L’Union des comptoirs et raffinerie d’or du Mali (UCROM) a organisé, samedi dernier, une conférence de presse au siège de l’union, au tribunal de la Commune III du District de Bamako. Ladite conférence a été animée par Karamoko Doumbia, président de l’UCROM. Il avait à ses côtés plusieurs membres de l’UCROM. La rencontre avec les hommes des médias était la première du genre. Il s’agissait pour les responsables de l’UCROM, d’une part, de mieux faire connaître leur organisation, et d’autre part, de relever les difficultés auxquelles le secteur est confronté et donner quelques pistes de solutions.
Pour le président de l’UCROM, Karamoko Doumbia, le secteur minier de notre pays est gravement malade. Il pointe du doigt la corruption qui facilite le trafic d’or. D’où un énorme manque à gagner pour l’Etat. Ce facteur de fraude fait aussi que les membres de l’organisation qui travaillent légalement peinent à vivre de leur métier. « Nous avons légalement tous les documents administratifs pour l’exercice correct de notre métier. Nous nous acquittons de nos devoirs et charges vis-à-vis de l’Etat. Nous enregistrons légalement nos marchandises tandis que sont nombreux ceux qui font fi de tout cela et sortent avec de l’or n’importe comment avec la complicité de certains agents de l’Etat », accuse Doumbia.
Karamoko Doumbia demande à l’Etat de prendre ses responsabilités afin que ceux qui travaillent légalement puissent vivre de leur travail et permettre aux services de fiscalité de mieux recouvrer les taxes de l’or à l’exploitation. Notre pays, explique le président de l’UCROM, est privé d’importants revenus fiscaux puisque les négociants font sortir l’or en contrebande.
En effet, l’on se rappelle que le Mali a été pointé du doigt en matière de trafic d’or par un rapport publié en janvier dernier par l’organisme Partenariat Afrique Canada (PAC). Ce document soutien que le Mali est une plaque tournante du commerce illicite de l’or en Afrique de l’ouest en raison de ses pratiques fiscales applicables aux exportations de cette ressource minière. Pour le conférencier, l’Etat doit urgemment travailler à assainir le secteur minier afin que le Mali qui se retrouve sur papier à la quatrième place des pays producteurs d’or en Afrique puisse avoir le rang qui lui revient réellement.
Karamoko Doumbia invite tous les acteurs du secteur minier à travailler ensemble de façon concertée et coordonnées et dans la transparence totale. L’Etat, dit-il, doit suivre de très près l’activité minière pour avoir une idée du potentiel de notre pays par rapport à la production de l’or.
L’UCROM qui existe depuis 2 ans, se dit consciente de la place qu’occupe le secteur minier dans le développement économique et sociale du pays. C’est pour cette raison que l’organisation entend désormais travailler afin que les Maliens puissent profiter, comme il le faut, des bénéfices de leur or.
Karamoko Doumbia a rappelé les missions de l’Union qui ambitionne de contribuer au développement socioéconomique et culturel du Mali à travers l’organisation et la mobilisation des acteurs du secteur minier, notamment les personnes exerçant le commerce de l’or et les détenteurs d’usines de raffinage.