Ce candidat-médicament pourrait s’avérer déterminant dans la lutte contre le paludisme en éliminant rapidement l’infection paludéenne, y compris les souches résistantes et en bloquant la transmission du parasite. Le premier centre d’étude est déjà opérationnel au Mali.
Le 21 août 2017, Novartis et Médicine for Malaria Venture (MMV) ont lancé à Bâle (Suisse), une étude clinique en Afrique pour KAF156, un candidat-médicament novateur contre le paludisme multi résistant. Il est le premier candidat-médicament antipaludéen issu de la nouvelle classe thérapeutique des imidazolepipérazines à atteindre le développement clinique de phase IIb.
L’étude clinique a démarré début août chez des adultes atteints de paludisme et doit être étendue aux adolescents et aux enfants dans neuf pays d’Afrique et d’Asie. Elle testera l’efficacité de KAF156 en combinaison avec une nouvelle formulation améliorée de l’antipaludéen luméfantrine. Le premier centre d’étude est opérationnel au Mali et sera suivi au cours des prochains mois par seize centres supplémentaires dans neuf pays d’Afrique et d’Asie.
“Cette nouvelle étape souligne l’engagement de longue date de notre entreprise dans la lutte contre le paludisme”, a déclaré Vas Narasimhan, Global Head of Drug Development et Chief Medical Officer de Novartis.
“Avec pratiquement la moitié de la population mondiale à risque, le paludisme continue d’être un défi de santé publique majeur. Le développement de nouveaux médicaments antipaludéens est essentiel pour parvenir à éliminer le paludisme. L’innovation scientifique continue d’être notre meilleur atout contre la maladie”, a-t-il ajouté.
Selon les explications de Vas Narasimhan, KAF156 appartient à la nouvelle classe thérapeutique des imidazolepipérazines. Il a le potentiel d’éliminer l’infection palustre, y compris les souches résistantes, ainsi que de bloquer la transmission du parasite responsable du paludisme.
Les résultats de l’étude de phase IIa ont démontré que la molécule est puissante et agit rapidement sur les différentes étapes du cycle de vie du parasite, éliminant rapidement les parasites Falciparum et Vivax.
La prochaine génération d’antipaludéens est attendue de toute urgence afin de combattre la résistance émergente du parasite aux traitements actuels. L’apparition de la résistance à l’artémisinine et à ses médicaments partenaires a été rapportée en Asie et une sensibilité réduite à l’artémisinine a également été signalée de façon sporadique en Afrique.
L’étude de phase IIb permettra de tester plusieurs combinaisons de dosages et de schémas posologiques de KAF156 et de la luméfantrine, y compris la possibilité d’un traitement à dose unique chez les adultes, les adolescents et les enfants. Comme les enfants sont les plus vulnérables face au paludisme, le but est de les inclure dans l’étude le plus rapidement possible, après validation des données de sureté obtenues chez l’adulte, afin d’accélérer le développement d’une formulation pédiatrique.
“Pour mettre à profit les acquis réalisés dans la lutte contre le paludisme depuis le début du siècle, nous avons besoin de nouveaux médicaments qui soient efficaces contre tous les types de profils de résistance et dans toutes les zones géographiques, et qui soient faciles à administrer, en particulier aux enfants”, a déclaré Dr. David Reddy, PDG de MMV.
“Avec le lancement de l’étude de phase IIb pour KAF156-luméfantrine, le partenariat MMV-Novartis se rapproche de la perspective tant attendue d’un nouveau médicament qui serait un outil puissant pour combattre la maladie”.
Il est important de tester de nouveaux candidats-médicaments potentiels au sein de l’environnement où ils seront utilisés. Conduite dans des centres de recherche de pointe en Afrique et en Asie, l’étude clinique pour KAF156 est particulièrement complexe, car plusieurs combinaisons de dosages et schémas posologiques sont testés en parallèle dans trois groupes d’âge différents.
“Le paludisme est un problème de santé publique majeur au Mali en particulier pour les enfants. Nous avons un besoin urgent de nouveaux médicaments antipaludéens”, a déclaré Dr. Bakary Fofana, investigateur d’études cliniques au Centre de formation et de recherche sur le paludisme de Bougoula‐Hameau.
“Etant donné qu’il s’agit d’une nouvelle molécule ayant le potentiel de traiter le paludisme, y compris les souches résistantes aux antipaludéens actuellement utilisés, nous sommes particulièrement motivés pour conduire l’étude clinique pour KAF156 sur notre site au Mali”, se réjouit Dr. Fofana.
KAF156 est le résultat d’un programme de recherche mené conjointement par l’Institut Novartis pour les maladies tropicales, l’Institut de génomique de la Fondation Novartis pour la recherche et l’Institut tropical et de santé publique suisse, soutenu par le Welcome Trust, MMV et le Singapore Economic Development Board.
M. Diallo