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Conférence inaugurale de l’association Soumaoro Kanté : Soumaoro Kante fut-il victime de la tradition orale commanditée par vainqueurs « Mandenka » ?, ces descendants apportent leur version
Publié le mardi 22 aout 2017  |  Le Témoin
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Dans le cadre du lancement de ses activités culturelles, l’association Soumaoro Kanté a organisé le samedi 19 aout dans l’amphithéâtre de la maison des ainés, une conférence-débat sur les problématiques de la falsification de l’histoire du Mandé en général et celle de Soumaoro Kanté en particulier. Cette conférence, animée par le secrétaire général de l’association, Me Alfousseyni Kanté, avait comme thème « Soumaoro Kanté héros ou parjure ».

Le président de l’association, Drissa Kanté, dans ses mots de bienvenue, a rappelé aux membres sa fierté d’être un descendant de Soumaoro, même si aujourd’hui l’histoire tait les grands mérites de cet homme qui régna de 1200 à 1230 et qui fut l’un des grands chefs en Afrique de l’ouest à combattre l’esclavage.



Et pour le conférencier, Me Alfousseyni Kanté, cette journée est une façon de faire reconnaitre à Soumaoro ce que l’histoire semble lui dénier. Comparé à Paul Kagamé, avec le mérite d’avoir organisé son armée, l’agriculture, la pèche et son royaume, Soumaoro ne mérite pas la place qu’on lui réserve aujourd’hui a-t-il martelé. Il en a profité pour rendre hommage au président Alpha Oumar Konaré d’avoir cherché à réhabiliter cet homme en bâtissant un centre de formation professionnelle dédié à son nom.

Me Kanté a ensuite expliqué que Soumaoro a tout simplement manqué d’historien et que ce sont les vainqueurs qui ont écrit son histoire. De ce fait, la tradition orale manding fait de ce roi, un tyran sanguinaire, vêtu d’un boubou en peau humaine, coiffé d’un chapeau en peau humaine et chaussé de sandales en peau humaine, envahit le Mali et sema la terreur. «Il est temps de détecter et corriger les falsifications de l’histoire du mandé», a martelé Me Kanté en révélant par ailleurs que Soumaoro Kanté, de son vrai nom Bandiougou Diarisso, fils de Tiémoko DIARISSO et Dani DIARISSO, est soninké d’origine.

En soutenant qu’au Mandé aucun homme de caste ne peut devenir roi et qu’on ne trouve aucune autre situation similaire en fouillant l’histoire, le conférencier insiste sur le fait que les Kanté castes ou nobles peuvent être des forgerons, mais jamais des Niamakala.

Les relations entre Soumaoro et son neveu Fakoli seraient également déformées selon le conférencier. L’incongruité répandue fait croire que Soumaoro aurait tenté de retirer l’unique épouse de Fakoli Kéléya Kongo possédant des pouvoirs mystiques puisqu’il serait né d’un père diable. Des calomnies, dira-t-il, en dénonçant au passage les tentatives de faire croire qu’au Mandé il n’existerait que deux (02) ou trois (03) familles. Et de s’interroger sur la provenance des familles Kafolo, Camara, Fofana, Magassa, Sylla, Koné, Traoré, etc… Toujours, selon le conférencier, le malheur de Soumaoro est que son histoire a été écrite par ses vainqueurs qui en ont profité pour inventer des guerres qui n’ont jamais eu lieu comme celle de Kirina. C’est plutôt à Krido qu’il y’a eu une bataille, contrairement à la leçon d’histoire du primaire selon laquelle Soundiata Keïta est sorti vainqueur d’une bataille à Kirina en 1235 pour devenir empereur du Mandé. Me Kanté soutient dans la même veine que Soundiata n’a jamais pris le pouvoir par les armes et Soumaoro est mort d’une mort naturelle sans aucun coup de fusil.

Si tout ceci n’a inspiré aux griots que des élégies, le conférencier dit compter sur les chercheurs et les hommes de culture pour s’investir davantage afin que l’histoire de ce grand bâtisseur soit connue dans sa version réelle au bénéfice des générations futures.

Amidou Keita

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