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Autogare de Sogoniko : Les confidences de deux “professionnelles” du sexe
Publié le mercredi 23 aout 2017  |  L’Indicateur Renouveau
Attaque
© aBamako.com par momo
Attaque du poste de police de Sogoniko
Bamako, le 12 aout 2015 le poste de police de Sogoniko auto-gare a été attaqué
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La première a été mise à la porte par sa tante après quelques années d’adoption et la seconde enceintée et menacée de mort par son oncle. Les deux jeunes filles poussées à la prostitution évoquent leurs mésaventures. Pathétiques.
Pour en savoir davantage sur les motivations de certaines jeunes filles à s’adonner à la prostitution, nous nous sommes rendus ce samedi à l’auto gare de Sogoniko, un lieu identifié pour la pratique de la prostitution en Commune VI du district. Aussitôt installés dans un café non loin de la protection civile de Sogoniko, des jeunes filles à moitié nues nous rejoignent. Parmi elles, Astou, une jeune fille âgée d’une vingtaine d’années. De teint clair, taille moyenne, très relax, elle a accepté de se prêter à nos questions.

Astou : “Je ne me prostitue pas, je fais seulement un travail comme toi, tu fais ton métier de journaliste. J’ai commencé ce travail quand j’avais 18 ans, j’ai perdu ma mère à l’âge de 5 ans et mon père quand j’avais 14 ans. Ainsi, je me suis rendue chez ma tante à Sikasso après avoir reçu mon diplôme d’études fondamentales (DEF) pour pouvoir continuer mes études. Là, j’ai pu étudier jusqu’en classe de terminale. Par méchanceté de ma marâtre, parfois je partais à l’école sans prendre le petit-déjeuner et sans jeton pour la recréation. Alors que mes amies de classe avaient toujours de gros sous et s’habillaient très bien.

C’est après avoir échoué au baccalauréat qu’elle m’a mise à la porte en me disant que je ne vaux rien et qu’elle ne peut pas garder une fainéante. C’est ainsi que j’ai décidé de venir à Bamako pour me libérer de ses griffes. Dès mon arrivée, je me suis retrouvée dans ce métier à travers une amie qui était ma logeuse. Au début je ne l’aimais pas, mais aujourd’hui je gagne bien ma vie. Je peux faire une recette d’au moins 15 000 F CFA par jour, ce qui me fait 700 000 F CFA par mois, si je ne chôme pas. Malgré ce que je gagne, j’envisage de me reconvertir dans le commerce”.

Mamy, une autre pratiquante du plus vieux métier du monde s’est invitée au débat avec Astou. Elle est aussi belle qu’Astou, mais un peu plus grande de taille que cette dernière. L’histoire de Mamy se ressemble à celle d’Astou, toutes les deux orphelines.

Mamy : “Après la mort de mes parents, je vivais avec mon oncle qui m’obligeait à coucher avec lui. Quand je suis tombée enceinte, par peur que sa femme ne soit au courant, il m’a renvoyée de chez lui. C’est ainsi que je suis allée vivre avec mes copines. Elles m’ont aidé à avorter. Depuis lors, j’ai décidé de les suivre et c’est ce qui m’a conduit dans la prostitution. Je suis indépendante financièrement mais consciente des conséquences sociales et morales de ce métier. Je compte ouvrir un salon de coiffure pour ne pas finir ma vie dans la prostitution”.

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