Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a encore surpris les Maliens de par sa grandeur d’âme, son amour pour le Mali et sa grande foi en son statut de « garant de l’unité et de la cohésion nationale », en décidant de surseoir à son projet de révision constitutionnelle. C’était en la faveur d’une adresse à la nation faite le vendredi dernier dans la soirée.
Et il le confirme à travers ces mots qui suivent… « J’ai engagé un processus de révision constitutionnelle pour remédier aux lacunes et insuffisances constatées dans l’exercice démocratique du pouvoir sous la 3e République issue de la Loi Fondamentale du 25 février 1992.
La Cour Constitutionnelle, juge de la constitutionnalité des lois, a rendu un arrêt qui requiert d’apporter certains amendements au projet de texte révisant la Constitution.
J’ai décidé, avant de saisir l’Assemblée Nationale, de procéder à une série de consultations pour recueillir davantage les préoccupations des maliennes et des maliens sur la révision constitutionnelle.
Je voudrais remercier toutes les personnalités consultées pour le souci du pays qu’elles ont démontré tout au long de ces dernières semaines. Je le dis en parfaite connaissance de cause, car c’est avec elles que j’ai bouclé un cycle d’échanges extrêmement fécond sur une situation qui interpelle toutes les consciences de notre pays.
Merci donc à tous les représentants des autorités religieuses, des notabilités traditionnelles, des institutions de la République, de la société civile, des formations politiques.
Merci pour la sincérité de vos analyses, merci aussi pour la franchise de leurs remarques, merci enfin pour la pertinence de leurs propositions.
Mes Chers compatriotes,
L’une des grandes chances de notre pays réside dans le fait que dans les périodes les plus complexes, il se trouve toujours des hommes et des femmes qui se dévouent pour réduire les divergences et pour entretenir les chemins du dialogue. Or, aujourd’hui, nous Maliens avons impérativement besoin de nous écouter, de nous comprendre et d’aller ensemble de l’avant.
Cette triple exigence doit être gardée à l’esprit par tous nos compatriotes. Cette triple exigence s’impose tout particulièrement au Président de la République, Chef de l’Etat que je suis. Ma fonction fait en effet de moi le principal garant de la cohésion sociale et le premier défenseur de l’intérêt national ».
Pour autant, le Président IBK, en tant que malien imbu des valeurs profondes du Mali, s’est aussi étonné de la déviance dont font montre aujourd’hui certains de nos compatriotes, notamment des politiciens en perte de vitesse et de crédibilité qui, apparemment, n’ont intérêt que dans le désordre et le chaos ! S’il y a un mérite dans le projet de révision constitutionnelle du Président IBK, autre que ce qui a toujours été dit, c’est bien le fait qu’il aura permis aux Maliens de connaitre le vrai visage de certains de leurs leaders politiques, et de comprendre jusqu’où ils sont prêts à aller pour assouvir leurs sales besognes.
Et nous avons été sidérés de voir des responsables politiques, disons ceux qu’on croyait être des responsables politiques d’aller jusqu’à émettre l’idée d’une possible mise en accusation du Président de la République pour haute trahison afin de le contraindre à la démission ! Au moment donc où tout le monde tente d’œuvrer du mieux qu’il peut pour le retour à l’apaisement, nos opposants en perte de crédibilité versaient plutôt dans la manipulation et tentaient de jeter de l’huile sur le feu, prenant peut-être le peuple malien comme un peuple immature et incapable de comprendre leurs jeux troubles.
Ce hooliganisme politique d’une autre époque, IBK l’a beaucoup regretté en des termes beaucoup plus clairs. « Mes Chers compatriotes,
Les échanges qui ont agité le pays au cours de ces dernières semaines ont porté sur le contenu de la Loi portant révision constitutionnelle et sur l’organisation d’un référendum pour l’adopter. Il ne me semble pas utile de revenir sur les arguments qui ont été développés à satiété dans un sens ou dans l’autre. Par contre, je regrette profondément les excès de langage et certains comportements qui ont entrainé les débats vers une passion inappropriée.
J’ai constaté que ce qui était à l’origine des divergences est hélas devenu au fil du temps de profonds clivages menaçant d’ébranler durablement notre cohésion nationale. J’ai enregistré avec inquiétude la montée des radicalités. Ces alarmes, nous les avons partagées, vous et moi. Je vous ai entendu exprimer vos craintes de voir notre cher pays dériver vers des affrontements tragiques ».
Le Président IBK, qui mesure mieux que tout autre l’importance des défis qu’il nous faut relever pour extraire notre pays de la crise que nous affrontons depuis 2012, œuvrera à expliquer tous les bénéfices que la révision constitutionnelle apporterait au rétablissement de la paix, à la consolidation de nos institutions et à l’amélioration de la gouvernance de notre pays, même si, pour le moment, ces explications peinent à être entendues et acceptées. Aussi, au regard de tout ce qui précède, et en considération de l’intérêt supérieur de la nation et de la préservation d’un climat social apaisé, IBK a décidé, en toute responsabilité, de surseoir à l’organisation du referendum sur la révision constitutionnelle.
Car pour lui, « Pour le Mali, aucun sacrifice n’est de trop » !