La désobéissance civile ne saurait être confondue avec une action qui vise seulement à contester un système mauvais. De plus, elle n’est pas un combat dont l’objectif est de « détruire » l’adversaire. Elle est fondamentalement une action tournée vers l’avenir, une action positive pour construire de nouveaux droits et de nouvelles lois. Sa légitimité vient de ce qu’elle est une action non-violente qui cherche à bâtir une société juste et respectueuse de la dignité de l’homme.
Soulignant l’apport de Thoreau dont il se réclame, King indique que « nous sommes les héritiers d’une tradition de contestation créatrice ». La créativité de l’action se manifeste par son caractère non-violent, mais aussi par sa dimension positive. Elle est donc à la fois civile et civique.
« La désobéissance civile de masse, ajoute King, en tant que nouvelle étape dans la lutte peut transformer la colère profonde du ghetto en une force constructive et créatrice. Disloquer le fonctionnement d’une ville sans la détruire peut être un acte plus efficace qu’une émeute parce qu’il est plus durable, plus onéreux pour la société, sans être inutilement destructeur. Enfin, c’est un moyen d’action sociale que le gouvernement a plus de mal à réprimer par la force. »
Tientigui