La Plateforme An Tè A Bana a organisé un meeting, samedi dernier, devant la Bourse du Travail. C’était, suite à l’adresse à la Nation, faite la veille, par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita. Nous avons demandé aux participants de nous expliquer les raisons de ce rassemblement, puisque le Chef de l’Etat a décidé de surseoir à l’organisation du référendum.
Souleymane Koné, premier vice-président des FARE
Nous avions prévu que quelle que soit la décision du président, on devait se retrouver, soit pour marcher et aller donner la lettre à l’Assemblée nationale, soit pour nous rassembler, pour fêter notre victoire et expliquer aux uns et aux autres la conduite à tenir. Ce mouvement est divers, il est dense et pluriel. Nous avons des gens qui ne se sont jamais vus, qui ne connaissaient pas, mais qui ont à cœur le Mali et leur opposition à la révision de la constitution dans les conditions que le président de la République a voulu la faire. Notre exigence est connue, c’est le retrait pur et simple. A partir du moment où il a fait cette déclaration, il était bon qu’on se retrouve ici, vous voyez que les gens sont satisfaits, c’est l’essentiel, mais nous devons nous parler pour voir quelle est la conduite à tenir, la suite à donner à cette déclaration.Il a sursis, c’est déjà ça, pour le reste, on avisera. C’est lui qui a annoncé les concertations, à la suite du sursis de la révision constitutionnelle. Maintenant, quel sera le contenu de ces concertations, à quel moment ? Une chose est sûre, s’il veut ruser avec les Maliens, il trouvera les Maliens devant lui. On ne peut pas diriger un pays par l’émotion, par la ruse. Le peuple est déterminé, il sait ce qu’il veut, où il va. S’il continue dans la même démarche, sans écouter personne, à n’en faire qu’à sa tête, le peuple n’a pas déménagé, il est là. Il le trouvera sur son chemin, ça, c’est une certitude.
Djiguiba Kéita, PPR, secrétaire général du PARENA
PPR
Nous nous sommes réunis pour saluer la victoire du peuple sur l’arrogance et le mépris. Nous faisons confiance en notre détermination et à notre capacité de mobilisation permanente contre l’arrogance et la dictature rampante.
Diaby Gassama, citoyen
diaby-gassama
Moi, j’en veux aux députés et non à IBK. Avant de voter cette constitution qui engage tout le pays, ils devaient faire une large campagne d’information. Les députés sont élus par leur base et ils devaient les informer. C’est après le vote, après les oppositions, qu’ils ont fait des caravanes, des campagnes avec l’argent du pays. Je suis aussi sorti, car, je suis un ami des gendarmes, des militaires et des policiers. Nos jeunes soldats sont dépourvus d’armes adaptées à la guerre, ils n’ont pas suffisamment de nourriture et ils sont délaissés au Nord du Mali.
Coumba Yaressi, citoyenne
Coumba-Yaressi
Nous organisons ce meeting d’information pour porter à la connaissance du peuple malien, les avancées que nous avons eues dans notre lutte, dans le cadre du retrait pur et simple du projet de référendum. C’est une éclatante victoire parce que le président, hier, dans son allocution, a donné raison à la plateforme et à la limite, nous a présenté ses excuses. J’en tire la leçon suivante : malgré tout ce qui s’est tramé autour de cette révision constitutionnelle, le président a fini par ne pas céder aux chants des Sirènes. Nous avons confiance parce qu’il l’a fait devant le peuple malien et devant Dieu, car, à notre rencontre avec le président de la République, étaient présentes les notabilités religieuses et toutes les personnalités qui comptent dans ce pays, donc, il lui sera difficile de se dédire.
Amadou Thiam, vice-président de la Plateforme An Tè A Bana
Amadou-Thiam
Nous vous saluons pour votre participation en nombre à ce meeting. C’est la victoire du peuple malien. Nous avons rencontré le président de la République, hier. Il a dit qu’il demande pardon pour tout ce qu’il a dit de mauvais. Il pardonne aussi à ceux qui lui ont dit du mal. Lors de son adresse à la Nation, hier, à la télévision, il a dit que le pays est arrivé à l’instant de la paix et qu’il a sursis à la révision constitutionnelle. Nous le saluons pour cela. Le combat n’a pas été facile. Il y a beaucoup de gens ici qui ont perdu leur travail, les contrats de certains ont été résiliés, certains ont été agressés. Notre détermination n’a pas fléchi. Cela fait plus de deux mois que nous menons cette lutte. Chaque fois que nous vous avons appelés, vous êtes sortis massivement. Notre espoir repose sur vous. Nous vous remercions. Une lutte est finie, une autre commence. La lutte contre la révision constitutionnelle, nous l’avons mené ensemble, celle du pays aussi, nous devons rester ensemble pour la mener. La Plateforme An Tè A Bana restera soudée pour d’autres combats.
Tiéblé Dramé, président du PARENA
tiebile1
Merci pour votre détermination, pour votre patriotisme, pour la lutte que vous avez menée depuis le 8 juin, jusqu’à la date d’aujourd’hui. Ce qui a poussé le président de la République à faire marche arrière. Ce n’est pas fini, car, nous lui demandons de ramener cette constitution là où il l’a prise, ce n’est pas l’affaire du Mali. Ce n’est pas seulement le sursis, mais il n’a qu’à creuser un trou et y renfermer sa constitution et qu’on n’en parle plus. Tout ceci démontre que quand les populations se lèvent, déterminées, il n’y a plus d’autre solution. On ne se dispersera pas, la lutte continue jusqu’à la victoire.
Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition
Soumaila-Cissé
On a dit que vous ne pouvez pas faire ce que les Sénégalais et les Burkinabés ont fait. Vous avez fait plus qu’eux. Le 15 juillet deux millions de Maliens sont sortis à l’intérieur et à l’extérieur du Mali. Le 17 juin, vous êtes sortis, à l’arrivée de Ras Bath, vous êtes encore sortis en grand nombre. Mais, vous avez encore fait plus : vous n’avez rien cassé, vous n’avez agressé personne. Cela ne s’est vu nulle part. Même dans les pays qui disent nous donner des leçons de démocratie, il ne peut y avoir autant de monde dans la rue, sans casse, ni incendie. Vous nous avez honorés et je vous salue. Le pouvoir n’est pas à Koulouba, il est ici, avec vous.
Hammadoun Amion Guindo, secrétaire général de la CSTM
Amion Guindo2
La Plateforme a travaillé et on a vu le résultat aujourd’hui. Désormais, la Plateforme doit être un instrument de veille, chaque fois qu’elle verra quelque chose de mauvais pour le Mali, elle doit se lever et dire : « attention ! Ce n’est pas bon pour le Mali ». C’est l’avertissement qu’on leur donne.
Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath
Ras-Bath
Le président lui-même a dit à Al Jezira que 60% des Maliens n’ont pas accès à l’eau potable, aux soins de santé de qualité, à la sécurité. Si la majorité des Maliens n’ont pas accès à l’eau, à l’éducation, à la santé, qui constituent les droits fondamentaux de l’homme, alors que reste-t-il aux Maliens ? Rien ! Si l’essentiel est affecté et atteint, il devient une obligation juridique et moral de d’attaquer à l’essentiel, plutôt qu’à la diversification. L’essentiel est de nous permettre de nous soigner tous, de manger des aliments saints, d’avoir une bonne éducation, du travail, de nous sécuriser, l’essentiel n’est pas de prendre 600 millions et de les donner à Me Ceccaldi.