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Après la suspension du projet référendaire: IBK doit limoger des ministres
Publié le mardi 22 aout 2017  |  Le Matinal
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© aBamako.com par A S
Le premier conseil des ministres du gouvernement Abdoulaye Idrissa MAIGA
Le premier conseil des ministres du gouvernement Abdoulaye Idrissa MAIGA s`est tenu à Koulouba le Dimanche 16 Avril 2017.
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La question de la révision constitutionnelle initiée par le Président de la République ne divisera plus les Maliens. Si ceux qui sont opposés au projet ont leurs raisons, les débats autour se sont cependant déroulés comme si ceux qui devaient soutenir le Président IBK avaient décidé de le laisser en solo pour pour préparer son échec.

Certes le contexte sécuritaire actuel du pays reste un sujet à caution, tout comme certaines initiatives qui devraient être prises en amont (la recherche du consensus avec tout le monde à travers des concertations à tous les niveaux) ont manqué au Président, mais il a été mis à rude épreuve et souvent sous l’éteignoir par certains cadres qui jouaient aux prolongations pour leurs propres intérêts.

Il y a certes des « incongruités » dans le texte, mais disons-le net : tout n’est pas mauvais en soi. Oui le projet présidentiel contient beaucoup d’éléments novateurs en ce sens qu’ils visent plutôt à renforcer notre démocratie et à panser certaines plaies béantes de notre vie sociopolitique, et même économique. Ces innovations concernent par exemple les pouvoirs du président de la République, l’instauration d’un Sénat et d’une Cour des comptes parmi les Institutions de la République, la possibilité pour les Maliens de l’extérieur d’élire leurs députés, la moralisation de la vie politique…

En effet, la création du Sénat répond à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Au niveau du pouvoir exécutif, il est indiqué que tout candidat aux fonctions de président de la République doit être exclusivement de nationalité malienne d’origine, une disposition qui vise à encadrer l’accès à la fonction de président de la République. En outre, les Maliens établis à l’extérieur devraient élire leurs députés, ce qui est une première dans notre démocratie, à l’image de la perte du mandat de tout élu qui s’aviserait de quitter le parti sous les couleurs duquel il est élu… La liste des innovations n’est pas exhaustive !

Des innovations qui restent méconnues des Maliens, parce que tout simplement ceux qui devraient faire ce travail se sont murés dans un jeu de cache-cache avec le Président IBK. En effet, dès le vote du texte référendaire, le 3 juin dernier par l’Assemblée Nationale, on aurait dû voir cette déferlante qui se réclame du Président IBK s’atteler à la tâche. Hélas… tant du côté des partis de la majorité que du gouvernement, peu de gens ont vraiment mouillé le maillot pour véritablement épauler le Président de la République.
Même le ministre porteur du projet, en l’occurrence Me Kassim Tapo, a fini par s’éclipser, arguant que sa mission consistait uniquement à défendre le projet et à le faire voter à l’Assemblée Nationale, et que cela étant fait, il appartient désormais aux politiques de faire le reste.
Puisque le Président a pris la décision de surseoir à son projet, il doit aussi procéder à un remaniement ministériel pour chasser certains ministres, à commencer par Me Kassim Tapo. A l’image du ministre Tapo, d’autres ministres doivent faire les frais de leur manque de sincérité envers le Président IBK.

Dans ce registre, il y a Tiéman Hubert Coulibaly, lui qui se flatte d’être incontournable dans le système, mais qui n’a pu faire adhérer tous les responsables de son parti au projet présidentiel ; le ministre de la Justice, Me Ismaël Konaté, certes un beau-parleur, mais qu’on n’a pas assez entendu à propos du référendum ; tout comme les ministres Tiémoko Sangaré des Mines, non moins Président de l’ADEMA, Maouloud Ben Kattra de l’Emploi, Koninba Sidibé du Secteur Privé, ou encore Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo de la Culture, préoccupée seulement à vouloir impressionner le Président à travers de simples discours flatteurs. A l’image de ceux-ci, IBK doit revoir sa copie pour ce qui concerne les ministres de son parti. Beaucoup parmi eux ne se sont aucunement appropriés personnellement du projet présidentiel, pensant avec malice que ce rôle revenait uniquement au parti.

Mais le ministre qui semble avoir le plus déçu les attentes présidentielles est sans conteste Oumou Touré de la Promotion de la Femme ! Elle n’a jamais compris que sa nomination visait plutôt à mobiliser et à amener les femmes du Mali à adhérer au projet présidentiel. Pire encore, au lieu de s’atteler à cela, elle travaillera plutôt à diviser davantage les femmes, grossissant ainsi les rangs des détracteurs du Président de la République. En effet, à ce jour encore, nombreuses sont les femmes qui pensent que le Président IBK est complice d’Oumou Traoré dans son refus de libérer la CAFO.

Il est donc temps que le Président de la République ouvre les yeux et renvoie tous ces ministres qui semblent ne lui devoir en rien, à part le confort de leurs postes ministériels, et qui cherchent tant à s’y accrocher… Et Dieu seul sait combien ils sont nombreux dans son gouvernement !
Salif Diallo
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