Après la grève de trois jours décrété depuis le mardi dernier par le Syndicat des Banques et Compagnies d’Assurance au Mali, l’ouverture des portes des établissements bancaires dans la matinée du vendredi 25 aout a suscité un grand ouf de soulagement du côté des clients. En effet l’affluence était à son comble devant les agences et guichets des banques de la place. Pourquoi les pauvres citoyens ont été tant sevrés ? Qu’est ce que le Gouvernement, notamment le ministre des Finances, a fait pour éviter aux Maliens une telle souffrance ?
En effet depuis le mardi 23 août dernier les banques de la place et les compagnies d’assurance ont décrété une grève de trois jours. Cette grève n’est pas tombée du ciel, elle a suivi tout le processus réglementaire. Notamment le dépôt en bonne et due forme d’un préavis sur la table du Gouvernement par les syndicalistes, suite au licenciement du secrétaire général du comité syndical de NSIA Issiaka Traoré. Après plusieurs tentatives de négociation avec la direction de la société concernée (que nous avons rapportées dans notre précédente livraison), le syndicat national des banques et des compagnies d’assurance, a légalement exercé son droit de grève, débuté le mardi 22 pour prendre fin le vendredi 25 aout 2017.
Certes, la grève est un droit pour tout syndicat, mais celle du syndicat des banques et compagnies d’assurance qui menaçait de se proroger vers une grève illimitée a fortement produit ses effets, surtout chez les clients des banques en cette veille des festivités de la Tabaski. Nullement concernés ni en aval encore moins en amont, les dépositaires des comptes bancaires ont injustement subi les foudres de la grogne syndicale, sans défense. Car le Gouvernement, qui est censé protéger les intérêts de sa population a joué à l’indifférence. Car lui aussi n’est concerné ni de près ni de loin par cette affaire. D’ailleurs, les responsables syndicalistes se sont indignés sur cette attitude des autorités maliennes. Notamment le ministre de l’Economie et des Finances qui aurait fait la sourde oreille devant cette grogne du SYNABEF. Comme l’a fait savoir son secrétaire administratif Hamadoun Bah sur les ondes d’une radio de la place.
Or il s’en est fallu de peu pour que cette grève générale des banques dégénère et suscite un trouble social. De nombreux usagers, n’ont pas compris pourquoi dans de telles situations, il n’ya jamais de mesure d’assouplissement sinon d’actions des autorités pour empêcher que la majorité des personnes actives du pays soient privées de leurs droits. Toute chose qui allait compromettre la bonne réussite de la fête, surtout en ces temps de vaches maigres.
Finalement, les banques ont respecté le délai de grève imparti et ont ouvert leurs portes le vendredi dans la matinée. Comme l’on pouvait s’y attendre, l’affluence était à son comble, et c’était de la bousculade devant les guichets. Partout à travers les différentes agences et succursales des établissements financiers et bancaires de la capitale de longues files étaient perceptibles sous un soleil de plomb.
Devant le guichet magnétique de la Banque Nationale de Développement de l’Agriculture, Modibo Camara, opérateur économique et client de ladite banque, n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction devant la fin de la grève des banquiers. « Je suis très heureux de rentrer en contact avec mon argent surtout à quelques jours des festivités de Tabaski » a-t-il déclaré. Avant d’ajouter qu’il était vraiment temps que cette grève se termine. « J’avais beaucoup besoin de mon argent » renchérie-t-il. Tout en affirmant que des conséquences de e mouvement de grève méritent d’être tirées de la part du syndicat des banques et de compagnie d’assurance et des autorités compétentes.
Même son de cloche chez Djibril Keïta, militaire à la retraite. « Je suis très satisfait de la fin de cette grève » a-t-il déclaré à notre micro.
Par contre chez Fatoumata Coulibaly, une opératrice économique, la solution est unique : « Je ne vais jamais garder mes sous dans une banque encore. Ces trois jours de grève m’ont fait perdre un important marché que Dieu seul pourra me le compenser ». Ce qui est dit est dit.