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Interview exclusive du maire de la commune VI, Alou Coulibaly : « J’ai demandé au maire du District de respecter les textes et de ne plus faire de morcellements en commune VI, puis que la commune VI a un maire »
Publié le jeudi 24 aout 2017  |  La Lettre du Peuple
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Arrivée à la tête de la mairie de la commune VI avec beaucoup d’espoir, le jeune maire, Alou Coulibaly, est en train de combler les attentes de ses populations. Depuis son installation, il s’illustre par des actions concrètes. Dans une interview exclusive, il aborde quelques actions qu’il a menées sur ses 8 mois à la tête de la mairie de la commune VI, ses perspectives. Il revient sur le problème qui l’oppose au maire central du District de Bamako. Lisez plutôt.

La lettre du Peuple : Les populations de la commune Vi placent beaucoup en vous. Aujourd’hui, que comptez-vous faire pour renforcer cette confiance entre vous et celles-ci?



Alou Coulibaly : Je salue toute la population de la commune VI. Effectivement, mon élection au poste de maire est une manifestation de la volonté des populations de la commune VI qui aspiraient au changement. Comme vous l’avez si bien dit, ces populations fondent beaucoup d’espoir à ma personne et à mon équipe. Dès que nous nous sommes installés, nous nous sommes attelés aux différentes tâches qui préoccupaient la commune VI, à savoir la distribution de l’eau potable, l’assainissement, l’éducation, entre autres. Aujourd’hui, la roue tourne en commune VI et les populations ne sont pas déçues.



Est-ce que vous pouvez nous rappeler certaines que vous exécutées ?

Alou Coulibaly : Nous sommes, il y a 8 mois. Je peux dire que nous sommes en chantier, en matière d’éducation. A travers des partenaires, nous sommes en train de construire, beaucoup de salles de classes au Groupe scolaire de Niamakoro, à Senou. En plus des salles de classe à Senou, nous avons un projet de construction de pont qui va commencer très bientôt. Nous avons aussi fourni des tables à certains établissements, qui en manquaient. Ce furent mêmes nos premières actions. Nous avons aussi beaucoup de projets de construction d’école dans des quartiers de la commune. En matière d’assainissement, la commune VI est très sale. Je ne dis pas qu’elle est très propre aujourd’hui, mais de notre arrivée à maintenant, on a pu faire beaucoup de choses dans ce domaine. Je ne sais pas si vous connaissez le tas d’ordures à Yirimadjo, près du marché, qui était en phase de devenir un climadjaro. C’est notre équipe, qui, à peine trois mois, qui a pu ramasser ce tas d’ordure. Il y avait encore un autre auprès du cimetière que nous avons pu évacuer. Nous faisons tout cela au profil de nos populations, alors que ce sont des missions traditionnelles confiées à la mairie du District. Mais comme nos populations en souffraient, nous avons dit qu’il faut prendre nos responsabilités face à ces situations. Et nous l’avons fait. En matière d’eau potable, beaucoup de quartiers de la commune VI en manquent énormément. C’est le cas de Yirimadjo où nous avons inauguré un château d’eau il y a une semaine. En collaboration avec nos partenaires, nous sommes en train de réaliser un autre château d’eau à Magnambougou, un autre à Magnambougou, qui sont mêmes déjà terminés. Il ne reste plus qu’à les inaugurer. Et puis, prochainement il y en aura à Niamakoro et dans d’autres quartiers. En gros, ce sont des investissements que nous avons faits en quelques mois.



Cela veut dire que la commune VI va de mieux en mieux ?

Alou Coulibaly : Oui ! La commune VI va de mieux en mieux. Parce que l’équipe qui est arrivée a la volonté, elle est dynamique, elle a la capacité et les choses vont encore bouger.



En matière de gestion de gouvernance, de gestion foncière et financière, quel héritage vous a laissé votre prédécesseur ?

Alou Coulibaly : En matière de gouvernance, tout ne peut pas être rose et tout ne peut pas être aussi mauvais. La situation financière en commune VI laissait à désirer. Les équipements marchands, qui, normalement font rentrer de l’argent, leur situation n’étaient plus au beau fixe. Il y avait une déperdition financière totale dans la commune. Les gens ne payaient plus les taxes. Le mécanisme même de recouvrement n’était plus là. Donc, quand nous sommes venus nous avons essayé d’assainir tout cela. En matière foncière, là également il y a beaucoup de problèmes, dus certainement à un laisser aller, à la mauvaise gestion, en un mot, des ressources foncière de la commune. Nous sommes confrontés très souvent à des problèmes de Titre Foncier, de double attribution, ainsi de suite. Nous sommes en train de faire de notre mieux pour sortir de ces problèmes.



Est-ce que vous pouvez nous faire le point de la situation, en matière de litige foncier et de lotissement ?

