Après leur avoir rappelé leur mission, le représentant spécial de l’Union africaine a encouragé les militaires à redoubler d’efforts et surtout à bien se comporter sur le terrain
Le représentant spécial de l’Union africaine et chef de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) a passé la journée de vendredi avec les contingents nigériens et sénégalais qui opèrent en ce moment à Gao. L’ancien président burundais, Pierre Buyoya était venu s’enquérir de leurs conditions de vie et de travail sur le terrain. Il était accompagné de son adjoint, le général nigérien Yeya Garba.
Le chef de la MISMA est arrivé dans « la Cité des Askia » à bord d’un avion militaire français aux environs de 11 heures au moment où le thermomètre affichait des records. Il a aussitôt eu un entretien avec les responsables de l’opération française « Serval » dont le PC opérationnel est basé à l’aéroport de la ville. Après cette étape, Pierre Buyoya et sa délégation sont allés au contact du contingent nigérien basé au quartier Boulgoundjé et du contingent sénégalais qui est récemment arrivé dans la ville. Devant les militaires nigériens et sénégalais, Pierre Buyoya a tenu à rappeler la mission qui leur a été confiée, à savoir aider le notre pays à recouvrer l’intégrité de son territoire et à mettre en place des institutions démocratiques à travers les élections. Il a félicité et encouragé les soldats et leur commandement avant de les appeler à redoubler de vigilance et surtout à rester « sages » parce que la mission n’est pas encore terminée. Cela est d’autant plus réel que le nord, après avoir été liberté du joug des terroristes et leurs complices, est toujours le théâtre des attaques meurtrières, des attentats suicides qui ciblent principalement les militaires maliens et leurs alliés français et ceux de la MISMA.
«Nous sommes très satisfaits au niveau du travail opérationnel mais nous attendons toujours des troupes de la MISMA, un comportement exemplaire. Nous sommes venus aider le Mali à résoudre un problème, il ne faut pas qu’on vienne créer un autre problème. Quand vous aidez quelqu’un, c’est important de le respecter. Donc, il faut respecter les autorités et les populations maliennes. Pour vous traduire l’esprit du commandement de la MISMA, il y aura tolérance zéro contre les gens qui se comporteront mal surtout les soldats. Pour le moment aucun mauvais comportement n’a été signalé et je vous demande de continuer sur cette voie», telle est la substance du message que le chef de la MISMA a adressé à ses hommes.
Le contingent nigérien occupe une école de formation professionnelle au quartier Boulgoundjé qui ressemble aujourd’hui à un véritable camp militaire. Pour y arriver, il faut franchir plusieurs barrages militaires tenus par des hommes lourdement armés. A l’entrée principale du camp se trouvent deux engins blindés. L’endroit est séparé des habitations par une grande rue bien dégagée. Malgré tout quelques habitants curieux observaient de loin les mouvements créés par la visite du chef de la MISMA. Peu bavards sur leurs exploits, les militaires nigériens ont donné une bonne impression depuis leur arrivée à Gao. «Nous sommes là pour nettoyer et on va nettoyer», a lancé un d’entre eux. Quant aux soldats sénégalais, ils se sont installés dans la nouvelle salle de spectacle de la ville toujours inachevée. Déjà, ils ont commencé les patrouilles mixtes. Leur commandant, le capitaine Maguatte Sèye, a expliqué au chef de la MISMA les quelques sorties opérées avec succès par ses hommes qui sont en train de s’habituer au climat local. Le seul problème, a-t-il signalé, est le système de transfert d’argent qui se fait par des individus à l’absence des banques et des établissements financiers dans la ville.
De retour à Gao, le gouverneur Mamadou Adama Diallo a déposé sa valise dans une villa coquette au quartier Château qui lui sert à la fois de résidence et de bureaux. En recevant le chef de la MISMA dans un des salons aménagé en petite salle de réunion, le gouverneur a décrit la situation actuelle de sa région où tout est à reconstruire. Le général Mamadou Adama Diallo a ainsi évoqué le retour de l’administration. A ce propos, a-t-il précisé, la plupart des préfets et sous préfets ont regagné leurs localités malgré que la situation sécuritaire ne soit pas encore totalement maîtrisée. Il a, par ailleurs, évoqué les problèmes liés au fonctionnement des services techniques de la santé, de l’éducation, de l’eau et de l’électricité. Il y a aussi le problème d’alimentation car dans beaucoup de localités les populations n’ont pas suffisamment accès aux denrées alimentaires à cause de l’insécurité qui plane toujours là-bas. Le gouverneur a aussi souhaité le retour d’au moins de deux banques qui permettra de soulager les fonctionnaires et les opérateurs économiques. En réponse, le représentant spécial de l’Union africaine a mis l’accent sur les efforts qui sont entrain d’être faits pour le retour définitif de la paix et de la sécurité dans tout le nord. C’est le préalable pour que la vie reprenne son cours normal dans le septentrion malien.
L’avion est retourné à Bamako avec quelques militaires français dont la mission est finie dans le nord.
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