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L’ex-Commissaire islamique du MUJAO condamné à 10 ans de prison: L’AMDH regrette qu’il ait échappé à l’infraction « crimes de guerre »
Publié le mardi 22 aout 2017  |  Le Matinal
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"Nous sommes satisfaits de la condamnation d’Aliou Mahamane Touré, mais la portée symbolique de ce procès est entachée par les infractions retenues, d’autant que l’ancien commissaire islamique était poursuivi pour crimes de guerre. Qualifier de coups et blessures les amputations commises à Gao est un véritable euphémisme. Ce procès montre tout le chemin qu’il nous reste à parcourir dans la lutte contre l’impunité au Mali». Ces propos sont de Me Moctar Mariko, avocat de la partie civile, non moins président de l’Association Malienne de Défense des Droits de l’Homme.
L’homme s’exprimait le vendredi dernier, à l’issue du procès de l’ex-commissaire de la police islamique de Gao, jugé coupable d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État, de détention illégale d’armes, d’association de malfaiteurs et de coups et blessures aggravés. C’est en effet le vendredi dernier que l’ancien commissaire Islamique de Gao du temps du MUJAO, M. Aliou Mahamane TOURE, a comparu à la Cour d’assises de Bamako pour répondre des crimes qui lui sont reprochés. L’accusé Aliou Mahamane TOURE se faisait recruter dans les rangs du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJA0) lors de l’occupation djihadiste. « Après avoir appris à manier les armes, il fut doté, entre autres, d’un pistolet mitrailleur (PM) à crosse rabattage No 9270, d’un pistolet automatique (PA) No 6282 calibre 7,65 mm, de minutions et d’un talkie-walkie, avant d’être désigné commissaire islamique de la ville de Gao. Ainsi, en sa qualité de commissaire islamique, il faisait subir aux populations de la ville de Gao et environnants, de nombreuses atrocités et exactions, en pillant leurs biens.
Tout au long de l’enquête préliminaire comme au cours de l’instruction, Aliou Mahamane a déclaré avoir volontairement adhéré au Mouvement pour l’Unicité du Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO). Cette adhésion est matérialisée par ses nombreux déplacements avec les membres dudit mouvement à travers tout le désert du Sahara malien ». Le 9 août dernier, les juges de la Cour d’assises de Bamako avaient accordé le report de l’ouverture du procès d’Aliou Mahamane Touré au 18 août, afin de permettre aux parties civiles d’y participer. En effet, celles-ci n’avaient pas pu se rendre à l’audience, aucune mesure n’ayant été prise pour les faire venir de leur domicile de Gao jusqu’à la capitale.
La FIDH et l’AMDH, qui ont conduit des enquêtes à Gao dès 2013 et qui ont accompagné les victimes tout au long de la procédure, ont organisé la venue des parties civiles à Bamako et leur accompagnement judiciaire. Aux termes d’intenses débats, où les victimes ont pu s’exprimer tour à tour, le Ministère public avait suivi les plaidoiries des avocats des parties civiles et requis la condamnation d’Aliou Mahamane Touré, y compris pour l’infraction de crimes de guerre. Après délibération, le jury n’a pas retenu cette dernière infraction. Il faut noter qu’au cours des débats, l’inculpé a réfuté les accusations en soulignant que c’est l’Etat qui doit le dédommager. « J’ai aidé 6 cadres de l’Etat à quitter la ville », s’est-il- défendu.
A.K
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