire qu’en cas de confrontation avec l’URSS aujourd’hui la Russie, ils sortiront vainqueurs.
L’affreuse agression perpétrée par Truman contre la Corée (1950-1953) est l’illustration la plus poignante de cette illusion américaine. Après avoir infligé une défaite cuisante à l’agresseur yankee, la République populaire et démocratique de Corée peut désormais dire à haute et intelligible voix que l’impérialisme américain ne peut donner le moindre ordre à la patrie libre du Grand leader Kim Il Sung.
Celui-ci, saluant l’héroïque victoire de son armée contre l’agresseur américain dans la guerre de Corée, a dit: «Forte de l’Amour et du Soutien illimités de tout le peuple, notre héroïque Armée populaire a mis partout en déroute les troupes d’agression américaines qui ont envahi notre territoire, et a ainsi réussi à libérer presque toutes les régions de la moitié sud. Au cours de cette guerre, la 24ème division et la première division blindée de l’armée US ont essuyé des coups mortels et le front a été déplacé au sud, jusqu’aux rivages du fleuve Raktong». (Voir L’impérialisme US provocateur de la guerre de Corée p. 241).
Le grand leader Kim Il Sung promet une défaite cuisante à l’Amérique si elle s’engage encore dans une guerre contre la Corée. Il dit: «Si les impérialistes déclenchent une nouvelle guerre en Corée, tout le peuple Coréen y ripostera résolument et anéantira ces agresseurs jusqu’au dernier. Dans cette guerre, nous n’aurons à perdre que la ligne de démarcation militaire, mais nous aurons à gagner une patrie réunifiée».
Au leader charismatique de conclure: «Si les impérialistes américains méprisent les justes exigences du peuple coréen, remontent le courant de l’époque, oublient les leçons de l’histoire et finissent par provoquer une nouvelle guerre d’agression en Corée, ils subiront une défaite plus cuisante qu’à l’époque de la guerre de Corée et ils périront une fois pour toutes dans les flammes de la guerre».
Kim Il Sung n’est plus, mais le peuple Coréen est plus que jamais debout comme un seul homme autour du jeune leader charismatique Kim Jong Oun pour donner la réplique la plus cinglante à l’impérialisme yankee dirigé par Donald Trump.
Comme l’a si bien dit Gorbatchev, les grandes puissances ne peuvent plus conduire la voiture des jeunes nations à droite quand elles veulent aller à gauche. Aussi, il reste établi que ce sont les régimes capitalistes qui créent et alimentent tous les foyers de tension à travers le monde.
Partout ou les USA et leurs mandibules euro-africaines se retrouvent, il n’y peut avoir de paix et de sécurité. Cela est d’autant exact que l’impérialisme ne peut vivre et se maintenir que par la guerre, l’oppression et l’exploitation inhumaine des peuples. C’est bien ce caractère belliciste de l’impérialisme euro-américain qui creuse la tombe du capital international.
Comme pour dire que la paix et stabilité mondiales passent nécessairement par la lutte implacable des peuples contre le capitalisme partout il sévit. L’on comprend donc pourquoi Marx avait dit que «L’impérialisme est son propre fossoyeur».
S’agissant de la paix et du développement du continent africain, Youssou M’Bargane Guissé a estimé indispensable pour nos peuples d’unir leurs forces combattantes pour lutter sans merci contre les bourgeoisies locales et leurs consciences d’occident capitaliste. Car pour lui, toute idée de progrès du continent africain doit intégrer la nécessité d’une approche rationnelle des rapports de classes qui existent déjà entre les peuples en lutte pour leur devenir radieux et une bourgeoisie irresponsable, malveillante et oppressive, calfeutrée derrière une démocratie morte à la naissance et qui ne peut servir qu’à nous aliéner au capital international.
Comme pour dire que toute lutte contre l’exploitation et l’oppression bourgeoisie en Afrique doit se fonder sur une prise de conscience par nos peuples de leurs situations réelles de damnées de la terre.
Pour le Sénégalais Guissé, le développement de l’Afrique ne doit et ne peut se réaliser que dans le strict cadre de la lutte des classes entre d’un coté les nantis de la terre et de l’autre les masses travailleuses du continent main dans la main avec tous les autres peuples du reste du monde.
Il ne faut pas se faire d’illusion: nos peuples doivent engager sans délai le combat contre les bourgeoisies africaines et leurs acolytes qui se retrouvent dans les instances dirigeantes du monde capitaliste. C’est donc par là que passent la paix et la stabilité en Afrique. En effet, les différentes crises à travers le monde trouvent leur solution dans la lutte contre le capital international partout où il sévit.