A Kayes, une mine artisanale dans le village d’Alatacamou, près de Sadiola dans la région de Kayes, s’est effondrée le mardi 29 août 2017 faisant plusieurs morts. Selon une source sécuritaire, un premier bilan fait état de trois morts, mais les recherches se poursuivent pour savoir si d’autres victimes restent sous les décombres. Pour cette année, l’effondrement des mines artisanales a déjà fait des dizaines de morts. Un bilan macabre qui s’inscrit dans une situation qui dure depuis plusieurs années.
D’ailleurs, le drame de mardi dernier intervient alors que les autorités avaient interdit l’exploitation des mines artisanales en cette période d’hivernage. Selon de sources concordantes, c’est la corruption des autorités locales qui permet la continuation cette activité pendant cette période dangereuse pour les mines artisanales.
Un travail excessif des enfants
Déjà en 2011, au moins 20 000 enfants travaillaient dans les mines d’or artisanales du Mali dans des conditions extrêmement dures et dangereuses, a eu à dénoncer Human Rights Watch dans un rapport. Le gouvernement malien et les bailleurs de fonds internationaux ont été interpellés à prendre des mesures visant à mettre fin au travail des enfants dans l’orpaillage, a souligné Human Rights Watch. Les orpailleurs disposent de moyens rudimentaires et s’organisent souvent de façon informelle.
Le rapport de 124 pages, intitulé « Mélange toxique: travail des enfants, mercure et orpaillage au Mali », a révélé alors que des enfants qui n’ont parfois pas plus de six ans creusent des puits de mines, travaillent sous terre, remontent des charges de minerai pesantes, et transportent, concassent et procèdent au panage du minerai. De nombreux enfants travaillaient également en utilisant du mercure, une substance toxique, pour séparer l’or du minerai. Le mercure attaque le système nerveux central et s’avère particulièrement nocif pour les enfants. 5 ans après, la situation s’est empirée et ça ne semble déranger personne malheureusement.
MD