Selon plusieurs sources de presse, la Mauritanie serait devenue depuis un certain temps un véritable carrefour où se croisent les différents courants de l’Azawad ainsi que les alliés des groupuscules terroristes islamistes en guerre contre le Mali, en l’occurrence le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), ainsi que les grands trafiquants du Sahel.
La Mauritanie deviendrait surtout une terre de refuge pour les groupes Arabes, Touarègues et Brabiches, qui s’y retrouvent pour débattre de leur problème, résoudre leurs différents et peaufiner leur stratégie de négociation avec le gouvernement malien.
L’objectif des Azawadiens qui semblent bien se plaire en Mauritanie est de dégager une plateforme commune, sorte de consensus, entre les différents groupes, bien que beaucoup pensent que ces manœuvres arrivent tard, eu égard au fossé profond qui les sépare désormais et ce point de non retour dans les relations entre les composantes Azawadies.
Est particulièrement dénoncée cette mainmise des tribus soi-disant majoritaires et fortes sur les commandes du MNLA (Mouvement national pour l’Azawad), présidé actuellement par le Touarègue Bilal ag Chérif, et contre lequel se bat le Mouvement Arabe de l’Azawad. Selon les informations relayées par la presse locale, les frères ennemis de l’Azawad auraient reçu l’autorisation des autorités mauritaniennes pour se réunir prochainement dans un lieu et à une date qu’ils choisiront.
Des pourparlers intenses, selon le site Maurinews, se dérouleraient actuellement dans ce sens entre Ahmed Ould Sidi Mohamed, président du Mouvement des Arabes de l’Azawad et Mohamed Mahmoud Amrany, ancien diplomate malien dont l’influence auprès des Brabiches serait grande.
Parmi les points communs déclarés entre les deux groupes, leur rejet du terrorisme et la nécessité de mettre en place une proposition consensuelle de sortie de crise à présenter au gouvernement de Bamako. Il faut rappeler dans ce cadre les propos du président malien Diacounda Traoré qui avait déclaré lors de sa visite en Mauritanie que si négociation il y aura, ce sera exclusivement avec le MNLA, une organisation qui regrouperait Touarègues, Arabes et les Kounta.
Parmi les personnalités Azawadies qui avaient préparé le terrain en terre mauritanienne, le site Maurinews cite Henoune Ould Ali, un commerçant plusieurs fois cités dans la presse comme le principal financier du MUJAO. Il appartient à une petite tribu, alliée des Brabiches. Mais la personnalité la plus célèbre parmi les présents, serait selon le site, Amar Ould Hamaha, l’homme d’Aqmi qui créa avec la guerre contre la France le mouvement « Ançar Charia » essentiellement constitué de Brabiches et que d’aucuns qualifient de bras armé du Mouvement Arabe de l’Azawad.
Il faut dire que Hamaha a roulé sa brosse dans les différents courants islamistes, passant du groupe « Daewa Wa Tabligh » à Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), notamment la Katiba des « Moulathimines » sous la conduite de Khaled Aboul Abass ou Belwar, son beau-frère, puis le MUJAO et ensuite Ançardine, et enfin Ançar Charia qu’il créa.
Contrairement à Aqmi, Ançar Charia a choisi l’emblème blanc avec l’inscription « La Illaha Ila Lah ». Hamaha, plus connu sous le nom de « Barbe rousse » et dont la presse malienne a déclaré la mort , vient de montrer qu’il est toujours vivant à travers une déclaration diffusée lundi soir dernier par Radio Nouakchott et dans laquelle il a démenti la mort de Belwar ainsi que les chiffres de tués gonflés dans les rangs des Moujahidines.
MOMS