Alou Coulibaly : Faire le point de la situation tout de suite va être difficile. Le problème le plus crucial c’est à Senou dont le lotissement a commencé depuis les années 2008, qui continue. Mais je vous avoue que, de notre arrivée à aujourd’hui, c’est-à-dire depuis les 8 mois que nous sommes là, les populations sont en train de témoigner que ce qui a été fait pendant ces quelques mois ne l’a été pendant les 10 années précédentes. Aujourd’hui, les populations de Senou sont soulagées avec la reprise des opérations de notre équipe. Il y a des problèmes de lotissement dans d’autres quartiers, tel que Yirimadjo dont on a également commencé les travaux. Sinon ce quartier était là, il y a des années. Quand nous sommes venus nous avons pris ce problème à bras le corps. Je pense que nous n’allons plus faire 6 mois là-dessus.



Concernant la zone aéroportuaire, quel est le problème qui vous oppose au maire du District de Bamako ?

Alou Coulibaly : Le problème qui nous oppose, je crois c’est un problème d’interprétation des textes ou de conflits de compétences. Moi en tant que maire, à ce que je sache, ce sont les anciens tissus que gérait le gouvernorat qui sont confiés à la mairie du District. Je ne crois pas que la mairie du District ait qualité à faire de nouveaux morcèlements. Mais quand nous sommes venus, nous avons constaté que c’est ce qui se faisait partout. Moi je dis : ce qui se faisait si cela ne respecte pas la loi, nous allons nous opposer à cela. C’est notre droit. C’est pourquoi, j’ai demandé au maire du District de respecter les textes et de ne plus faire de morcèlements en commune VI, puis que la commune VI a un maire. Dans la zone aéroportuaire, je vous invite d’ailleurs à faire un tour là bas, vous verrez de grandes cours clôturer. Alors que cette zone a été déguerpie depuis les années 1995 pour raison de zone aéroportuaire. Je me dis s’il y a eu un déclassement, ces personnes qui ont été déguerpies sont prioritaires pour s’installer. Vous allez être d’accord avec moi qu’en 1995 quand on déguerpissait, il n’y avait pas de grandes cours. Il y avait des concessions des gens qui habitaient là bas. Aujourd’hui, ces propriétaires de cours sont des opérateurs économiques qui n’ont pas été déguerpis. Donc, c’est pourquoi, nous nous disons qu’il faut respecter le droit des pauvres qui y ont habité. C’est leur droit. Si la zone aéroportuaire doit être occupée, c’est avec les occupants qui étaient là en 1995. C’est eux qui doivent être installés avant qui que ce soit. Ce sont les populations de la commune VI qui ont été déguerpies. S’il doit avoir de réinstallation, c’est la mairie de la commune VI qui doit s’occuper de ce recasement. Après le déguerpissement de 95, parmi ces déguerpis, il y en a qui ont été installés à la ZERNI de Yirimadjo, d’autres ont été recasés à Tièbani. La mairie du District n’a jamais intervenu pou faire des recasements. Pourquoi, aujourd’hui, c’est la mairie du District qui doit le faire aujourd’hui. Ce n’est pas normal et je dis que je ne suis pas d’accord.



Revenons un peu à l’assainissement, quelles sont les dispositions que vous comptez entreprendre pour assainir la commune VI ?3

Alou Coulibaly : Il y a deux mois de cela, nous avons organisé une grande rencontre avec tous les acteurs de la commune. A cette occasion, nous avons procédé à la distribution de manuelles sanitaires pour permettre à chaque quartier d’organiser des journées de salubrité. Vous savez souvent, la salubrité est une question de comportement. Ce n’est très souvent une question de moyens. Ces matériels que nous avons mis à la disposition des populations, elles-mêmes, elles sont en train d’organiser des journées de salubrité. Ce qui fait que la commune est en train de devenir saine petit à petit. Je pense que nous y parviendrons.

Les tâches sont partagées entre les mairies et la mairie centrale. Les mairies s’occupent de la pré-collecte, c’est-à-dire le ramassage des ordures des ménages vers les dépôts de transit. Les ordures, une fois déposée au dépôt final, leur évacuation relève de la mairie du District. Si vous constatez à l’intérieur de Bamako, c’est cette mission qui n’est pas en train d’être accomplie. Donc, nous nous sommes dit que ce sont nos populations qui souffrent quand il y a ces ordures et qui sont facteurs de beaucoup de maladies, il n’est pas bon qu’elles cohabitent ensemble. Pour soulager nos populations, c’est ce qui nous amène souvent à évacuer ces ordures.



Est-ce que vous avez un appel à lancer à vos populations pour vous accompagner dans votre mission ?

Alou Coulibaly : L’appel que je lance à la population est le suivant : vous avez eu confiance à un maire. Vous avez voté pour lui. C’est déjà une très bonne chose. Mais la chose la plus importante, c’est d’accompagner ce maire dans sa mission en payant les taxes, en faisant preuve de bons citoyens dans vos comportements de tous les jours. Je pense que comme cela ça ira.

Interview réalisée par Youssouf Bamey
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