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Circulation routière à Bamako à la veille de la Tabaski : Le grand désordre
Publié le mercredi 30 aout 2017  |  L’Essor
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Comme à chaque veille de fête, circuler dans la capitale est devenu un vrai casse-tête
«Pipipi ! Pipipi ! Pipipi !». Le bruit des klaxons est intempestif et parfois assourdissant. En effet, en cette période de fête, la circulation au niveau de nos différentes artères est très dense. Cela est dû à l’effervescence qui y règne en cette veille de fête. Partout, il y a des embouteillages. Il est difficile, voire impossible de se frayer un chemin en certains endroits. Sur un trajet que l’on peut d’ordinaire faire en quelques minutes, on peut banalement passer des heures.
En certains endroits, les voitures, les motos, les tricycles et les piétons peinent à se frayer un chemin. Dans cet encombrement, l’on n’entend que les bruits assourdissants des klaxons mêlés aux lamentations intempestives des conducteurs. Les agents de la circulation qui ont en charge la régulation de la circulation peinent à faire leur travail.
Et cela, malgré les effectifs supplémentaires déployés. Nous sommes au Quartier du fleuve, plus précisément sur la voie qui mène vers le Grand marché. Cette voie qui est d’habitude très fréquentée est impraticable durant l’approche des fêtes. C’est la voie des véhicules de transport en commun communément appelés «Sotrama» quittant la rive droite pour le «Rail-dah».
Déjà aux environs de 9 heures, il y a un grand bouchon. Les feux tricolores ne suffisent pas pour réguler la circulation. Même avec le passage du feu au vert, les conducteurs ont du mal à se frayer un chemin. Ceux venant de la rive gauche viennent barrer la route à ceux du centre. Impossible de passer, tout le monde est bloqué. Et c’est le «concours» entre les klaxons qui commence. Certains ne se lassent même pas, ils appuient avec fureur sur leur klaxon. Cette réaction énerve certains qui se mettent à bondirent sur les perturbateurs. D’autres par contre les invitent à voler par dessus leurs têtes s’ils sont trop pressés.
Les motocyclistes essayent en vain de trouver une issue. Dès qu’ils voient un petit espace, ils foncent. Certains y arrivent, d’autres pas. Ils se trouvent coincés entre deux véhicules. Les conducteurs de voitures particulières ne manquent pas de leur faire des mises en garde craignant qu’ils n’endommagent leurs véhicules.
Les usagers de cette route mettent des heures pour avancer. Ceux qui se dirigent vers le «Dabanani» rencontrent eux aussi tous le problèmes du monde pour avancer. Rares sont les «Sotrama» qui ont emprunté ce chemin. Dès qu’ils ont contourné le Square Patrice Lumumba, ils rebroussent immédiatement chemin.
Il faut rappeler que cette période de veille de fête est une occasion pour les conducteurs de Sotrama pour mettre en route leur stratégie qui consiste à larguer les passagers à mi-parcours de leur destination en les abandonnant à leur sort.
MARGE DE SÉCURITÉ RÉTRÉCIE. Malgré les protestations, les conducteurs de «Sotrama» restent sourds aux supplications des passagers et rebroussent chemin contraignant les usagers à payer une seconde fois pour un trajet qui était acquis. Leurs argumentations consistent à dire qu’ils évitent ainsi le grand bouchon devant eux et leurs soucis de faire des économies en carburant au mépris du respect du contrat moral qui veut que les passagers soient déposés à la destination convenue.
Ainsi, les rares conducteurs qui ont respecté leur course, avancent nonchalamment ou presque pas. Car à ce niveau, on est déjà dans le marché. Ici, ce sont les commerçants qui occupent toute la route. Avec leurs articles étalés à même le sol ou dans des pousse-pousse, ils débordent sur la chaussée. Ils occupent même les trottoirs.
Les piétons sont donc obligés d’emprunter la voie réservée aux engins roulants.
Ce qui est dangereux bien évidemment. Il faut décupler de vigilance pour éviter les collisions avec les véhicules et autres engins de la circulation. La marge de sécurité entre piétons et véhicules se réduit dangereusement. Dans leurs mouvements, certains véhicules frôlent même les piétons.
Entre la place des légumes communément appelée le «Wonida» et le «Dabanani», c’est ingérable. Au niveau de cette intersection, c’est le désordre total.
Personne ne cède le passage. Chacun veut partir alors qu’il n’y a pas d’issue. En cet endroit, les piétons sont obligés de se faufiler entre les voitures, les motos, les tricycles ou pousse-pousse.
DES EFFECTIFS ETOFFES – C’est facile pour ceux qui ont du cran et ceux qui ne sont pas obèses ou ont un gabarit gazelle.
Il faut aussi jouer des coudes pour passer le premier. Les accrochages sont inévitables. A chaque instant, on entend quelqu’un hurler sur un autre. Pour faire bouger les marchands, certaines voitures surtout les transports en commun, n’avaient d’autres choix que de se diriger droit sur eux. Cette audace qui renferme une dose de risque a pour but de se frayer un chemin. C’était ainsi jusqu’au niveau de la Maison des artisans et du «Rail da».
Le sergent-chef Oumar Diarra a témoigné qu’en cette période de fête, il faut procéder à un calcul mathématique pour règlementer la circulation. Selon cet agent rencontré au niveau du «Rail-dah», ce calcul consiste à observer là où, il y a le bouchon et procéder à un dégagement afin qu’il y ait la fluidité. Il reconnaît qu’en ce moment précis, il y a trop d’affluence, comme c’est le cas à chaque veille de fête.
L’agent de police précise que les effectifs sur le terrain ont été renforcés au niveau des grands carrefours. L’équipe à laquelle il était affecté le jour où nous l’avons rencontré était au nombre de 6. Malgré cela, l’équipe avait des difficultés pour réguler la circulation. Il faut dire que c’est la période aussi où il y a beaucoup d’accidents. Oumar Diarra impute ces accidents au fait que les usagers de la route n’ont la tête qu’à la fête. Ils sont trop pressés et par conséquent ne sont pas du tout vigilants.
C’est le même constat avec l’équipe au niveau de la Maison des artisans. Le chef de poste qui n’a pas voulu se prêter à nos questions semblait être très fatigué sur son banc. Son collègue essayait de réguler la circulation. Il a même évité de justesse un motocycliste qui forçait le passage. Ce dernier a témoigné que ce n’est pas du tout facile pour les policiers.
Le sergent-chef Noumoussé Coulibaly était seul à son poste à l’angle de l’APCAM. Il a notamment témoigné que la circulation est très dense et pas du tout facile à gérer. «Nous sommes deux, mais on a aussi des renforts. On se débrouille quand même», a-t-il déclaré.
Fatoumata NAPHO
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