« Soumaoro Kanté, roi du Sosso : héros ou parjure » : tel était le thème principal de la conférence inaugurale de la 1ère édition de la Journée Culturelle Soumaoro Kanté, organisée par l’Association Soumaoro Kanté (ASK) le samedi dernier à la Maison des Ainés. La rencontre a regroupé en plus du président de l’association, M. Drissa Kanté, le conférencier de la journée, Me Alfousseny Kanté et de nombreux membres de cette association.
Selon le conférencier Me Alfousseny Kanté, Soumaoro Kanté n’a pas eu d’historien car ce sont les vainqueurs qui ont écrit son histoire. L’histoire a retenu certains faits et rejeté d’autres dit-il. Car la tradition orale qui est pratiquement la seule source qui parle de Soumaoro, pour mieux valoriser les Mandeka et Soundiata, ternie l’image de ce dernier.
« Le vrai nom de Soumaoro Kanté est BandiougouDiarisso fils de TiémokoDiarissoet petit-fils de Dani Diarisso. La tradition orale mandingue, retenue presque par tout le monde fait de Soumaoro Kanté un tyran sanguinaire, celui qui, vêtu d’un boubou en peau humaine, coiffé d’un chapeau en peau humaine et chaussé de sandales en peau humaine, envahit le Mali et sème la terreur », a-t-il expliqué.
« Comme les sources écrites, elle passe souvent à côté de l’objectivité. L’histoire est presque toujours au service d’une cause surtout en Afrique. Il est temps que les falsifications soient détectées et corrigées. On sait maintenant comment les historiens écrivent l’histoire », a indiqué le conférencier. Qui dira que selon la leçon d’histoire du primaire, une bataille aurait eu lieu à Kirina en 1235 et que Soundiata Keita est sorti vainqueur pour devenir Empereur du Mandé. Et cela a valu de la part des griots beaucoup d’éloges alors que le ‘’Nianimaboli’’ est aussi une réalité.
Pour lui, c’est un exercice difficile que de donner les origines de Soumaoro Kanté. Mais d’une façon générale dit-il, on le fait descendre de Diarisso ou de DabiKèmèko. Mais ce qui est certain, précise-t-il, c’est que Soumaoro Kanté étaitun Soninké.
« C’est pourquoi, feu Fakoli Camara persiste et signe que le Mandé n’a connu que deux guerres : celle de Dagadiala à quelques kilomètres de Dialakoroba sur la route Bamako-Bougouni et celle de Krido sur les collines de Naréna », a fait savoir Me Alfousseyni Kanté. Pour qui, il y’a des interrogations persistantes sur la vie de Soumaoro Kanté, un homme aux qualités exceptionnelles. Il a invité les chercheurs, les hommes de culture à s’investir davantage pour que l’histoire de ce grand bâtisseur soit connue dans sa version réelle au bénéfice des générations futures.