Pour immortaliser Soumaoro Kanté et expliquer en profondeur l’histoire réelle de ce roi du Sosso, l’Association Soumaoro Kanté (ASK) a organisé le samedi dernier à la Maison des Aînés la 1ere édition de la Journée culturelle Soumaoro Kanté.
Pour le président de l’association, Idrissa Kanté, l’organisation de cette journée est une façon pour l’ASK d’immortaliser et d’éclairer la lanterne des uns et des autres sur la vie de Soumaoro Kanté, roi du Sosso. Un homme que les orateurs désignent comme un tyran, « ce qui est tout à fait faux », Idrissa Kanté dixit.
Me Alphousseini Kanté, membre fondateur de l’Association Soumaoro Kanté, dira que l’histoire de Soumaoro Kanté fut étriquée au profit de Soundjata Keita. « Soumaoro Kanté n’a pas eu d’historien, ce sont les vainqueurs qui ont écrit l’histoire. L’histoire sait retenir certains faits et rejeter d’autres. La tradition orale qui est pratiquement la seule source qui parle de Soumaoro, pour mieux valoriser, les Mandeka et Soundjata, ternit l’image du premier. Comme les sources écrites, elle passe souvent à côté de l’objectivité. L’histoire est presque toujours au service d’une cause surtout en Afrique. Il est temps que les falsifications soient détectées et corrigées. On sait maintenant comment les historiens écrivent l’histoire », a déploré Me. Kanté.
Qui est Soumaoro Kanté, d’où vient-il ?
Selon Me. Kanté, il est difficile de donner les origines de Soumaoro Kanté. Dans la globalité, le roi du Sosso est descendant de Diarisso ou de Dabi Kemeko, ce qui fait de lui un Soninké. « Certains généalogistes le rattachent même à Dinga, ancêtre présumé des Soninkés. Il possédait de grands pouvoirs magico-religieux qui le transcendaient au-dessus des autres. Il fut également un grand forgeron, qui manipulait le feu ainsi que le fer, deux forces qui faisaient de lui un homme craint dans la cité. Il a été sans doute l’un des braves guerriers de l’armée de Wagadu et ses 200 000 guerriers au XI ème. Elle était composée de fantassins, d’archers et d’une importante cavalerie », a indiqué Me. Kanté. Selon lui, une autre source enseigne que Soumaoro Kanté est né à Dampa Diarisso dans la Commune Rurale de Boron Cissé, cercle de Banamba. « Cette version est corroborée par la proximité du village de Sosso, village dans lequel repose la Maman du roi Soumaoro Kanté. Ce village est également contigu à deux autres villages et les noms de famille dominants sont les Touré. Soumaoro Kanté de son vrai nom Bandiougou Diarisso, est fils de Tiémoko et petit-fils de Dani Diarisso», conclura-t-il.
Pour Me Alphousseini Kanté, la tradition orale mandingue, retenue presque par tout le monde, fait de Soumaoro Kanté un tyran sanguinaire, de celui qui était vêtu d’un boubou en peau humaine, coiffé d’un chapeau en peau humaine et chaussé de sandales en peau humaine, qui envahit le Mali et sema la terreur. Une version que conteste Me Kanté, des faits retenus pendant longtemps dans la littérature historique du Sudan Occidental.
Fervent défenseur du droit de l’Homme
Le conférencier a également précisé que durant le règne de Soumaoro de 1200 à 1230, il fut l’un des grands chefs en Afrique de l’Ouest à vouloir combattre l’esclavage. Eu égard à tous ces actes posés, l’ancien roi du Sosso ne mérite pas des traitements indignes. Pour lui blanchir, plusieurs autres actions sont prévues par l’ASK.