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Mouvement de Moussa Mara pour réaliser l’alternance en 2018 à la Macron: Ambition ou prétention d’un ancien PM dont le crédit s’est déprécié
Publié le lundi 28 aout 2017  |  Infosept
Primature:
© aBamako.com par mouhamar
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Bamako, le 09 janvier 2015. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Moussa Mara et le Premier ministre entrant, Modibo Keita a eu lieu ce vendredi à la Primature.  
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L’élection d’Emmanuel Macron en France a fait des émules au Mali, à telle enseigne que certains veulent imiter son exploit, qui est un cas d’école en politique. Illustre inconnu sur la scène politique française, un an avant son élection, il lui aura suffi d’être ministre de l’économie pour administrer sa marque et toute sa différence avec la gouvernance du Président François Hollande. Incompris et critiqué, il claqua la porte pour créer son mouvement, « En Marche, EM ». Moussa Mara peut-il se prévaloir d’un destin à la Macron après qu’il ait créé son propre mouvement politique ? Regards croisés entre deux hommes que tout oppose.

Le Président Emmanuel Macron a bâti sa personnalité sur sa compétence, sa vision et sur les valeurs morales qu’il n’a cessé de défendre. C’est ce qui lui a valu ce capital de confiance dont il a bénéficié auprès du peuple français. Qu’en est-il de l’ancien Premier ministre malien, Moussa Mara, qui voudrait bien s’inspirer de cet exemple ? Le seul point commun aux deux hommes pourrait être l’âge, sinon tout les oppose. Emmanuel Macron a démissionné de son poste de ministre de l’Economie tandis que Moussa Mara a été démis de ses fonctions de Premier ministre.

Il est à noter que Macron n’a pas défendu François Hollande à propos de l’invraisemblable, de l’indéfendable et du faux, alors que celui qui veut l’imiter au Mali a défendu son Président « en mentant » sur le dossier de l’avion présidentiel et sur l’achat des équipements militaires, dans le seul but de garder son poste de Premier ministre. De plus, Emmanuel Macron n’a pas mené son armée à l’abattoir, alors que Mara a fait perdre aux FAMA et à l’Administration malienne des vaillants soldats et d’émérites sous-Préfets lors de son inopportune visite à Kidal. Il a également fait perdre Kidal après le retrait forcé des FAMA de cette localité.

L’ancien Premier ministre malien aurait battu le record en scandales et en crises. En tant que chef de l’administration, l’année 2014 qui a été décrétée, « Année de la lutte contre la corruption et la délinquance financière », a été celle des plus grands scandales financiers de toute l’histoire de la 3ème République. Son bilan à la Primature est des plus mitigé. A-t-il buté contre l’opposition des caciques du RPM ? Et pourtant, il n’a jamais daigné rendre le tablier comme son prédécesseur, Oumar Tatam Ly.

A moins qu’il soit un accroc du pouvoir. Pour y parvenir, il fait feu de tout bois, en séduisant, tous azimut, associations et corporation de toutes sortes. Pour avoir le soutien des leaders religieux, Mara a dressé un agenda qui lui permet d’aller prier dans les grandes mosquées les vendredis. Dans une république laïque, il serait certainement prêt à accepter les doléances qu’IBK n’a pas pu honorer avec le Mouvement Sabati 2012. S’agissant du fameux projet de révision constitutionnelle, M. Mara a battu en brèche tous les griefs reprochés par la plateforme An Tè A Bana, avant de se rétracter après avoir vu les grandes manifestations contre le projet.

Qui ne se souvient pas de cette nouvelle à grands renforts médiatiques du départ de Yéléma de la Convention de la Majorité Présidentielle ? Mais, contre toute attente, Mara était à la rencontre de la Majorité avec le Président de la République dans le cadre des concertations sur la révision. Le peuple malien est loin d’être dupe. Ce Mouvement en gestation que Moussa Mara souhaite mettre en place pour réaliser l’alternance en 2018 serait probablement comme les Partis Unis pour la République, PUR, qui a été créé à la veille des élections générales de 2012, mais qui n’a pas survécu aux ambitions démesurées de ses pères fondateurs.

Youssouf Sissoko
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