En se pliant avec dignité et honneur à la requête d’une frange non négligeable de populations maliennes, quoique superbement désinformées, celle de surseoir à la tenue du referendum, le président Keïta, indiscutablement, a rebondi dans le cœur de ses compatriotes. Les maliens par ce fait d’arme d’une rare humilité, ont retrouvé leur président dans toute sa majesté. La sublimation de la modestie et de l’écoute de l’autre.
Une attitude chevaleresque de grand républicain. Mais, il reste à faire pour boucler la belle boucle. Un réaménagement technique de l’équipe que dirige Abdoulaye Idrissa Maïga, apportera une bouffée d’oxygène salvateur. Un réaménagement de l’équipe gouvernementale, celle qui a manqué de visibilité après la prise de décision en Conseil de ministres d’envoyer le texte à l’Assemblée Nationale.
Pour s’éviter les critiques qui ont fusé à l’arrivée du texte à Bagadadji, le gouvernement aurait dû tout de suite, engager une vaste campagne d’explication du contenu du document avant de s’intéresser au travail qu’il allait donner aux parlementaires. Les maliens avaient besoin de connaître ce que le document en question contenait afin qu’il ne soit sujet à des interprétations malveillantes, de commentaires ou d’insinuations ayant conduit à la division de l’opinion sur du faux. Si une partie de l’opinion s’est braquée, c’est beaucoup plus sur la base de la campagne de mauvaise foi que les adversaires ont engagé.
Cette campagne très malveillante conçue plus pour déstabiliser le régime que pour la protection de la Constitution, a réussie il faut le reconnaître. Après le formidable travail de persuasion engagé par les familles fondatrices de Bamako et les dignitaires religieux sur le président de la République qui a fini par reculer, il reste que le Premier ministre présente une nouvelle mouture au président de la République.
En le faisant pas, Abdoulaye Idrissa Maïga prendrait sur lui, la responsabilité de vouloir couper la poire en deux, alors qu’il y a bel et bien eu des fautes qui exigent des réparations. Mieux, le Mali a besoin d’une équipe remaniée profondément pour pouvoir booster l’engagement présidentiel dans le sens de la bonne gouvernance, du rétablissement des équilibres socio- sécuritaires. Est-ce trop demander ?
Sory de Motti