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Communication sur les risques de l’orpaillage avec dragage : Wetlands-International-Mali outille les journalistes
Publié le lundi 21 aout 2017  |  Le Sursaut
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Sur initiative du Wetlands International Mali, une trentaine de journalistes ont été outillés sur les risques de l’installation abusive des sites d’orpaillage avec dragage sur les cours d’eau du fleuve Niger et ses affluents. C’était à la faveur d’un atelier sanctionné par des missions sur le terrain à Sélingué et Yanfolila, du 16 au 19 aout 2017.
Un phénomène dangereux et rampant, l’installation drastique des sites d’orpaillage avec dragage sur les cours d’eau. En droite ligne de son Programme BAM-GIRE( Bamako-Gestion Intégrée des Ressources en Eau ), l’ONG international Wetlands-Mali a porté son choix sur les hommes de media pour mieux appréhender cette pratique afin de l’endiguer. Cela, à travers un atelier de formation sur les impacts environnementaux, socioéconomiques et sécuritaires de l’orpaillage artisanal-mécanisé.
A la cérémonie d’ouverture de cet atelier, le sous préfet de Kangaré, Alaye Cissé au même titre que le Maire de Baya, Magate N’Diaye, avant de souhaiter la bienvenue aux participants n’ont pas manqué tour à tour d’exprimer l’importance qu’ils accordent à la question de préservation des ressources en eau, en particulier et de l’environnement en général.
A son tour, le chargé de programme de Wetlands International Mali, M. Mohamed Gareyane, après avoir rappelé les retombées positives de deux précédents ateliers organisés sur le renforcement des capacités de communication des hommes de media sur la GIRE (Gestion Intégrée des Ressources en Eau) et les changements climatiques a nourrit l’espoir que cet atelier soit l’occasion pour les experts et les journalistes de cerner à juste titre les conséquences d’autres pratiques, dont l’orpaillage sur les cours d’eau. Cela, afin qu’on améliore davantage la gouvernance de l’orpaillage au service du développement durable du Mali en général et des communautés locales en particulier. M. Gareyane a poursuivi son intervention en affirmant que c’est une nouvelle dynamique de partenariat que son organisation entretien avec la presse pour contribuer aux changements de comportements conformément au programme BAM-GIRE.Avant de terminer son propos, il a tenu à adresser ses remerciements, respectivement aux participants de la Guinée et du Mali, des experts nationaux et l’Ambassade du Royaume des Pays Bas qui finance le Programme BAM-GIRE.
L’atelier proprement dit s’est déroulé en trois phases.
La première phase a concerné les communications faites par des experts nationaux, suivies des débats et échanges fructueux.La deuxième phase fut consacrée à des visites de terrain, qui ont permis aux journalistes maliens et guinéens de faire des séances de reportage sur des sites d’orpaillage dans les environs de Sélingué et de Yanfolila. Quant à la troisième phase, elle a donné lieu à des productions d’éléments de reportage réalisés par les journalistes sur les sites visités.
Les impacts environnementaux, socio-économiques et sécuritaires de l’orpaillage anarchique !
Le premier temps fort de cet atelier de cinq jours, fut les communications des experts nationaux.
Le premier thème exposé sur ‘’les impacts environnementaux de l’orpaillage et l’installation des dragues’’ fut présenté par Dr Baba Faradji N’Diaye, expert environnementaliste de l’Agence du Bassin du Fleuve Niger (ABFN). Cela fut l’occasion pour Dr N’Diaye de faire l’historique de l’orpaillage dans notre pays, la présentation de différents modes d’orpaillage, dont l’installation des dragues sur les cours d’eau et ses conséquences sur l’écosystème. Pour Dr Faradji N’Diaye, l’impérieuse nécessité s’impose d’adopter une loi pour interdire l’activité d’orpaillage par dragage sur le fleuve Niger. « Auparavant, il faut le soutien de tout le monde dont la presse pour sensibiliser afin de réduire ces dragues qui sont installées de nos jours sur le fleuve Niger même par des étrangers », a-t-il déclaré.
