Pour l’efficacité des actions de développement, les élus des Collectivités territoriales doivent souvent consulter les citoyens et rendre compte de leurs activités. Consulter et rendre compte restent des gages de transparence qui instaure la confiance.
Les collectivités territoriales doivent être proches des populations pour une prise en charge efficiente du développement local (social, économique, culturel). Leurs actions touchent les populations qui doivent comprendre leurs rôles, ce qui nécessite un effort de communication. Cette proximité n’est pas exploitée efficacement. La pleine participation des populations aux actions des collectivités territoriales reste le meilleur moyen d’assurer le dynamisme du processus de décentralisation.
L’article 218 de la loi n° 2012- 007 du 07 février 2012 fait précéder le vote du budget communal d’un débat public, qui porte sur l’Etat de mise en œuvre du PDSEC, le compte administratif de l’année écoulée, le fonctionnement des organes et services de la Commune, le projet de budget.
C’est au niveau communal que le débat public ou la restitution, la consultation des conseils de village, fraction et quartier constituant la commune sont des obligations réglementaires. Les régions, le District et les cercles n’ont aucune obligation de consulter ou de rendre compte.
Pays de l’oralité par excellence, les lois et règlements restent réservés aux initiés. Afin de sensibiliser et d’informer, certaines organisations de la société civile, les autorités tentent d’initier des rencontres entre élus et citoyens.
Avec la nouvelle organisation, l’élection aux suffrages directs des élus des cercles et des régions et du District, les citoyens auront l’occasion de se retrouver en face des candidats et des élus de ces collectivités pour des comptes rendus.
Selon le Maire de la commune rurale de Sané Kuy (cercle de Tominian), Manzakuy Dembelé, le maire a des relais qui sont les chefs de village qui répercutent les actions de la commune sur les populations. Dans le cadre de l’information et de la sensibilisation, les élus ont fait le tour de tous les villages, afin d’expliquer les actions de la commune. Les citoyens savent que la commune n’est viable que lorsqu’ils s’acquittent des contributions (taxes et impôts). Nous avons organisé en juin dernier un espace d’interpellation démocratique communal qui nous a permis d’expliquer ce qui est fait de ces taxes. Et surtout de sensibiliser les populations aux paiements des impôts qui sont repartis entre la commune, le cercle et la région. Convaincu que la bonne information peut aider à l’essor du processus, l’édile se propose de primer lors de la fête du 22 septembre, le meilleur village. Celui qui serait le premier dans le paiement des taxes et impôts. Les consultations obligatoires lors de l’élaboration du budget ne saurait amener les citoyens à adhérer au processus, estime t’il.
Mamadou Diallo, maire de la Commune de Lakamané, pense que la consultation des populations les amène à adhérer aux actions de la collectivité et à atténuer l’incivisme fiscal. Elles sont consultées lors de l’élaboration du PDSEC et des budgets.
Les communes urbaines, les régions, le District et les cercles restent en général cantonnées aux taches administratives, sans contact avec les citoyens.
La Charte africaine sur les valeurs et principes de la décentralisation, de la gouvernance locale encourage la participation de tous les segments de la société aux activités de planification, de mise en œuvre, de suivi évaluation des politiques, programmes et projets. Elle exige des autorités locales l’encouragement et le développement de nouveaux espaces d’expression publique, pacifique et démocratique, tout en prenant des mesures pour garantir la pleine participation des communautés, de la société civile et d’autres acteurs à la gouvernance locale.
Cet idéal est pour le moment un peu loin. Le dynamisme du processus peut nous permettre de l’atteindre, à conditions que tous les acteurs s’y attellent.
Issa Camara