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Art et Culture

De l’arnaque à la bibliothèque Nationale : Des livres anciens achetés à la place des nouveaux
Publié le jeudi 24 aout 2017  |  Carrefour
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Des livres usés, des livres par terre livrés par Edilac en lieu et place des nouveautés commandées par la bibliothèque nationale du Mali. Des livraisons toujours partielles, des titres imposés car non sollicités par la bibliothèque nationale du Mali, des vieilleries indignes d’une bibliothèque, du budget écourté par Edilac et la DFM du ministère de la culture en plus de la surfacturation qui fait loi.

Si la Bibliothèque Nationale du Mali (BN) et le Centre National de la Lecture Publique (CNLP) dispose théoriquement d’un budget annuel d’acquisitions de nouveaux documents depuis 2007, dans la pratique, ces services ne disposent pas correctement du fonds budgétaire à eux accordés à cause d’une désagréable complicité entre la Direction des affaires financières du Ministère de la Culture et l’unique société bénéficiaire de ce marché public relatif à la livraison des documents neufs à la B.N. et au CNLP à savoir « EDILAC SARL » de Madame Dagnoko Awa Bawou.



D’un montant variant entre 15 000 000 à 20 000 000 de Francs CFA, le budget d’acquisitions des documents ne revient pas fondamentalement à la Bibliothèque Nationale du Mali et au Centre National de la Lecture Publique car en plus de la surfacturation qui fait loi au Mali (un livre de 10 000 F CFA dans les librairies bamakoises étant livré par EDILAC entre 50 000 et 100 000 F CFA), les livraisons des documents par EDILAC aux deux services ont toujours été partielles. Les raisons évoquées par la gérante Madame Dagnoko Awa Bawou sont la non disponibilité des documents demandés alors qu’ils le sont réellement et au Mali et à l’étranger. Il s’agit pour EDILAC de pousser les services bénéficiaires soit à se contenter des vieilleries invendues dont dispose la société soit à renoncer au montant restant qui serait partagé entre la DFM et Madame Dagnoko. Pour preuves, au titre du budget d’acquisitions 2011, EDILAC a fait plusieurs livraisons partielles dont les dernières datent des 20 et 29 mai 2013. Comprenant des vieilleries non demandées, la Bibliothèque Nationale a refusé certains documents et EDILAC a promis de livrer les titres réellement demandés sans s’exécuter. D’une valeur de 812 087 F CFA, EDILAC a fini par détourner ce reliquat du budget d’acquisitions 2011 dont elle avait déjà bénéficié en se cachant derrière le faux argument de la livraison réelle des documents sollicités.

En 2016, sur un budget de 20 000 000 F CFA, EDILAC a livré à la Bibliothèque Nationale du Mali et au Centre National de la Lecture Publique 550 livres d’un montant de 15 684 000 F CFA contre 174 documents non livrés et dont le montant était de 4 297 652 F CFA sur son bordereau de livraison « Facture N°215/07/2016 » du 26 juillet 2016. Après réclamation du reliquat (174 documents non livrés), EDILAC promettait toujours de commander pour livrer les ouvrages manquants avant de faire croire à la Bibliothèque Nationale que la DFM du Ministère de la culture a finalement ramener le budget d’acquisitions 2016 engagé de 20 000 000 F CFA aux 15 684 000 F CFA livrés sous forme de livres à la Bibliothèque Nationale et au CNLP, une manière de dire que les 4 297 652 F CFA sont revenus au Ministère de la culture.

Si durant les années précédentes les documents livrés étaient majoritairement neufs, et correspondaient aux titres commandés, en 2017, sur un total de 86 (quatre-vingt six) documents livrés par EDILAC à la Bibliothèque Nationale le 05 mai 2017, seul 6 (six) sont neufs et répondent correctement aux critères de choix du service bénéficiaire. Les 80 (quatre-vingt) autres livres sont des vieilleries, des documents contenant des traces de marqueurs, des soulignements au bic, au crayon, des encerclements, des croix, des crochets de signalisation… Il s’agit des livres usés, cornés, chiffonnés, sales, déchirés et ayant en partie appartenu à des privés dont les signatures, les coordonnées manuscrites (noms, prénoms, adresses, numéros de téléphone y figurent. Il s’agit aussi des vieilleries invendues par EDILAC, non demandées par la Bibliothèque Nationale du Mali dans sa commande de livres de l’année 2017. Sur 80 (quatre vingt) vieux documents proposés par EDILAC, la Bibliothèque Nationale du Mali a retenu 75 (soixante-quinze) livres contenant moins de traces de bic, de crayon, de marqueur, édités entre 1986 et 2014. EDILAC promet de remplacer dans les jours à venir les 5 (cinq) livres rejetés car contenant trop de traces de bic, de crayon, de marqueur, une promesse qu’elle ne tiendra jamais entièrement comme précédemment souligné.

Voici quelques images des livres qu’EDILAC nous a proposés comme s’ils étaient des livres neufs, des titres non commandés, des vieilles éditions non demandées par la Bibliothèque Nationale du Mali: «Droit pénal des affaires (10ème édition) 2001″ “Code de commerce de la république du Mali 1986″“Études de marché 1995″ “L’Art de la thèse 1991″ ces vieilleries sont disponible à la bibliothèque nationale que l’importe qui peut aller vérifier.

Nous y reviendront dans nos prochaines éditions.

Seydou Diarra

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