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Mot de la semaine : Sursis
Publié le vendredi 25 aout 2017  |  Infosept
Interview
© aBamako.com par A.S
Interview du président IBK
Koulouba, le 8 août 2017. Le Président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubakar KEITA a accordé à la presse une interview sur le sujet du projet de la révision constitutionnelle.
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Jamais un mot n’aura suscité autant de soulagement, d’espoir pour la paix et la stabilité que le mot sursis. Jamais un mot n’aura épargné le Mali du chaos que le mot sursis. Après tant d’atermoiements, d’hésitations et de persistance, le Président de la République a finalement capitulé devant la pression de plus en plus vive et qui était intenable, malgré toutes les assurances données par ses partisans.

Il a décidé de mettre fin à la querelle des clochers entre la plateforme An Té A Bana ou ne Touche pas à ma constitution et celle de An Sonna ou la plateforme du Oui, pour s’occuper de l’essentiel, du prioritaire et de l’urgent qui est la résolution de la crise politico-sécuritaire au nord, au centre et même au sud. Ainsi, le vendredi 18 Août 2017 restera longtemps gravé dans la mémoire de milliers de Maliens, et pour cause : c’est ce jour que le Président de la République s’est adressé à la Nation pour surseoir au projet de révision de la Constitution du 25 février 1992.

Par cette décision combien de fois importante pour le Mali, ce grand malade, le Président IBK a finalement mis fin à la polémique, à la bataille politique souvent acharnée entre partisans et adversaires de la révision de la loi fondamentale. La question qui était sur toutes les lèvres, était celle de savoir pourquoi IBK a-t-il attendu tout ce temps pour surseoir à son projet ? Ne pouvait-il pas faire l’économie des ressources financières, matérielles et humaines pour faire enfin face à la demande sociale ? Son sursis, bien que salutaire, ne cicatrisera pas de sitôt la grande plaie de la fracture sociopolitique que la tentative de révision constitutionnelle avait occasionnée.

Elle avait divisé les Maliens en camp du Oui et celui du Non. Et pourtant, même ceux qui étaient opposés à cette réforme majeure de la loi fondamentale, avaient reconnu la nécessité d’aller vers cela, mais pas à n’importe quelle condition. Par contre, les animateurs du camp du oui n’avaient comme prétexte que la mise en œuvre de l’Accord et surtout la création de la cour des comptes. Ces deux arguments, bien qu’importants, n’ont pas suffi à justifier aux yeux de la majorité des Maliens d’autres changements, qui selon eux, auraient conduit à un pouvoir autocratique.

Après ce sursis, le président IBK est fortement attendu sur le chantier de la réconciliation, du dialogue social et de la lutte contre tous les maux qui gangrènent notre tissu économique et empêchent le progrès et le développement. Il est aussi attendu pour redonner espoir aux milliers de jeunes qui broient du noir faute d’emplois.

Pour les quelques mois qui le séparent de la fin de son quinquennat, il devra s’atteler à ces grands chantiers pour non seulement redorer son blason mais aussi et surtout améliorer sa gouvernance, fortement entachée par les scandales à n’en pas finir, les crises à répétitions, la corruption à ciel ouvert, le clientélisme sans commune mesure. Le Président IBK à moins d’un an pour réaliser ces travaux d’Hercules afin de redevenir le chouchou de l’écrasante majorité du peuple. À défaut, sa réélection en 2018 relèvera du miracle.

Youssouf Sissoko
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