Les élections communales de novembre 2016 ont laissé des séquelles dans certaines localités du pays, dont le cercle de Yelimané. Les divergences politiques ont suscité une grande révolte et une polémique sans précédent qui continue de secouer l’ensemble du cercle de Yélimané en général et la commune de Konsiga en particulier.
Depuis le scrutin de 2009, cette commune, dont le chef-lieu est le village de Kersignané, vivait dans la psychose totale et la terreur semée suite à l’élection truquée et forcée du Maire Tamassa Kébé. Le même scenario s’est produit en 2016 avec la réélection de l’intéressé à l’issue d’un micmac électoral qui a eu comme socle la mise à l’écart de l’unique liste adverse Yelema-Codem.
Ils étaient des centaines de personnes à prendre d’assaut, le lundi 21 Août 2017, la grande place publique du village pour exprimer leur indignation et leur mécontentement suite à l’élection du Maire Tamassa Kébé. La marche de protestation est allée de la place publique à la porte de la mairie du village où une déclaration solennelle a été lue par le président de la jeunesse de Konsiga en France, Samba Kébé. Il était accompagné pour la circonstance de plusieurs responsables de l’association du cercle de Yélimané Dagakané (antenne de Konsiga) dont Bakary Coumba Siby, un membre actif de l’association.
Cette marche de protestation a été organisée par la jeunesse de la commune de Konsiga dans le village de Kersignané, chef-lieu de commune situé à 95 Km de la ville de Kayes. Les activités ont commencé d’abord par l’exécution de l’hymne nationale du Mali sur la place publique, suivie d’une longue marche avec comme slogan « nous ne voulons plus ce maire monarque et assoiffé du pouvoir ». Les organisateurs réclamaient la démission pure et simple de l’intéressé et demandent à l’Etat malien de mener une enquête diligente sur la situation actuelle qui sévit dans la commune.
Face à cette situation d’imbroglio qui continue de semer le tohu-bohu dans la commune, les jeunes de Konsiga, unis et debout comme un seul homme, ont décidé de prendre le taureau par les cornes en organisant cette grande marche de protestation, deuxième du genre contre l’édile qui n’a été élu qu’avec 13% de participation des électeurs, la partie la plus importante de l’électorat, ayant boycotté le scrutin au motif du rejet de la liste Yelema-Codem.
Le maire décrié, à travers son parti l’URD, se serait lancer dans une diatribe contre la liste Yelema-Codem en portant plainte contre elle auprès du tribunal de Yelimané au motif que le nom d’une personne figurant sur leur liste n’avait atteint l’âge minimale de 21 ans pour pouvoir se porter candidat sur une liste électorale.
Selon les organisateurs, le tribunal de Yelimané avait tranché l’affaire en rejetant la requête déposée par le sieur Tamassa Kébé comme étant infondée et irrecevable car elle a été formulée hors délai. Le délai légal est de 48h après la validation des listes électorales au Mali. Aux dires des organisateurs, le requérant Tamassa Kébé, n’ayant pas été satisfait de la réponse du tribunal de Yelimané, avait alors engagé un appel auprès de la cour d’appel de Kayes et c’est de là que tout le truquage a commencé en complicité avec certains de ses mentors du parti Urd à Yelimané. L’affaire est même arrivée au niveau de la cour suprême de Bamako.
Les jeunes, à travers l’organisation de cette marche, entendent alerter les responsables locaux et attirer l’attention des plus hautes autorités du pays sur le problème. Ils sollicitent l’ouverture d’une enquête sur l’organisation des élections communales passées dans leur commune et, par ricochet, la tenue d’une nouvelle élection communale partielle.
S.K. KONE