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Mme Kéïta Aïda M’Bow dans la Région de Kayes : Les multiples Défis environnementaux
Publié le mardi 29 aout 2017  |  L’Essor
Atelier
© aBamako.com par FS
Atelier d`information sur le fonds vert pour le climat
Un Atelier d`information sur le fonds vert pour le climat a été organisé le 4 Octobre 2016 à l`Hôtel Salam. Photo: Aida M`Bo, Ministre l`Environnement.
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Au cours des échanges avec les agents des services relevant de son département, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement etdu Développement durable a eu un aperçu des difficultés auxquelles ils sont confrontés dans l’accomplissement de
leur mission

La préservation de l’environnement, de la faune, de la forêt et des ressources naturelles de la Région de Kayes nécessite un travail collectif engageant à la fois autorités et populations locales. Telle est la substance du message qu’a délivré le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Kéita Aïda M’Bow, aux habitants de la 1ère région administrative où elle a effectué, la semaine dernière, une tournée pour s’imprégner des conditions de vie et de travail des services relevant de son département et échanger avec les cadres et les populations locales sur l’impérieuse nécessité de préserver notre environnement et les défis à relever. Partout où la délégation ministérielle s’est rendue, elle a insisté sur le respect et l’application des lois.
Cette tournée qui a débuté par l’étape du cercle de Diéma a permis au chef du département de faire certains constats amers sur l’axe Bamako-Kayes et Kayes-Yélimané à savoir la coupe abusive de bois, l’existence de marchés «illégaux» de bois, la dégradation des routes à cause de la surcharge des camions-remorques. Des véhicules abîmés que l’on aperçoit dans certains endroits constituent aussi une menace pour l’environnement.
L’un des temps forts de cette visite a été la conférence des cadres que la ministre Kéïta Aïda M’Bow a présidée vendredi au gouvernorat de Kayes. Il ressort des différentes interventions que les services régionaux du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable sont tous confrontés à des problèmes liés à l’insuffisance du personnel, au manque d’équipements, surtout des équipements de pointe et de contrôle, à l’insuffisance des moyens de transport et à la vétusté des locaux. Les maux se résument aussi à «l’incivisme des populations face aux Eaux et Forêts et aux problèmes environnementaux».
Comme doléances, on retient le déploiement des nouveaux cadres dans la région et le détachement d’un agent de l’Etat auprès des mines et la construction du local de Kéniéba.
Pendant la saison des pluies, certains quartiers ou bidonvilles de Kayes, comme Liberté, sont souvent victimes d’inondations, surtout qu’ils n’ont pas été bien lotis ou réhabilités. L’axe Kayes-Diboli est parsemé de déchets qui sont nuisibles à la santé et rendent la circulation difficile.
S’agissant des Eaux et Forêts, la région de Kayes compte 130 agents dont 17 ingénieurs, 38 techniciens supérieurs, 48 agents techniques, 15 gardes-forestiers et 14 personnels de soutien. La direction n’a ni manœuvre ni planton. Parmi les gardes-forestiers, un a refusé de rejoindre son poste.
La région de Kayes est dominée par trois zones climatiques. On retrouve la zone sahélienne au nord, où les précipitations oscillent entre 150 et 550 millimètres. Cette zone est contiguë à la zone soudanaise qui compte 550 à 1 500 mm de pluies. Le climat est semi aride dans cette partie.
Dans la zone pré-guinéenne située dans la partie sud de la région, les précipitations sont abondantes (1150 à 1400 mm). Les forestiers déplorent le fait que ces zones subissent des pressions à cause de l’action des transhumants et des exploitants de bois.
Le domaine forestier comprend 19 forêts classées qui sont réparties entre Bafoulabé, Kayes, Kita et Nioro, parmi tant d’autres. Le domaine protégé de la Boucle du Baoulé à Kita (parc national), couvre une superficie estimée à 2.919.120 hectares. A Bafoulabé et Kéniéba, on retrouve d’autres réserves et des sanctuaires du chimpanzé.
