Le gouverneur de la région de Kidal, Sidi Mohamed Ichrach, plusieurs mois après sa nomination s’est finalement rendu le mercredi 23 août dernier, dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas, où il devra bientôt prendre fonction si tout se passe comme prévu. On est désormais en droit de dire que l’espoir est permis pour le retour longtemps annoncé de l’administration à Kidal.
Annoncé et reporté à plusieurs reprises, le chef de l’exécutif régional de la 8ème région administrative du Mali, Sidi Mohamed Ichrach a enfin foulé le sol de la ville de Kidal où il a effectué une première prise de contact avec les autorités traditionnelles et les responsables des ex-rebelles de la CMA. Intervenant plusieurs mois après sa nomination et la succession d’une série d’évènements meurtrières, la présence du gouverneur Sidi Mohamed Ichrach à Kidal est une lueur d’espoir pour le retour tant attendu de l’administration dans cette ville. Et cela, depuis l’échec de la première tentative de retour de l’administration le 21 mai 2014, date à laquelle les FAMAs et les ex-rebelles se sont affrontés suite à la visite de l’ancien Premier ministre, Moussa Mara et sa délégation, faisant plusieurs morts parmi les Préfets et Sous-préfets et les militaires maliens. Depuis ce triste épisode, l’administration malienne n’avait plus droit de cité dans la ville de Kidal occupée par les ex rebelles depuis 2012.
Malgré la signature de l’accord de paix et réconciliation, toutes les tentatives de retour de l’administration malienne à Kidal sont jusque-là restées vaines. Les groupes armés de la Plateforme fidèles au gouvernement et ceux de la CMA qui, à la différence des premiers alimentent des velléités séparatistes, s’affrontent régulièrement autour du contrôle de la ville de Kidal et de ses localités environnantes. Et cela, au nez et à la barbe des forces internationales, impuissantes et ou indifférentes au nom d’une supposée neutralité. Pourtant, à chaque nouveau mandat de la MINUSMA, le conseil de sécurité des Nations Unies renforce le pouvoir de celle-ci. Mais malgré tout, sa robustesse ne se fait toujours pas sentir sur le terrain où rien n’a changé au grand dam des populations civiles qui souffrent le martyre.
Fort heureusement et le hasard du calendrier faisant, pour une énième fois, la Plateforme et la CMA, ont signé le mercredi 23 août dernier, une trêve de 15 jours. Autrement dit, un pacte de non-agression signé sous l’égide de la médiation internationale et de la commission de bons offices dirigée par l’Imam Mahmoud Dicko. Pourvu qu’il ne soit pas violé par l’une des parties. « Une chose est de signer mais une autre est de respecter son engagement », a prévenu le président du HCI, Mahmoud Dicko.Avant que le chef de la MINUSMA, le diplomate tchadien, Mahamat Saleh Annadif renchérisse : « la paix n’a pas de prix ».
A noter qu’après les échanges avec les autorités traditionnelles dont l’Amenokal Mohamed Ag Intallahet les chefs des ex rebelles, le gouverneur de Kidal de commun accord avec ceux-ci et la médiation internationale, établira un chronogramme pour le retour progressif de l’administration à Kidal. Osons espérer que cette fois sera la bonne. Mais tout compte fait, l’espoir est permis !