La semaine dernière, de nombreux grands médias internationaux se sont fait l’écho de la forte interpellation du milliardaire américain, Elon Musk, fondateur et CEO des sociétés SpaceX et Tesla, adressée aux Nations Unies. L’homme d’affaires s’émeut face à l’utilisation des robots par les militaires à des fins létales. Elon Musk est rejoint dans sa croisade par une pléiade d’autres grands noms du secteur de l’intelligence artificielle et la robotique qui n’ont de cesse, depuis 2013, d’éveiller la conscience assoupie des décideurs du monde face à la terrifiante perspective de sous-traiter ou de déléguer la mort à des robots totalement autonomes.
Certaines grandes puissances militaires, les Etats-Unis d’Amérique et Israël en tête, procèdent régulièrement et méthodiquement, au moyen des drones, à des assassinats ciblés au Pakistan, en Afghanistan, en Irak, en Syrie, dans les Territoires occupés au nom de leur guerre contre le terrorisme. Cette méthode à l’éthique douteuse mais très efficace soulevait déjà dans certains milieux politiques, militaires et universitaires des débats très nourris. Quid donc de ces nouveaux engins, les robots tueurs, totalement autonomes de l’homme, qui séduit de plus en plus les militaires ? Dans leur lettre ouverte adressée aux Nations Unies, Elon Musk et ses confrères dénoncent l’utilisation de ces « armes létales autonomes [qui] menacent de devenir la troisième révolution dans la guerre ».
Les pétitionnaires qui ont tous fait fortune dans l’intelligence artificielle et la robotique redoutent de voir détournées leurs inventions de leur but et ne passent pas par quatre chemins pour réclamer purement et simplement l’interdiction des « robots tueurs ». Leur argumentaire est imparable : « Une fois développées, les armes offensives autonomes permettront des conflits armés à une échelle jamais vue auparavant et à des vitesses difficiles à concevoir pour les humains ». Et si, s’interrogent-ils, ces tueurs professionnels tombaient entre des mains criminelles ? Plus besoin pour un djihadiste de se transformer en bombe humaine ou de foncer dans une foule avec un véhicule-bélier. Ou de s’exposer inutilement, Kalachnikov à la main, pour attaquer une cible militaire ou tout autre objectif.
Il lui suffira simplement de programmer les coordonnées GPS de n’importe quelle cible dans le cerveau d’un robot pour commettre les attentats les plus horribles contre des populations innocentes. Chacun de nous, à condition de pouvoir payer les services d’une entreprise qui disposerait d’une armée de robots tueurs, pourrait régler son compte à un adversaire politique y compris un chef d’Etat, à un concurrent, à toute autre personne qui vous ferait de l’ombre ou simplement à un quidam dont la gueule ne vous revient pas. Simplement ! La mort bon marché ! Terrifiante perspective, répétons-le !
Elon Musk et ses petits copains sont dans leur droit lorsqu’ils écrivent ceci : « En tant qu’entreprises mettant au point les technologiques d’intelligence artificielle et de robotique qui pourraient être détournées pour développer des armes autonomes, nous nous sentons particulièrement responsables pour tirer le signal d’alarme ». A mon humble avis, demain, il ne suffira plus de tirer la sonnette d’alarme. Il urge d’agir pour stopper net cette évolution éthiquement incorrecte dont nul ne peut présager l’issue. Malheureusement, la lourde machine onusienne tarde à prendre le taureau par les cornes. En effet, une réunion programmée le 21 août pour aborder le sujet a été renvoyée sine die en novembre prochain.
A ce rythme et de glissement en glissement, les décisions urgentes ne pourraient être envisagées dans les meilleurs délais, ce qui laisserait le temps aux laboratoires militaires et chercheurs sans conscience de parfaire leurs prototypes et de les expérimenter sur des théâtres de conflits à travers le monde. Plus qu’une simple interpellation, Elon Musk et ses amis supplient carrément les politiques : « Nous n’avons pas beaucoup de temps pour agir. Une fois ouverte cette boîte de Pandore, elle sera difficile à refermer.
C’est pourquoi nous (vous) implorons de trouver le moyen de nous protéger de ces dangers ». Qu’ils soient entendus est une autre paire de manche. Au moins, on leur reconnaîtra le mérite d’avoir été des lanceurs d’alerte pour appeler les puissants du monde au chevet de l’humanité en danger. Puissent-ils être entendus !
Serge de MERIDIO
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