L’hôtel Laïco el Farouk a servi de cadre pour les travaux de signature du plan d’actions national de lutte contre l’apatridie au Mali.
La cérémonie était présidée par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mr Mamadou I Konaté, avec ses côtés la représentante des Nations Unies pour les Réfugiés au Mali, la représentante de la FAO et plusieurs hautes personnalités. L’apatridie est la situation d’une personne sans nationalité. La nationalité est un lien existant entre un Etat et un individu. Elle permet à ce dernier de jouir de tous les droits accordés aux ressortissants de cet Etat.
La plupart du temps, les apatrides n’ont aucun document prouvant leurs identités. Ils n’existent pas juridiquement. Selon le ministre de la Justice « il n’y a pas d’étude disponible sur l’apatridie au Mali pour le moment, toutefois de nombreux indices tendent à démontrer que ce phénomène est répandu dans le pays et dans la sous-région. De nombreux facteurs, sources d’apatridie, y sont présents, en particulier les lacunes dans les législations sur la nationalité. Il y a aussi les pratiques administratives inadéquates, notamment en matière d’enregistrement des naissances et le phénomène de la migration etc. ».
Selon des estimations, plus d’un million d’apatrides vivent en Afrique ; dont dix-mille en Afrique sub-saharienne. Notre pays joue un rôle très important dans la lutte contre l’apatridie et pour se faire, le Mali a participé à la conférence interministérielle sur l’apatridie en février 2015 à Abidjan, qui a été sanctionnée par une déclaration, et approuvée par les chefs d’Etats et de gouvernements de la CEDEAO en mai 2015 à Accra.
Selon la représentante du HCR au Mali « le Mali est également en train de mettre en œuvre un vaste projet de modernisation et de sécurisation de son système d’état civil, afin que celui-ci réponde aux besoins des citoyens et de l’Etat malien. Le HCR est reconnaissant au gouvernement du Mali pour sa politique sur le droit d’asile également. Pour l’accès à l’éducation, le Mali traite les réfugiés au même pied d’égalité que les nationaux et la carte de réfugié vaut titre de séjour aussi ».
Enfin la représentante des Nations Unies pour les réfugiés au Mali a rendu hommage à une femme apatride, qui disait « se faire dire non le pays où je vis ; se faire dire non par le pays où je suis née ; se faire dire non par le pays d’où mes parents sont originaires ; se faire dire encore et encore vous n’êtes pas nôtres ; finalement on a l’impression de ne plus exister, de ne plus savoir même pourquoi on vit. Etre apatride c’est avoir en permanence le sentiment d’être sans valeurs »
Lansine Coulibaly stagiaire