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Tiena Coulibaly en Russie : Quête effrénée de soutien militaire de Moscou ou simple visite ?
Publié le mardi 29 aout 2017  |  L’Indicateur Renouveau
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© aBamako.com par as
Conférence de presse de la mission du FMI dirigée par Christian Jocz, représentant Afrique du FMI.
14/12/2012. Bamako. Ministere des Finances. Tiena Coulibaly, ministre de l`Economie et des Finances.
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A l’issue de son séjour en Russie, le ministre de la Défense souhaite que Moscou s’implique davantage au Sahel. Une simple visite ou une invitation tacite adressée à ce pays ? Tout porte à croire qu’il y a un véritable enjeu dans ce rapprochement entre les deux pays.

Pour nombre de Maliens, la Russie de Vladmir Poutine pourrait être un apport certain dans la lutte contre le terrorisme dans notre pays. Mais, comment peut-on s’attendre à un apport de ce pays alors qu’il n’a jusqu’ici pas manifesté un intérêt face à la situation d’insécurité qui prévaut au Mali ?

La visite du très discret ministre de la Défense et des Anciens combattants est perçue comme un nouveau contrat de confiance entre la Russie et le Mali après l’audience accordée en 2014 à des responsables de l’ex-rébellion.

Interrogé par RT France, Tiéna Coulibaly s’est montré favorable à ce que Moscou, “grand champion dans la lutte antiterroriste”, s’investisse davantage au Sahel. Il a en outre souligné l’importance de l’opération Barkhane menée par l’armée française.

Présent au forum international militaro-technique “Armée-2017” qui se tient à Moscou du 22 au 27 août, le ministre de la Défense et des anciens combattants du Mali, Tiéna Coulibaly, a décrit au micro de RT France sa vision sur la lutte antiterroriste dans la région du Sahel.

“Nous espérons que la Russie participe au renforcement des Forces armées au Mali”, a notamment déclaré le ministre, rappelant l’histoire de coopération militaire entre les deux pays, mais aussi entre le Mali et l’URSS par le passé.

“La Russie est un grand champion dans la lutte antiterroriste, nous le voyons en Syrie dans sa lutte contre l’Etat islamique et nous espérons qu’elle va faire davantage dans la lutte anti-terroriste au Mali et au Sahel”, a expliqué Tiéna Coulibaly.

“Barkhane est un appui important que nous apprécions beaucoup”

Le ministre de la Défense a en outre confié avoir le sentiment que la coopération militaire entre le Mali et la France allait s’intensifier avec l’élection d’Emmanuel Macron. Il s’est félicité des deux visites du nouveau président français dans notre pays et de sa volonté de renforcer l’opération Barkhane – opération menée au Sahel par l’armée française depuis 2014, qui vise à lutter contre les groupes armés djihadistes dans toute la région du Sahel. “Barkhane est un appui important que nous apprécions beaucoup”, a-t-il assuré, soulignant que Paris était le partenaire principal de Bamako dans la lutte contre le terrorisme.

“Nous sommes reconnaissants au gouvernement français de son appui dans la lutte contre le terrorisme”, a-t-il conclu.

Oublier la brouille de 2014

L’ambassadeur de Russie au Mali a été convoqué par Bamako pour s’expliquer, une semaine après l’audience accordée à Moscou à une délégation de rebelles maliens touareg, a déclaré ce jour-là à l’AFP le ministre des Affaires étrangères Zahabi Ould Sidi Mohamed. Si l’on en croit Zahabi, “l’ambassadeur de Russie (Alexeï Doulian) a été convoqué parce que le Mali voulait connaître les paramètres du séjour de représentants d’un groupe armé en Russie”.

Dans un communiqué, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion) avait révélé qu’une délégation conduite par son secrétaire général Bilal Ag Achérif avait été reçue le 14 mars à Moscou par le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, par ailleurs chargé de l’Afrique.

Lors des échanges au ministère des Affaires étrangères, “les explications de l’ambassadeur” Alexeï Doulian ont été claires : “il a insisté sur le fait que son pays reconnaît l’intégrité territoriale du Mali” et que sa démarche n’était “pas du tout une reconnaissance du MNLA”, a affirmé le chef de la diplomatie malienne. “Il ne saurait avoir (…) deux pays au Mali. Le Mali est un et indivisible et (sur) cela, l’ambassadeur de la Russie au Mali est tout à fait d’accord avec nous”, a-t-il ajouté.

Fin janvier 2014, le secrétaire général du MNLA Bilal Ag Achérif avait aussi été reçu par le roi du Maroc, Mohammed VI, qui a incité son mouvement au dialogue avec Bamako.

Dans son communiqué d’alors, le MNLA a affirmé que la visite de sa délégation en Russie visait à porter le message du mouvement “partout, particulièrement auprès des pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU, dont ceux qui y ont un droit de veto”.

Selon le même texte, le vice-ministre russe a exhorté le MNLA “à persévérer dans la voie de la solution politique négociée” et a “réaffirmé la disponibilité du gouvernement fédéral russe à accompagner toutes les parties pour une solution juste, équitable et durable de la crise” au Mali.

De cette période froide entre le Mali et la Russie qu’est-ce qui a pu se passer pour que les deux pays acceptent de se parler et de s’ouvrir ? La réponse se trouve dans la nouvelle donne contre le terrorisme où Moscou semble être en avance sur plusieurs pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU engagés sur le front.

Le cas de la Syrie où les troupes de Moscou sont en première ligne contre la traque de Daesh en est une illustration parfaite. Au Sahel, la lutte contre le terrorisme est menée sous le leadership de la France et à ce niveau la Russie est très attendue pour accompagner les Forces conjointes du G5-Sahel.

Alpha Mahamane Cissé
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