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Abandon du projet référendaire : IBK capitule, la Plateforme jubile…et après ?
Publié le mardi 22 aout 2017  |  Le Témoin
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© aBamako.com par A S
Le meeting de la plateforme An tè a bana
Le meeting de la plateforme An tè a bana a eu lieu le Samedi 19 Août 2017 à la bourse du Travail.
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Au lendemain de l’annonce du retrait définitif du projet de révision constitutionnelle, l’opposition célébré « sa victoire ». C’était à la bourse du travail au matin du samedi 19 août 2017.

La plateforme AN TE A BANNA était en fête à la bourse du travail. Au lieu de la marche annoncée au départ sur le Parlement, elle a massivement convergé au boulevard l’indépendance. Un changement de cap consécutif à l’abandon du projet de révision constitutionnelle par le chef de l’Etat, à la veille d’un bras-de-fer qui « annonçait déterminant. La capitulation d’IBK était d’ailleurs au cœur des interventions des acteurs de la mouvance anti-référendum au premier rang desquels les députés Amadou Thiam et Soumaila Cissé (chef de file de l’opposition), le rappeur Master Soumy, le Pr Ibrahim Fomba ou encore Abba Maiga des FARE. On note également la présence du chouchou du public ‘Ras Bath’ et de plusieurs autres figures de l’opposition dont Oumar Mariko de Sadi, Tiébilé Dramé et Djiguiba Keïta du Parena, etc.



Les adversaires de la révision constitutionnelle avaient annoncé une marche pour le matin du samedi depuis le jeudi passé lors d’un point de presse, suite à l’expiration de l’ultimatum donné au Chef de l’Etat de renoncer au projet et en brandissant notamment la désobéissance civile comme arme de dissuasion. Et c’est le président de l’ADP-Maliba qui avait donné le ton lors de la conférence de presse qui l’annonçait. Le N°2 de la Plateforme indiquait en effet que la vague rouge aura eu raison du mépris et de l’arrogance en face afin qu’IBK abandonne définitivement le projet de révision constitutionnelle.

Mais le bras de fer attendu n’aura finalement pas lieu grâce au recours à des notabilités et leaders religieux pour faciliter une rencontre à Koulouba, rencontre à la suite de laquelle IBK a décidé de s’adresser à la nation pour officialiser son renoncement.

Cet abandon ne signifie point que la Plateforme va baisser la garde. Le bouillant Ras Bath a pour le moins prévenu dans ce sens en indiquant que la mouvance antirévisionniste sera désormais un instrument de veille. Le pouvoir sera suivi comme du lait sur le feu et chacune de ses dérives sera dénoncée, a-t-il laissé entendre.

AN TEH A BANNA continuera donc d’exister jusqu’à la fin du mandat d’IBK, surtout quand on sait que ses diverses composantes ont chacune des revendications et intérêts catégoriels au-delà de celle de l’ensemble. Par exemple, sans l »afficher ouvertement, une alternance via une retraite politique forcée d’IBK est le rêve que certains caressent doucement, tandis que d’autres de la Plateforme se trouvent dans une logique de règlement de comptes avec le candidat-partenaire de 2013 qui leur peu à peu échappé.

Quoi qu’il en soit, la rue sera donc le moyen de pression qui vaudra et que la Plateforme, forte de la sa victoire, va sans doute se servir pour faire plier le pouvoir sur chaque décision dans lesquelles ses composantes ne se reconnaitront pas.

Du pain béni pour l’opposition qui pourra se taper la poitrine tandis que le camp du OUI est contraint au profil bas.

Et après ?

L’abandon du projet de révision constitutionnel peut apaiser l’atmosphère à Bamako, mais elle n’est pas sans conséquence sur le devenir de l’Etat et de la nation dans son ensemble. Et pour cause, contrairement à l’argumentaire développé par les hautes autorités quant aux motivations réelles dudit projet, la décision est plus dictée par les engagements contraignants de l’Accord pour la paix qu’elle ne découle d’une volonté politique de libre arbitre. Les bouleversements substantiels que le processus d’Alger apporte à l’architecture institutionnelle du Mali impliquent un changement de la constitution en ce qui concerne une des exigences phares des mouvements autonomistes, l’instauration d’une seconde chambre législative dans le schéma institutionnel du pays. En renonçant au projet de révision constitutionnelle sous la pression de la rue, le chef de l’Etat fait du coup l’impasse sur un accord auquel le camp d’en face tient comme à la prunelle de ses yeux. Il pourrait de ce fait affronter tout un torrent de dénonciations de violations de l’Accord et le risque d’en freiner la mise en œuvre qui s’annonçait jusque-là sous de bons auspices avec les récents arrangements trouvés sur le cantonnement à Kidal.

Approché par nos soins, un leader du mouvement séparatiste a confié que la démarche du président de la République est perçue dans leurs rangs comme un simple recul en vue d’approfondir les concertations avec les tendances hostiles au projet. Autrement, poursuit notre interlocuteur, un renoncement pur et simple est «une violation de l’Accord »

En définitive, à moins d’un consentement de la CMA à un réaménagement du calendrier d’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation, l’ajournement de la révision constitutionnelle serait synonyme de caducité du processus d’Alger avec des répercussions imprévisibles sur l’intégrité territoriale, ainsi que sur la stabilité institutionnelle du pays.

En obtenant la capitulation d’IBK, la Plateforme An té A Bana pourrait avoir ouvrir des brèches à une redite de la situation de 2012 qui a emporté ATT sans résoudre l’équation.

Drissa Keita
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