La transformation des graines de coton, est une activité génératrice de revenus. Ce processus qui s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la pauvreté mobilise tous les acteurs du développement.
Au Mali, quand on parle coton on pense service après vente. La compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) accompagne les paysans dans la culture du coton. Une convention permet ensuite de mettre le coton à la disposition de la Compagnie moyennant redevance. La CMDT s’occupe de la transformation du coton et de sa vente auprès des multinationales. En réalité, le Mali transforme peu de coton. Une lacune que les responsables de la boîte tentent de corriger.
Par ailleurs, le processus de traitement du coton au niveau des usines de la CMDT, génère énormément de ressources et permet à de nombreuses familles de subvenir à leurs besoins quotidiens. Il s’agit notamment du transport du coton aux usines de la CMDT et de sa transformation, notamment la transformation du coton graine. En effet, après l’égrenage, les graines de coton prennent la direction des huileries installées à travers le territoire. Le Mali en compte de nombreuses mais celles de Koutiala se posent particulièrement comme pionnières dans le domaine
Koutiala est une ville industrielle par excellence. Après Bamako, c’est la deuxième ville industrielle du Mali et la troisième ville la plus peuplée du Mali après Bamako et Sikasso. A ce titre, Koutiala constitue un enjeu très important dans le processus de transformation du coton graine.
La graine du bonheur
Tout est bien dans le coton. Rien n’est jeté par la fenêtre. Après l’égrenage du coton, les graines sont envoyées vers les huileries. La graine de coton est triturée puis pressée pour en faire de l’huile. Le reste qu’on peut appeler déchet, est utilisé comme aliment bétail.
Dans la capitale de l’or blanc, les sous produits de l’huile tels les déchets, sont aussi transformés par les femmes. Et beaucoup de femmes de Koutiala sont dans ce circuit principalement l’association des femmes veuves et d’autres femmes qui s’adonnent à ce travail générateur de revenus. Elles récupèrent les déchets après le raffinage à l’usine, les chauffent puis les transforment en savon. Ce savon est beaucoup prisé à Koutiala voire dans les communes de Bamako. Le morceau se vend entre 200 et 250 FCFA. Ces activités de la campagne, comme on peut le constater, occupent totalement ces femmes.
Grâce à cela, les femmes et leurs familles arrivent à subvenir à leurs besoins. Certaines d’entre elles, ont pu construire, payer les frais de scolarité de leurs enfants, s’acheter de quoi manger. Ces petites activités qui passent généralement inaperçues, occupent beaucoup de personnes et contribuent à la lutte contre la pauvreté.
Des champs…, à l’usine
Avant que sa graine ne soit utilisée, le coton quitte les champs pour la ville. Un circuit qui profite également à de nombreuses personnes. La campagne cotonnière s’étale du mois d’octobre au mois d’avril. Quand tu te rends en zone CMDT de Koutiala pendant cette période, tout bouge. Dans cette localité, le transport du coton ainsi que sa graine, occupent de nombreuses personnes : hommes, femmes, jeunes, adultes.
Centre névralgique de la 3ème région, les transporteurs se donnent rendez- vous à Koutiala pour le transport du coton. En partance, ils transportent de l’engrais pour les champs et au retour ils ramènent le coton pour les usines. Ils se font ainsi payer par la CMDT.
Et ce seul travail de transport de coton, fait aussi le bonheur d’autres personnes dont les vendeurs de pièces de rechange, d’engins et des quincailleries qui voient leur marché prospérer grâce aux achats. Les vendeurs de carburant, de beignets, de café au bord des routes, ne sont pas eux- aussi en reste. Le travail se fait 24 heures sur 24. Le circuit ne s’arrête jamais et les usines CMDT continuent toujours de tourner.
Un circuit continue qui débute depuis les champs des paysans et passe par les usines de la CMDT pour se retrouver jusqu’aux ports d’Abidjan et de Dakar. Et comme on dit, « rien ne se perd, tout se transforme » les camions de retour des ports, se chargent en d’autres produits (sucre, riz, huile, matériaux de construction etc.) pour la consommation.
Ces activités connexes issues de la production du coton, font le bonheur de la population et créent de la valeur ajoutée pour l’économie nationale.
A côté de ces deux grandes activités que sont le transport du coton et de ses graines et leur transformation, nous avons une autre activité qui a beaucoup le vent en poupe : c’est l’élevage.
La transformation de la graine de coton, permet non seulement d’avoir de l’huile mais aussi des aliments pour le bétail. Ainsi, hommes et animaux profitent du coton. A partir des mois de janvier et février, les pâturages se font rares au Mali. On fait de l’embouche grâce à l’aliment bétail. On nourrit à partir des tourteaux ces animaux qui seront vendus, soit à Bamako ou dans la sous- région.
Tout part de la CMDT et, tout, tourne autour de la CMDT. Véritable entreprise citoyenne, la CMDT faisait des forages qui faisaient vivre des gens. La saison sèche appelée période morte était mise à profit pour faire du maraichage grâce à l’utilisation des pompes. Ces produits maraichers sont vendus et font nourrir des gens.
La CMDT, dans ces missions premières, s’occupait de la santé animale, confectionnait des routes et des pistes. Dieu seul sait ce que cela apporte au développement d’un village ou d’une commune.
Pour la génération montante, il est bon à savoir que la CMDT s’occupait également de l’alphabétisation fonctionnelle ; du projet d’appui à l’animation féminine. C’est pourquoi l’on entendait dire que la CMDT était un modèle de développement intégré en Afrique.
De nos jours, elle ne s’est pas éloignée de ces fonctions. Elle reste une entreprise citoyenne qui s’occupe du développement humain durable. Et, plus que jamais, les autorités du pays comptent sur la CMDT pour assurer le développement à travers l’autosuffisance alimentaire.