Selon Me Ceccaldi, l’avocat français, qui avait été chargé de rédiger le projet de constitution, cette révision serait due à la pression de la communauté internationale, qui voulait voir le Mali se doter d’une constitution prenant en compte les différents aspects de l’Accord. Ayant échoué à faire accepter le texte de la loi fondamentale par son peuple, IBK se serait mis la communauté internationale contre lui.
Quant à l’Opposition, après le sursis qui est un retrait déguisé, elle pense avoir engrangé une précieuse victoire surtout à moins d’un an des élections. Elle capitalisera, sans doute, ce succès politique et, ayant constaté la mauvaise posture du régime, poursuivra son combat jusqu’en 2018. Le Président IBK aura-t-il encore des ressorts pour rebondir ? Après ce désaveu, va-t-il garder son entourage politico-administratif qui a pêché par incompétence à convaincre le peuple de la pertinence de la révision ?
Après plus de deux mois d’intenses débats parfois houleux autour du projet de révision de la constitution, le Président de la République a pris la décision ce vendredi 18 Août 2017 de surseoir à son projet. Cette décision, saluée par toute la classe politique, n’a non seulement pas mis fin à la polémique, mais aussi et surtout, n’a pas fini de livrer tous ces secrets.
Pour l’Opposition, c’est le moment, plus que jamais, de maintenir la pression surtout sentant une certaine faiblesse, une lassitude et même une débandade du camp présidentiel, pour se donner toutes les chances de réaliser l’alternance en 2018. Quant à la communauté internationale, bien que respectant la décision du Président IBK, semble mécontente du fait de ne pas convaincre le peuple malien à adhérer à ce projet, capital à ses yeux, pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation dont elle est la marraine. IBK semble s’être déprécié aux yeux de ses soutiens internationaux, qui le prendraient désormais pour responsable dans la lenteur qui sera constatée dans la mise en œuvre de certains aspects de l’Accord, entre autres, ceux liés à la décentralisation poussée.
A en croire l’avocat français, Me Ceccaldi, par ailleurs maitre d’œuvre du projet de constitution, Il n y a plus de doute que cette révision a été imposée par la communauté internationale, qui en a assez de la lenteur dans la mise en œuvre de l’Accord. IBK est désormais entre le marteau de l’Opposition, qui a le vent en poupe, après ce qu’elle a appelé victoire, et l’enclume de la Communauté internationale qui semble mal accepter ce qu’elle considère comme le manque de leadership du Président IBK.
De ce qui précède, il revient désormais à IBK de tirer toutes les leçons de son échec à faire accepter le projet de constitution par son peuple. A moins d’un an des élections générales et mesurant son audience auprès de ses électeurs, un double choix se présente à lui ; soit faire comme son ami François Hollande en renonçant à un second mandat, ou se représenter avec le risque d’être battu et humilié.