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Scrutin référendaire : les Maliens rejettent l’accord d’Alger
Publié le mercredi 23 aout 2017  |  Le Reporter
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© aBamako.com par A S
Le meeting de la plateforme An tè a bana
Le meeting de la plateforme An tè a bana a eu lieu le Samedi 19 Août 2017 à la bourse du Travail.
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Deux mois de tintamarres autour du projet de révision constitutionnelle, pour aboutir à ce fait : le projet présidentiel a finalement été rangé dans les tiroirs. IBK, dans son adresse à la nation, reconnaît que le contenu de son projet n’a pas été compris. Les partisans du «Non» estiment qu’il a été bien compris mais qu’il lui manquait l’adhésion populaire. Les partisans du chef de l’Etat, pour ne pas dire la majorité présidentielle, a été absente sur toute la ligne.
Après avoir longtemps hésité et singé les partisans du Non, un mois plus tard, la majorité présidentielle a pris les choses au sérieux. Alors que la Plateforme «An tè Abanna» avait conquis la majeure partie de la population à travers les médias et les réseaux sociaux. Une communication à outrance qui n’a laissé aucune chance au duo formé par Diarrassouba et le sous-ministre et par ailleurs secrétaire général du Rpm, Baber Gano, dans leur discours d’explications du projet.
C’est au moment où la Plateforme «An tè Abanna» atteignait sa vitesse de croisière dans la contestation, jusqu’à poser un ultimatum, que les collaborateurs du président IBK l’ont entreprise avec deux faux rendez-vous à Koulouba. L’élément nouveau dans cette guéguerre «OUI-NON» était l’intervention de Dramane Niaré, patriarche des Niaré, qui est sorti un petit soir à la télévision nationale pour demander au président IBK de surseoir à son projet de référendum.
Dicko et Haïdara plus Bamou Touré ont conduit la délégation «An tè Abanna» à Koulouba. IBK, depuis le début de cette révision, a été confronté à certaines difficultés. La première et la principale difficulté qui a motivé la contestation, c’est le fait de dire que le projet de constitution est initié pour prendre en compte certains amendements de l’accord issu du processus d’Alger. La deuxième difficulté résidait dans les nuances politiques concernant les articles 118 ancien, 36 nouveau et 37. En plus, certains articles ont constitué des ouvertures pour certains politiques d’entrer dans la contestation.
La troisième difficulté, non la moindre, c’est le courroux des rédacteurs de la constitution de 1992, des démocrates et autres acteurs socio- culturels du pays. Pour ceux-ci, le projet d’IBK est le pire que le Mali n’ait jamais connu. Il aura aussi pesé lourd, «le jamais deux sans trois». Alpha avait échoué en 2001 avec IBK dont les proches pensaient à l’époque qu’Alpha voulait un 3ème mandat ; ATT s’y est piqué bien vrai que son projet ait obtenu un consensus. Tout cela a été ignoré par le président distant de son peuple, très loin des réalités des Maliens, avec des conseillers qui lui refusent la vérité.
IBK était devenu ces dernières semaines un homme isolé, car certains de ses proches étaient dans la contestation de son projet, de façon voilée. Certains partis politiques comme Yelema, le CNID et l’Adéma lui ont demandé de reculer. Après tout cela, IBK, lui-même, s’est engouffré dans une sorte de concertation, après une longue période de pause. Il a rencontré des groupes loin des contestataires. Tout cela pour ne pas parler avec la Plateforme.
Soumaïla Cissé a été reçu à huis clos sans l’aval des autres opposants. Ces concertations devraient être des étapes préalables dans l’élaboration de l’accord que le président a catégoriquement refusé en nommant un haut représentant, chose qui ne lui a pas permis d’être au-dessus de la mêlée. Les concertations qu’IBK a faites, ces derniers jours, il devrait le faire avant le départ de la délégation malienne pour l’Alger et la délégation pouvait ainsi partir avec la synthèse des recommandations des Maliens. Tout ce qu’il a refusé avant les rencontres d’Alger pour la recherche de la paix, lui aurait permis d’obtenir un consensus autour de son projet de révision constitutionnel. La constitution n’est pas en cause, mais c’est l’accord que les Maliens rejettent. Ils ne veulent pas qu’un accord, qui a été taillé sur mesure pour diviser le Mali, soit pris en compte par la loi fondamentale.
En réalité, les Maliens n’ont fait que rejeter l’accord de paix, de façon intelligente. En tout cas, le combat autour du projet constitutionnel nous a permis de comprendre que les leaders religieux doivent connaître leur place. Ils ne sont plus les seuls grands mobilisateurs. En effet, quand il s’agit du Mali, les Maliens savent se lever. La jeunesse a pris conscience et surtout certaines contradictions se sont tues pour mettre le Mali au-dessus de tout. Et c’est pour cela que nous disons merci à IBK, d’avoir mis le Mali au-dessus de tout, même s’il ne l’a pas compris tôt à cause de ses mauvais conseillers.
Kassim TRAORE
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