Les forestiers ont évoqué un partenariat avec le Conseil régional et d’autres entités des collectivités territoriales, la réalisation d’un projet de récupération de terres dégradées. Une campagne régionale a débouché sur la plantation de 2.300.000 plants sur les 2.400.000 prévus depuis la précédente campagne, soit une réalisation de 83,33%. 5 300 hectares sur une prévision de 6.000 ont été reboisés. Toutes ces réalisations ont été faites, après d’intenses campagnes de sensibilisation et d’information sur la problématique des feux de brousse. On a assisté à la mise en place de 146 comités villageois de lutte contre les feux de brousse.
Dans la région de Kayes, l’espoir est surtout fondé sur la gestion décentralisée des Eaux et Forêts, le projet de gestion des ressources naturelles à Nioro et le reboisement en cours de 2.500 hectares, sans oublier les travaux en cours pour la récupération de 15.000 hectares de terres dégradées à Kita et Bafoulabé. Les forestiers souhaitent être dotés en armement et minutions en quantité et en qualité.
Le président du Conseil régional de Kayes, Bandiougou Diawara, a suggéré de «faire en sorte que les actions de développement puissent être menées dans la réserve du Baoulé pour améliorer les conditions de vie et l’environnement». Il a aussi évoqué la nécessité pour les autorités d’envisager des actions pour la gestion de l’après-mine, notamment dans les cercles de Kéniéba et de Kayes. «L’Etat doit accompagner les collectivités territoriales, faire en sorte que nous puissions intervenir dans ces zones», a-t-il estimé.
La ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a écouté les agents des services locaux qui ont évoqué leurs préoccupations. C’est ainsi qu’à Kayes, comme Nioro, Yélimané, Kéniéba et Kita, des agents ont constaté que «des photocopies de certificats» accompagnent souvent des produits. L’assainissement de la ville pose aussi problème à cause des difficultés liées à la récupération et au traitement des déchets, surtout au niveau des usines «qui déversent leurs déchets dans le fleuve Sénégal».
Les services ont aussi besoin des agents au niveau des frontières pour contrôler les produits chimiques (cyanure, mercure). A Kéniéba, on a aussi besoin d’un lieu pour le stockage de ces produits. «Il n’y a pas de mesure d’accompagnement, pas d’instruments de mesure et de contrôle des déchets et sachets plastiques. Kita, un cercle qui a connu des avancées notoires dans la délivrance des permis d’exploitation et des certificats, se plaint du degré d’évolution de ses activités d’assainissement. La gestion des sites d’orpaillage et des drags a été abordée.
Le gouverneur de la région de Kayes, Babahamane Maïga, a soutenu que les services techniques essayent d’appliquer les textes. «Mais dans la plupart des cas, nous sommes impuissants, en faisant référence au cas de la cimenterie de Diamou qui pose des problèmes environnementaux. La région de Kayes fait passer 75% des produits destinés à Bamako. Or, la route a été conçue pour des véhicules de 30 tonnes. Nous sommes conscients de notre rôle et nous ferons tout pour protéger l’environnement», a-t-il expliqué, avant d’insister sur la nécessité de relecture des textes.
La ministre Aïda M’Bow a rassuré les cadres du soutien de son département pour leur permettre d’accomplir leur mission, tout en leur demandant de chercher à connaître les textes et de privilégier le partenariat avec les autres services, le secteur privé, les ONGs pour la gestion des problèmes liés à l’environnement et à l’assainissement. Elle a annoncé la relance d’une Journée nationale d’assainissement qui coïncidera avec le dernier samedi du mois d’octobre.
Après Diéma et Kayes, Mme Kéïta Aïda M’Bow et sa délégation devait se rendre successivement à Bafoulabé, Kéniéba et Kita. La visite prendra fin ce mardi.

Bandé Moussa
SISSOKO
AMAP Kayes
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