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Sursis du référendum: Des dividendes pour IBK ?
Publié le mercredi 23 aout 2017  |  Le Républicain
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© Autre presse par DR
Le Président de la République SEM Ibrahim Boubacar KEITA lors de son adresse à la nation
Le Président de la République, SEM Ibrahim Boubacar KEITA lors de son adresse à la nation à l`occasion du 22 Septembre 2016.
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Le bras de fer entre le camp du Oui et le camp du Non avait suscité des passions folles amenant les plus zélés à la violence verbale avant de basculer dans le crime. Il est clair que le président de la République, bien qu’ayant gardé le silence longtemps, n’avait rien à voir avec les auteurs des menaces de mort et des attentats qui ont visé le camp du Non. Ce dernier a su par contre mener une lutte sans faute sur le plan stratégique. En départageant les deux camps par le sursis de la révision constitutionnelle, IBK a endossé une responsabilité historique qui a rehaussé son image.

IBK a récupéré l’estime de plusieurs citoyens, estime qui était entaché par la persistance de la guéguerre entre partisans et détracteurs de la révision de la Constitution de 1992. Il suffit de faire le tour des réseaux sociaux et des médias pour se rendre compte du niveau d’appréciation de la décision du président de la République de surseoir au projet.

A quelques de dix mois de l’élection présidentielle de 2018, cette embellie de l’image du président peut compter beaucoup dans la course. Ceux qui étaient réunis au sein de la Plateforme Antè Abana ne feront pas nécessairement front commun en 2018. IBK qui aura donné l’impression d’être à l’écoute des Maliens de tous bords aura réussi à casser à temps l’élan d’une contestation populaire jamais égalée depuis 1991.

L’abandon temporaire du projet de révision constitutionnel par le président IBK a été salué par beaucoup comme un signe d’apaisement du climat politique qui faisait peur. Mais le locataire de Koulouba semble avoir marqué des points, au grand dam des partisans du Oui dont certains ont fait savoir en privé que « leur menteur » ne devrait pas céder.

On a pu entendre des partisans du Oui crier leur dépit, estimant qu’ils ont été sacrifiés par celui qu’ils ont défendu bec et ongle. Les défenseurs de la révision constitutionnelle savent que l’on voyait en eux bien plus que de simples partisans. Aux yeux de leurs adversaires, numériquement plus importants et engagés, ils incarnaient à tort ou à raison des activistes motivés par leurs gains personnels au moment où le pays est en danger.

Au-delà du satisfecit de la Plateforme Antè Abana, de nombreux Maliens pensent que le chef de l’Etat sort de cette histoire avec une image plutôt flatteuse. Pour l’instant, IBK récolte des dividendes certains issus de la lutte de cette Plateforme dont le mérite est d’avoir instauré un débat public autour de la Constitution de 1992.

Mais la période de grâce du président pourrait être de courte durée s’il n’arrivait pas à donner une nouvelle orientation à la gouvernance du pays. Le camp du Non, du moins sa franche révolutionnaire, est prête à poursuivre la mobilisation contre d’autres causes de la République. La corruption, véritable fléau, en fait partie.

Soumaila T. Diarra
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