M.Bréhima Djiguiba de la Direction Nationale de la Géologie et des Mines, a présenté le deuxième thème de cet atelier portant sur « la situation actuelle de l’orpaillage au Mali » avec ses incidences socio sanitaires, environnementales, sécuritaires et juridiques. Sous cette thématique, M.Djiguiba a brossé la situation actuelle des orpaillages artisanal et mécanisé. Qui sont caractérisés par l’utilisation des machines non autorisées (dont des pelleteuses), sources des incidences de toutes natures. Evoquant la législation en vigueur, il a fait l’historique des différents textes des lois (de l’Ordonnance N°034/CMLN du 3 septembre au dernier arrêté ministériel, datant du 06 juin 2014, portant interdiction de l’orpaillage pendant l’hivernage). « Au Mali toute pratique de l’orpaillage hors des couloirs d’orpaillage est illégale » a-t-il fait savoir.
A la lumière de l’exposé de M.Djiguiba, il ressort que l’orpaillage artisanal-mécanisé ne génère aucune ressource au Trésor Public. Et ce, malgré leur nombre croissant et une production estimée à plus de 10 tonnes par an. A la fin de son exposé il est revenu sur les nombreuses initiatives entreprises par l’Etat pour réglementer le secteur et assurer un épanouissement socioéconomique à ses acteurs.
La troisième communication, touchant le « risque sécuritaire lié à l’orpaillage a été exposée par le Lt-Col Thiam Samaké de la Direction Nationale de la Protection Civile. La présentation de cette thématique a permis à M.Samaké d’entretenir les hommes de media sur les enjeux et les facteurs de risque de l’orpaillage. Cela avec une communication pointue sur les conséquences du non respect des exigences réglementaires et les conséquences de cette pratique sur la santé humaine et dans le domaine de la sécurité alimentaire. Tout en regrettant l’absence d’unité des services de la protection civile dans les différentes zones d’orpaillage, LT-Col Thiam Samaké s’est focalisé sur la sensibilisation comme principal outil de changement de comportements des acteurs de ce secteur. Notamment sur les conséquences de l’utilisation des produits chimiques toxiques, tels que le mercure et le cyanure.
Vivre, comprendre et sensibiliser sur les dangers de la pratique !
Après ces brillants exposés, l’opportunité a été donnée aux hommes de media de constater de visu l’ampleur du phénomène de l’orpaillage, caractérisé aujourd’hui par l’’utilisation de dragues sur les cours d’eau. Dans cette dynamique, le jeudi 17 aout dans la matinée les journalistes ont effectué une descente de terrain sur le site d’orpaillage de Farabakana dans la commune de Tankandougou, à une dizaine de kilomètres de Sélingué. Sur place, ils ont eu une séance de travail avec les responsables des ‘’Tonbolomas’’ qui gèrent le site et les exploitants des puits aurifères. Toute chose qui a permis aux journalistes de réaliser des séances de reportage, non seulement avec les habitants du village que les travailleurs du site.
Le lendemain, vendredi c’était au tour du cercle de Yanfolila (3ème région) d’accueillir les hommes de media sous la conduite de Wetlands International-Mali. A Yanfolila le principal centre d’intérêt a été la berge de Sôkôro Dakan où les villages Goualala et Konibarila se partagent un cours d’eau du Balé, appelé ‘’Djinyèfing’’. Ce cours d’eau, malheureusement pris d’assaut par une centaine d’arpailleurs par dragues. Les échanges et les interviews réalisés sur place ont permis aux hommes de media de s’imprégner de l’état des lieux de l’orpaillage artisanal mécanisé dans certaines localités de notre pays. Partant, cet atelier a servi de cadre pour les participants de produire quatre genres rédactionnels : un magazine radio (16 mn), un reportage radio (3mn), une interview et deux articles-presse écrite.
A la fin des travaux, les participants ont fait des suggestions et formulé des recommandations, dont la mise en place d’un réseau d’hommes de media pour la protection de l’environnement et la consolidation des acquis des trois ateliers tenus sous l’égide de Wetlands International-Mali.
Dans son discours de clôture, le chargé de programme de Wetlands International-Mali, Mohamed Garyane, a affirmé avoir pris bonne note des recommandations assorties de cet atelier avant d’annoncer des initiatives dans le cadre du Programme BAM-GIRE que leur ONG entend mettre en œuvre dans les jours à venir pour consolider la communication dans le changement des comportements pour la protection efficiente de notre écosystème ?
Moustapha Diawara
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