Malgré le démarrage difficile de la campagne agricole 2017 – 2018 dû à l’installation tardive des pluies par rapport à la précédente campagne, la Région de Mopti entend jouer sa partition dans l’atteinte des objectifs nationaux de production céréalière. Notre pays ambitionne d’atteindre 9 820 244 tonnes contre 8 849 551 tonnes en 2016/2017, soit un taux d’accroissement de 11%.
A cet effet, avec la normalisation de la situation pluviométrique, l’amélioration des moyens des producteurs (tracteurs et intrants subventionnés) aidant, les travaux champêtres battent leur plein.
Les superficies emblavées en cultures sèches (maïs, sorgho, mil, fonio) sont de 791 249 hectares, soit 94% des prévisions. Les réalisations en riziculture portent sur 241 947 hectares, soit 71% de l’objectif global. A ce niveau les semis se poursuivent activement en submersion contrôlée et libre à cause du déficit pluviométrique n’ayant pas permis le labour à temps. Dans la région, les réalisations en niébé sont de 33 458 hectares contre 19 934 en 2016 et les superficies semées en légumineuses alimentaires sont inférieures à celles de la campagne écoulée 43 711 hectares contre 45 329, soit un total de 1,1 million d’hectares de superficie emblavée. Selon les données du bulletin décadaire de suivi des cultures de la direction régionale de l’Agriculture, à la date du 10 août dernier, le cumul pluviométrique saisonnier enregistré, depuis le 1er mai, a été supérieur dans les localités de Djenné, Koro et Tenenkou. Mais il est bien inferieur dans les autres localités à celui de l’année dernière.
Le même document indique que la situation hydrologique a été marquée par la poursuite de la crue sur le Niger et le Bani, toute chose qui donne espoir à en croire le directeur régional de l’agriculture de Mopti, Jean Pierre Togo. La situation sécuritaire, la mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l’espace, le retard de la crue, les inondations, la présence d’oiseaux granivores observée dans les lieux habituels et l’apparition des sauteriaux dans les communes de Kendié (Bandiagara) et Kassa (Koro) sont des contraintes identifiés par la mission de supervision de la direction régionale de l’agriculture. Selon les notes techniques de la direction régionale de l’Agriculture, les paysans bénéficient comme par le passé du soutien des pouvoirs publics en termes d’appui/conseils et de mise à disposition des intrants subventionnés.
Au cours de la mission de supervision dans la semaine du 2 au 7 août, Jean Pierre Togo a fait l’état des lieux de la mise en place des engrais et la délivrance des cautions techniques sur la base des listes de producteurs approuvées par la profession agricole ou le conseil municipal.
Pour la campagne en cours à Mopti, ils sont 226 944 producteurs de céréales dont 47 692 femmes, soit 21% de bénéficiaires d’engrais subventionnés.
Le total des intrants mis en place est de 14 480 tonnes dont 3 433 tonnes d’urée, 1 918 tonnes de DAP, 8 885 tonnes NPK et 235 tonnes pour les engrais organiques. Les principaux fournisseurs (Toguna SA, Arc-en-ciel, Houloulou et fils et Planète distribution) poursuivent normalement les livraisons.
Le directeur régional de l’Agriculture a remercié les partenaires qui accompagne le Mali et particulièrement la Venise malienne dans sa lancinante lutte contre la faim.
Quant à la situation phytosanitaire, elle est jugée relativement calme dans l’ensemble.
A ce propos, Jean Pierre Togo, conseille aux producteurs de la région, la poursuite de recherche des intrants de qualité, la participation aux échanges et formations visant à renforcer leurs capacités en maîtrise des itinéraires techniques de production et suivi de bulletins agro-météorologiques.
Dramane COULIBALY
AMAP-Mopti